Les moeurs..

Front Cover
aux dépens de la Compagnie., 1748 - France - 391 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 366 - La complaifance dont je parle ici, confifte donc uniquement à ne contrarier le goût de qui que ce foit, dans tout ce qui eft indifférent pour les mœurs, à s'y prêter même autant qu'on le peut...
Page 117 - K • /* les petits - maîtres : ce qui vous reitera pourra former la bonne compagnie. Ce fera une fociété de gens de bien , d'une humeur facile & liante , où la vertu , le bon ordre & les bienféances feront toujours refpectées. On y fera un fonds commun d'enjouement , d'efprit , de gaieté ; où chacun des menbres contribuera pour fa part. La liberté y aura place , la licence en fera exclue : on y admettra le plaifir , mais fans en bannir la fagefTe.
Page 185 - Votre ennemi a entrepris de vous ôter la vie ; la fienne eft dans vos mains : laiflez-le vivre ; voilà ce que l'équité naturelle vous prefcrit. Par ce procédé généreux, ou vous éteindrez fa haine , ou vous mettrez tout le tort de fon côté ; au lieu que vous le partagez , fi vous fongez à en tirer vengeance. Son attentat ne* vous a point acquis le droit de faire un homicide. Que...
Page 296 - ... les brutes n'ont pas befoin de nos traités de morale , pour apprendre à aimer leurs petits, à les nourrir & à les élever. C'eft qu'elles ne font guidées que par...
Page 197 - Une affaire de trahir la vérité par intérêt, ou pour fe difculper , ou pour en excufer un autre ; on appelle ces menfonges officieux ; on les fait pour avoir la paix , pour obliger quelqu'un , pour prévenir quelqu'accident. Miférables prétextes, qu'un mot feul va pulvérifer; il n'eft jamais permis de faire un mal pour qu'il en arrive un bien , la bonne intention fert à juftifier les actions indifférentes; mais n'autorife pas celles qui font déterminément mauvaifes.
Page 5 - ... & ne leur promettant rien, n'a rien à exiger d'eux. Ce n'eft pas là mon Dieu. Le mien a fait l'Univers ; il m'a tiré du néant ; tous les avantages du corps, de l'efprit & du cœur dont je jouis , c'eft de lui a 3 que que je les tiens : il veille à ma confervation, & faura pourvoir à ma félicité.
Page 175 - S'il y fuccombe , ce fera la force qui lui aura manqué , & non pas le courage ; & de quelque maniere qu'il s'en tire , ayant combattu jufqu'au bout , il en fort couvert de gloire. Souvent, entre l'homme intrépide & le furieux , il n'eft de différence vifible , que la caufe qui les anime. Celui-ci pour des biens frivoles , pour des honneurs chimériques , pour de véritables riens , qu'on achetteroit encore trop cher par un fimple defir , facrifiera fes amufemens , fa tranquilité , fa vie même.
Page 295 - Chez tous les peuples de la terre, c'eft une maxime fi générale, qu'il fout s'aimer pour être époux, qu'il en eft peu qui ne permettent le divorce quand l'in-compatibilité des humeurs met un obftacle invincible à l'amour. Pour vivre heureux fous le joug de l'Hymen, ne vous y engagez pas fans aimer & fans être aimé. Donnez du corps à cet amour, en le fondant fur la vertu. S'il n'avoit d'autre objet que la beauté, les...
Page 277 - ... que d'être incapable d'amour. Je ne crains rien pour les mœurs , de la part de l'amour : il ne peut que les perfectionner. C'eft lui qui rend le cœur moins farouche , le caractere plus liant , l'humeur plus complaifante.
Page 314 - Quoique fîege principal de la vie & du fentiment , la tête eft toujours mal affife fur un tronc maigre & décharné. Même parité entre le gouvernement d'un Etat & celui d'une famille. Le maître qui régit l'une ou l'autre , a deux objets à remplir : l'un , d'y faire régner les mœurs , la vertu & la pieté ; l'autre d'en écarter le trouble , les défaftres & l'indigence.

Bibliographic information