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40 Bulletin de la Société Nivernaise des sciences, lettres et arts, 2° série, t. 7, 1875.

5o L'Investigateur, 41e année, septembre-oct. 1875. 6o Romania, no 15-16, juillet-octobre 1875.

7° La Conversazione, fascicolo ler, Bologne.

80 Bulletin de la Société historique de Compiègne, t. 2, 2e fascicule, 1875.

9° Annales de la Société historique de ChâteauThierry, 1873.

RENOUVELLEMENT DU BUREAU.

Le scrutin de vote, ouvert de deux heures à quatre heures, donne le résultat suivant :

Président:

Vice-Président:

Secrétaire :

M. DE LA PRAIRIE;

M. PIETTE;

M. l'abbé PÉCHEUR;

Vice Secrét-Archiviste: M. BRANCHE DE FLAVIGNY;

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En conséquence, ces Messieurs sont proclamés membres du Bureau pour l'année 1876.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

M. le Président donne lecture du compte-rendu des travaux de l'année précédente.

Messieurs, dans la première séance de cette année, je me soumets, comme je l'ai toujours fait, au désir que vous m'avez souvent manifesté de faire une revue rétrospective du volume qui vient de se terminer avec l'année même.

Je voudrais pouvoir donner à mon rapport une forme qui le rendit intéressant à vos yeux; mais si je n'y

réussis pas, j'espère que vous reconnaîtrez qu'un travail recommencé tant de fois est nécessairement empreint d'une certaine monotonie et présente peu d'attraits à celui qui en est chargé.

Quoique nos derniers volumes soient aussi bien remplis que ceux qui les avaient précédés, ils me semblent avoir moins de variété dans leur composition. Les norwelles archéologiques sont beaucoup plus rares que dans les premiers temps de notre existence comme Société. Et si quelques découvertes importantes d'objets remontant aux époques dites préhistoriques, et si surtout les fouilles de Caranda, dont les brillants résultats étonnent tout le monde, ne s'étaient pas produites, on pourrait presque penser que notre pays a livré tous ses secrets et ne possède plus de trésors dans ses entrailles.

Me permettez-vous, Messieurs, de faire une observation qui s'adresse à nous tous? Chacun des membres de la Société saisit-il toutes les occasions qui s'offrent à lui de donner de la variété à notre bulletin? J'ai peur qu'il n'en soit pas ainsi. Pour ne parler que d'un objet, nous pouvons, je crois, nous accuser de négliger un peu le moyen-âge. Dans notre pays, c'est de beaucoup l'époque la plus riche en monuments, en documents et même en objets d'art de tout genre les expositions rétrospectives l'ont bien montré. On l'a déjà dit bien des fois, mais pourquoi ne pas le répéter, les xvo, XIV, XIIe siècles, et surtout le xII°, ont été les plus grands siècles des arts et surtout de l'architecture. Comptez les monuments qu'ils ont produits et qu'ils nous ont laissés, ensuite citez ceux des siècles suivants et vous verrez combien ces derniers font triste figure.

Eh bien, dans l'année 1875, nous n'avons exploité aucun filon de cette mine si riche. Ni les églises, ni le mobilier du culte, ni nos vieux cartulaires, où il se trouve tant de choses, n'ont été le sujet, pour les

membres de notre Société, du plus petit travail. J'aime à croire que cette exception sera unique.

Les sciences, qui, ordinairement, n'occupent pas une très-grande place dans nos publications, sont cette fois largement représentées par un travail considérable que notre collègue, M. Watelet, a intitulé: Essai d'une théorie sur la cristallisation. Je ne puis qn'énoncer le titre de ce travail, me reconnaissant tout à fait incompétent en pareille matière. Je me borne à dire qu'il a été lu par l'auteur aux séances de la Sorbonne, où il a reçu un accueil favorable et que la Revue des Sociétés savantes en a rendu compte.

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Nous qui sommes les descendants des vieux Gaulois, nous ne pouvons être insensibles aux charmes des grands bois; sans y aller pour cueillir le gui sacré, nous les parcourons toujours avec un très-vif plaisir, et, je l'avoue sans en rougir, j'ai lu avec intérêt le livre de l'abbé Chollet, qui a fait rire tant de monde. Nous avons donc bien accueilli l'Essai historique de M. Michaux, sur la forêt de Villers Cotterêts. Mais notre collègue ne s'est pas borné à l'histoire de la forêt, il en a décrit les sites, il a rappelé les superstitions et croyances populaires dont elle était l'objet, et les découvertes qui y avaient été faites; il a donné l'analyse des lois qui ont régi les forêts à partir de Charlemagne; il a en particulier recueilli les ordonnances si sévères sur la chasse. L'Essai sur la forêt de VillersCotterêts, de M. Michaux, fournit, comme vous le voyez, beaucoup de renseignements; il pourra donc être consulté souvent, très-utilement. M. Michaux paraît connaître parfaitement la forêt de Villers-Cotterêts. J'espérais, quand il a commencé la lecture de son travail, qu'il allait nous parler d'un assez grand nombre de monuments mégalitiques des Gaulois ayant résisté aux assauts du temps; mon attente a été trompée. En 1862, je me suis chargé de faire le ré

pertoire archéologique du canton de Villers-Cotterêts; mon travail fut adressé au ministère de l'instruction publique, et dans la réponse que je reçus, on me faisait observer que j'avais à peu près absolument négligé de parler des Dolmens, menhirs et autres monuments gaulois. M. Michaux m'a fait voir que je n'étais pas coupable d'une grande négligence. Il n'en est pas moins étonnant que des bois d'une étendue aussi considérable et qui ont certainement toujours existé, n'aient pas conservé plus de traces des premiers hommes qui les fréquentaient.

Je vous fais passer, messieurs, sans transition du calme des forêts aux horreurs de la guerre. En effet, j'ai à vous rappeler que M. Piette nous a lu son Régiment de Vervins, où il n'est naturellement question que de faits militaires. Vers la fin du XVIIe siècle, les guerres de religion avaient forcé Richelieu à armer beaucoup de troupes et à former des régiments. Parmi ces régiments on comptait celui de Vervins, que Claude Roger de Comminges, marquis de Vervins, fut chargé de lever. Quoique le rôle de ce régiment n'ait pas été extrêmement brillant, l'article de M. Piette a de l'intérêt; et puis c'est de la véritable histoire du département de l'Aisne.

Levé en 1632, le régiment de Vervins fut licencié en 1658. M. Piette le suit pendant les 26 ans de son existence. Il est d'abord envoyé dans le Languedoc où on ne voit pas qu'il se soit battu. En 1633, il prit une part active à la guerre qui se faisait en Lorraine. En 1634 et 1635, il était employé dans l'armée d'Allemagne. M. Piette le montre ensuite jusqu'à la fin de sa carrière engagé dans un grand nombre d'affaires, mais n'ayant pas l'occasion, si ce n'est au siége d'Arras, de faire de ces actions d'éclat qui décident du sort des batailles. Pour faire son Régiment de Vervins, M. Piette n'a pas

reculé devant la nécessité de consulter une foule de documents et de mémoires.

Un grand nombre d'auteurs ont voulu écrire sur la Révolution. Il en a été fait plusieurs histoires; en outre bien des mémoires ont été publiés, mais on aura beau multiplier les récits sur cette époque, il restera toujours quelque chose à dire pour ceux qui voudront se livrer à de nouvelles études. La Révolution de 1789 ayant tout attaqué, ayant voulu tout changer, il est naturel qu'on ne puisse pas épuiser ce qu'il y a à en dire. M. Collet, qui a sous la main les archives de la ville, en a tiré le sujet d'articles intéressants qui ont été insérés dans notre dernier volume. Il commence par donner quelques détails sur la manière dont s'est opérée la destruction prescrite des symboles religieux, tels que croix et coqs surmontant les clochers, et sur la défense faite aux religieux et religieuses de porter le costume ecclésiastique. Dans une seconde partie, il raconte les derniers jours des bénédictines du prieuré conventuel de Braine et les tribulations par lesquelles elles ont passé. Parmi les noms des 26 religieuses qui composaient alors la communauté, il s'en trouve plusieurs de familles qui existent encore dans le Soissonnais. Enfin, dans sa troisième partie, M. Collet a fait l'histoire de deux émigrés, le mari et la femme, pendant ces temps où presque toutes les personnes appartenant à la noblesse étaient proscrites et soumises à toute espèce de vexations.

Ce que nous a donné M. Collet, ce sont des épisodes qui ont leur intérêt et qui ajoutent des détails précis à ce que l'on sait. Les grandes histoires, au contraire, reproduisent les faits généraux et montrent les immenses changements que la Révolution a amenés dans les institutions politiques de la France. Le côté que j'appellerai intime me paraît avoir été négligé, c'est celui des modifications qui se sont opérées dans les es

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