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2° L'Investigateur, 42o année, juillet-août 1876. 3o Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de Châlons-sur-Saône.

4° Table générale de la Société archéologique et historique du Limousin, 1re série, t. 22°, 1843-1873.

5o Les forts détachés au Moyen-âge, leur existence à Nesle du IX-XVe siècle par M. Charles Duhamel, Décéjean, 1876.

6o Bulletin de la Société des sciences de l'Yonne, année 1876, 13 vol. (16° de la 2o série).

7° Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1876, no 2.

8° Procès-verbal de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, 10 vol. du 1er juillet 1874, au 1er juillet 1876.

9° Société des sciences, agriculture et arts, de la Basse-Alsace, Bulletin trimestriel de la Société et de la Section agronomique, 2o et 3o trimestre, t 10.

10° Chronique de l'Abbaye de Saint-Pierre-le Vif de Sens.

11° L'abbaye noble de Sainte-Gertrude, de Louvain par M. Alph. J.-L. Jacobs.

CORRESPONDANCE.

Lettre du mois de novembre 1876, par laquelle M. le président de la Société belge de Géographie, demande un échange de publication. Adopté.

Lettre du 8 novembre 1876, par laquelle M. le Secrétaire de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron demande également un échange de publications. Adopté.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

M. Piette lit un mémoire sur les dalles tumulaires des églises de Chaudun et Vierzy (canton d'Oulchy).

Il fait précéder ce travail, accompagné de dessins d'une parfaite exactitude, d'observations générales sur la destruction et la mutilation de ces pierres qui sont des monuments si précieux au point de vue historique archéologique, artistique, religieux et épigraphique.

Il rend aussi pleine justice aux Sociétés savantes et à celle de Soissons en particulier, pour le zèle qu'elles ont mis à signaler ces monuments, à les arracher à des actes de vandalisme trop fréquents même en ce siècle, à les faire conserver dans les édifices religieux où elles se trouvent et à les collectionner dans leurs mu sées, lorsqu'on ne peut employer d'autres moyens de les préserver de leur ruine.

LES PIERRES TUMULAIRES

DES ÉGLISES DE CHAUDUN ET DE VIERZY.

On voyait autrefois, dans la plupart des églises du Soissonnais, de nombreuses dalles tumulaires qui illustraient en quelque sorte le pavé de leur enceinte.

Là le haut et puissant seigneur, le pasteur de la paroisse, le marguillier, le laboureur, le modeste fonctionnaire et souvent le simple artisan, dormaient pour ainsi dire côte à côte, dans le silence de la tombe, sous la pierre qui retraçait leur image et redisait leurs noms, leurs qualités, leurs titres, leurs vertus et quelquefois leurs bienfaits.

C'était comme un livre toujours ouvert, dont chaque page rappelait une date, un souvenir qui reliaient le passé au temps présent et perpétuaient des traditions toujours utiles.

Malheureusement ces monuments épigraphiques placés, pour les mettre plus en vue, dans la partie la plus apparente soit du choeur, soit des chapelles ou de la nef, éprouvèrent de bonne heure les dégradations résultant du frottement incessant des pieds des fidèles, qui dans un temps donné, devaient faire disparaître fatalement leurs effigies et leurs inscriptions. Mais ce ne fût pas là le seul danger dont ils eurent à souffrir. Les guerres du xve, du xvi et du xvIIe siècle en firent disparaître un grand nombre; les réparations et les appropriations trop souvent maladroites que nos églises éprouvèrent, à différentes époques, particulièrement sous le règne de

Louis XV,leur furent aussi très-souvent nuisibles. Pour mettre ces édifices en harmonie avec le goût du temps, les inscriptions funèbres placées sur les murailles disparurent sous les couches du badigeon ou sous l'épaisseur des boiseries, les grandes dalles historiées du chœur et des chapelles quand elles ne furent pas brisées furent déplacées et reléguées dans l'ombre pour faire place à un nouveau dallage, espèce de marqueterie régulière soit en marbre, soit en pierres dures, imitée de nos salles à manger. La pose d'un meuble, d'une grille, d'une marche, d'un autel devinrent aussi, dans le même temps, une cause fréquente de destruction pour le pavé historié de nos églises.

La Révolution de 93, qui vint à son tour, fût pour eux un temps désastreux. Ce fut surtout dans les villes et dans les abbayes que les briseurs d'images exercèrent leurs ravages, toutes les églises, ainsi que les monastères, sauf quelques édifices privilégiés comme les cathédrales de Noyon et de Laon virent périr ce qui restait de leur dallage historique.

Dans les églises de campagne les ravages furent moins complets, grâce au respect instinctif que, malgré la surexcitation des esprits, l'homme des champs avait conservé pour le temple témoin des principaux évènements de sa vie. Ces modestes édifices eurent aussi sans aucun doute des pertes sensibles à enregistrer, mais si quelques-unes de leurs dalles funéraires furent brisées, si quelques-unes furent martelées en totalité ou en partie, un certain nombre traversa l'orage sans en être atteint et arrivèrent jusqu'à notre âge pour courir de nouveaux dangers, car, pour ces sortes de monuments, les travaux de la paix sont aussi à redouter que les ravages de la guerre et des révolutions.

Dans les premières années du XIXe siècle, les églises longtemps abandonnées furent rendues au culte, dans

un état voisin de la ruine. Sous l'Empire et sous la Restauration, elles furent réparées avec plus d'empres sement que d'intelligence et trop souvent avec plus de zèle que de goût. Livrées à des architectes, à des entrepreneurs, à des maçons, peu soucieux comme tout le monde alors, de l'art, de l'histoire et des monuments, elles subirent, sous les yeux mêmes des antorités inattentives et des populations indifférentes, de nombreuses mutilations qui, comme sous le règne de Louis XV, furent surtout fatales à leurs pavés artistiques plus peut-être que la révolution.

Si des renseignements nombreux et toujours concordants n'établissaient pas la certitude des dégradations qu'éprouvèrent les pierres tumulaires dans de nom breuses circonstances, tout-à-fait indépendantes des temps révolutionnaires, et qui malheureusement ne se sont que trop souvent reproduites de nos jours; on la trouverait dans le soin, la régularité, la méthode, avec lesquels les pierres tumulaires ont été débitées pour être appropriées à un nouvel usage; la révolution a brisé et renversé avec violence, mais elle a laissé les débris sur le sol pour témoigner de sa puissance. Il a fallu, au contraire, le calme, la réflexion, le calcul et surtout la prévision de l'emploi qu'on leur destinait pour avoir taillé et scié les tombes dont nous retrouvons aujourd'hui les fragments sur tous les points de nos églises et jusqu'aux pieds des autels, sans que les lignes de leurs effigies et les caractères de leurs légendes, aient été altérés.

C'était aux Sociétés savantes des provinces que devait incomber le soin de mettre un terme à cette dévasta tion et de préserver de la ruine ceux de ces monuments conservés jusqu'à nous. Elles ne firent pas défaut à leur mission, grâce à leur intervention, beaucoup furent sauvés. Et si leur protection éclairée n'eût pas partout et toujours le succès qu'elles étaient en droit

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