<< que, j'aime à penser que pareille déclaration, « sans faiblesse ni exception, a été faite aux puis«sances voisines des nouveaux états italiens, et j'ai « lieu de croire que M. le ministre des affaires étran «gères ne répudiera ni cette assertion, ni l'éloge « dont elle est l'objet. « J'observerai seulement qu'il est étrange que le « duc de Modène, que nous avons connu mauvais correspondant, et que son pays n'a pas trouvé « bon prince, ayant emmené un prisonnier à Mantoue, ce prisonnier, M. Menotti, soit détenu << dans les prisons d'un pays étranger, comme étant « le seul sujet qui lui reste : et si l'on ne connaissait « ce que sont les prisons autrichiennes, on pourrait en juger par certains détails qu'on nous annonce « sur l'état actuel des prisonniers de Spiegelberg. " « Mais ce qu'on ne peut pas comprendre, mes« sieurs, dans l'Europe civilisée, c'est la manière << dont les voisins de la Pologne se conduisent en« vers elle. La Prusse, par exemple, a saisi à la << banque de Berlin tous les fonds de la banque de « Varsovie qui y étaient déposés, et qui apparte<< naient, non pas à la couronne, mais à l'État et à << des particuliers; elle arrête les voyageurs, s'em<< pare de leur argent, les emprisonne; et tous ces « excès, qui rappellent certaines forêts autrefois << fameuses, se commettent sous l'influence de l'am<<bassadeur russe qui règne à Berlin. Il me semble « que ce genre d'intervention doit être l'objet de représentations diplomatiques. » 874 LAFAYETTE PENDANT LA RÉVOLUTION DE 1830. Dans tous ses entretiens avec Louis-Philippe, dans toutes ses discussions avec les divers membres du cabinet, Lafayette professa hautement et constamment les mêmes principes. De là, ce débordement de haines et d'invectives dont le poursuivirent toutes les aristocraties de l'Europe (1), de là, aussi, les efforts de la diplomatie étrangère, dont l'influence fut décisive sur la conduite que le cabinet du Palais-Royal tint à son égard, aussitôt que ce cabinet eut résolu de se réconcilier avec la sainte-alliance, en neutralisant l'élan patriotique de la France, et en laissant le champ libre à la politique des cabinets despotiques, contre les peuples qui voulaient se régénérer à notre exemple. La présence de Lafayette dans les conseils de la nouvelle royauté, son influence sur la direction des affaires, sa puissance à la tête de la nation armée, en faisaient un épouvantail les absolutistes du dehors autant que preuve matérielle pour ceux du dedans, et j'ai la que la diplomatie fit de son éloignement la condition nécessaire de toute transaction ultérieure avec le cabinet du Palais-Royal. pour (1) A propos de la haine dont les aristocraties européen: << Tous nes honorent Lafayette, Napoléon lui dit un jour << ces gens-là me détestent bien moi, ils nous détestent <«< tous; mais bah! cela n'est rien auprès de la haine qu'ils << vous portent; je n'aurais jamais cru que haine humaine pût aller si loin. » Et Napoléon était bien à portée de savoir à quoi s'en tenir à cet égard. FIN DU PREMIER VOLUME. DU PREMIER VOLUME. PREMIÈRE PARTIE. AVANT. - CHAPITRE Unique. - - Son Premières années de Lafayette. Il refuse d'entrer - - - Cam- Il revient en France - - et visite les cours de l'Europe. - TOME I. - - 34 de la famille royale. vers le roi et la reine. Conduite de Lafayette en- - Il réprime les émeutes. neutre. - - - Il se présente à la barre. . Il se retire en pays Sa captivité. - de Lafayette. Ses rapports avec le premier con- - - - Il - est nommé député de la Sarthe. - Sa conduite par- - 1 - - lution. Ministère Villèle. Ministère Polignac. de Paris. CHAP. II. Effet produit par les ordonnances. Physionomie représentant. - - Première réunion - Courage de ce Frayeurs de M. Périer. · - - du 27, chez M. Périer. Conduite collective et CHAP. III. Arrivée de Lafayette à Paris. - - Ses premières démar- 28 au 29. - Combats dans la matinée du 29. - --- Héroïsme, probité et humanité Aspect de Paris. 195 211 226 |