L'éditeur de ce volume connaissait depuis longtemps l'existence du document précieux qu'il publie aujourd'hui. Les Instructions de l'empereur François à ses enfants, recueillies au milieu de la tourmente révolutionnaire, et préservées de la destruction qui à cette époque fit disparaître tant de monuments importants, arrivèrent en la possession d'un Anglais, amateur de pièces historiques, qui les conserva jusqu'à sa mort, et refusa constamment toutes les propositions qui lui furent faites de s'en dessaisir.

Après le décès de cet amateur, l'éditeur de Marie-Antoinette et la Révolution fran

A

çaise put enfin acquérir à une vente aux enchères le manuscrit qu'il livre pour la première fois à la publicité. Muni d'une pièce authentique, si puissante contre les calomnies assez légèrement accréditées sur la première éducation de la reine MarieAntoinette, il eut d'abord la pensée de publier ces instructions dans toute leur simplicité.

Mais il comprit bientôt en réfléchissant plus attentivement à cette publication, qu'il ne serait pas inutile à la mémoire même de la reine de faire précéder l'œuvre si paternellement tendre de l'empereur François, d'une appréciation du noble caractère et de la grande âme de sa malheureuse fille. Il pensa qu'une occasion toute naturelle s'offrait, pour un historien impartial, de faire justice des calomnies transmises sans preuves, de génération en génération, et c'est alors que ce cahier d'instruction prit, par la nécessité même de ses développements, les proportions d'un volume.

L'édition en tête de laquelle est placé cet avant-propos sera bientôt suivie d'une seconde partie, format in-4°, et qu'accompagneront, non-seulement les pièces justificatives, recueillies par l'auteur et par l'éditeur, mais encore toutes celles qu'une bienveillante communication leur fera par

venir.

Quatre planches seront jointes à cette seconde partie.

Le portrait de la reine Marie-Antoinette entre ses deux enfants, gravé par M. Auguste Blanchard, d'après la belle miniature de Dumont, récemment acquise par S. A. I. le grand-duc Constantin de Russie.

- Le fac-simile d'un croquis à la plume fait par David, représentant la reine sur la charrette du bourreau, le 16 octobre 1793. L'original de ce croquis appartient à S. A. I. la grande-duchesse Marie de Russie.

- Le soulier de la reine, gravé par

M. Auguste Guillaumot, d'après celui qui est exposé dans le musée des Souverains au Louvre.

Le sceau de la reine, également gravé par M. Auguste Guillaumot.

Le petit fleuron qui orne le titre de la présente édition est la reproduction exacte du cachet de la reine.

L'éditeur sera très-heureux des communications que voudront bien lui faire les détenteurs de pièces, intéressant la mémoire de la reine Marie-Antoinette. Il croit que le moment est plus que jamais venu, pour tous ceux à qui cette mémoire est chère, en présence des publications calomnieuses les plus récentes, de forcer par des témoignages authentiques l'inimitié même à la justice.

TECHENER.