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que prit ce prélat dans la construction de la cathédrale de Paris.

Ci est le ymage de bonne mémoire Simô Matiffas

De Buci de le eveche de Soissons jadis esvesques de Paris
Par qi furent fundées premièrement ces trois chapeles
Où il gist l'an de grace M. CC. IIII et XVI et puis
Là fit toutes les autres envirù le ceur de ceste esglise
Priès pour lui

<< Simon Matiffas, 83. évêque, occupa le siége de Paris pendant 15 ans, de 1289 à 1304, il avait auparavant exercé les fonctions de professeur en droit canon, d'archidiacre de Reims et de chanoine de Paris. Il mourut le 10 des calendes de juillet (22 juin) 1304.

<< A son titre d'évêque de Paris, l'obituaire de Notre Dame ajoute celui de Conseiller du Roi, ce document énumère longuement les dons considérables que le prélat fît à son église et à divers établissements religieux ou hospitaliers de son diocèse, en argent, domaines et ornements sacrés. Nous y trouvons aussi l'éloge de son zèle pour l'entretien et pour la reconstruction des édifices épiscopaux, soit à Paris, soit dans les terres de l'évêché.

<< C'est lui qui entreprit la dernière série des travaux qui ont donné à la cathédrale de Paris, sa forme définitive, Jean de Chelles avait commencé en 1257 la réédification des façades du transept et celle de l'enveloppe extérieure du chevet. L'oeuvre demeura sans doute longtemps interrompue; la précieuse inscription qui précède, nous apprend en effet, que 39 ans plus tard, en 1296, Simon Matiffas élevait les trois chapelles du rond-point et qu'on acheva ensuite la ceinture des chapelles qui environnent le choeur.

« L'inscription à laquelle nous devons ce renseignement était placée en dehors de la chapelle de St-Nicaise,

sur une colonne de pierre polygone dont elle suit le contour, servant de base à une statue du prélat fondateur. Cette pierre recueillie au musée des monuments français, puis transportée dans les magasins de l'église St-Denis, n'est rentrée à Notre Dame qu'au mois de juin 1868, après une absence de trois quarts de siècle. Elle a repris la place qui lui appartenait ; la statue qui la surmontait a malheureusement disparu sous les coups des briseurs d'images.

» A quelques pas de cette effigie, à l'intérieur de la chapelle de St-Nicaise, l'évêque Simon reposait sous un riche tombeau de marbre noir et blanc, abrité par un ajustement d'architecture qui encadrait une grande fresque d'une exécution remarquable. En 1791 le clergé constitutionnel récemment établi à Notre Dame fit enlever le tombeau dont la saillie mettait obstacle à la pose d'un confessional; la statue fut reléguée dans la cave de la grande sacristie, où elle est restée ignorée pendant plus de 50 ans ; c'est là d'ailleurs ce qui l'a sauvée. Cette figure en marbre blanc, restaurée avec soin, est maintenant replacée sur un cénotaphe en pierre dans le bas côté de l'abside, en arrière de la travée qui forme le fond du sanctuaire. La fresque dégagée du badigeon qui couvrait les parois de la chapelle de St-Nicaise est aussi remise en honneur ; la restauration a été habilement exécutée par M. VioletLeduc. La vierge assise sur un tronc, portant un lys en la main gauche et tenant de la droite l'Enfant-Jésus, sourit avec grâce aux prières que lui adressent, en faveur du prélat défunt, St-Denis l'apôtre de Paris, sa tête à la main et St-Nicaise, patron de la chapelle, plus haut deux anges portent au ciel, sur une nappe d'une étoffe brillante, l'âme mitrée de Simon Matiffas. Si cette œuvre de haut style se rencontrait dans un cloître de Florence ou dans une basilique de Rome, elle aurait sa réputation faite à légal des excellentes

madones du Giotto, elle se trouve à Notre Dame de Paris, sous nos yeux et quelques rares archéologues, sont à peu près les seuls à s'arrêter un moment devant elle.

La séance est levée à 5 heures.

Le Président, DE LA PRAIRIE.

Le Secrétaire, l'abbé PÉCHEUR.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS

DIXIÈME SÉANCE.

Lundi 6 Novembre 1876.

Présidence de M. DE LA PRAIRIE.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

OUVRAGES OFFERTS ET DÉPOSÉS.

1° Société industrielle de Saint-Quentin et de l'Aisne. Bulletin n° 12, août 1876.

2o Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 2 série, t. 16, 24° de la collection, 1er et 2 trim. de 1876.

3o Institut des provinces.

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Annuaire de Sociétés

savantes de France et des Congrès scientifiques; 4°

série, 6e vol. 28° de la collection; 1876, 2° partie et Bulletin trimestriel no 4, octobre 1876, 14° réunion des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne à Paris, du 19 au 23 avril 1876.

4° L'Investigateur, 42o année, mai-juin 1876.

5° Société Linnéenne, no 53, 1er novembre 1876, 5o année, t. 2.

CORRESPONDANCE.

M. l'abbé Pécheur dépose sur le bureau une médaille romaine en argent d'une belle conservation que M. Baillon a découverte dans son jardin à côté de la Croix du Trie, à Bucy-le-Long, et qu'il le charge de donner au Musée en son nom.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

M. Michaux donne lecture d'une dissertation sur ce qu'on est convenu d'appeler la disgrâce de Racine, le poëte aimé de Louis XIV. Il s'efforce de prouver que cette disgrâce n'a pas existé, en s'appuyant notamment sur la lettre même du poëte à Madame de Maintenon que les historiens et les critiques ont apporté en preuve de cette particularité si intéressante de la vie. de Racine. La Société après s'être livrée à une assez longue discussion où elle ne paraît pas s'être rangée du côté de M: Michaux a demandé à l'honorable membre un nouvel examen de la question qui ne pourra manquer de renforcer sa dissertation.

M. de La Prairie donne la description détaillée d'une tapisserie provenant de la fabrique de la Sainte-Trinité à Paris et qui fait partie de l'Exposition de l'U

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