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l'on examine particulierement les cas qui exigent l'extirpation de cet organe, & la méthode d'y procéder; par M. Louis. Les cas dont l'auteur s'occupe, font la procidence, ou chute de l'œil, l'exophthalmie, l'hydrophthalmie, & les excroiffances fongueuses. Il paffe enfuite en revue les exemples d'extirpations de l'œil, rapportés par différens auteurs, & y ajoute des remarques critiques; enfin, il expofe la méthode qu'il croit la plus avantageufe pour procéder à cette opération; il donne le détail des différentes cures faites conformément aux principes les plus méthodiques, & parle de quelques exophthalmies caufées par les vices vénériens, fcrophuleux, fcorbutiques.

Ce volume eft terminé par la fuite d'obfervations fur les maladies du finus maxillaire; par M. Bordenave, & par une Obfervation fur une maladie du finus maxillaire; par feu M. de Garengeot. Les obfervations de M. Bordenave, concernent i les farcomes & polypes du finus maxillaire; 2°. l'exoftofe des parois du finus maxillaire; 3. les fractures du finus maxillaire, compliquées de corps étrangers. Nous terminerons cet extrait par l'abrégé d'une obfervation rapportée dans ce mémoire. Nous nous arrêterons de préférence à cet article, parce que les fongofités & les accidens au finus maxillaire font aflez fréquens, & que l'ignorance les faifant négliger au commence

ment, ils font fouvent des progrès très rapides, & exigent enfuite un traitement pénible, long & douloureux.

Une demoiselle, âgée d'environ 23 ans, fe plaignoit depuis 2 ans, de douleurs de tête & de dents. L'une & l'autre mâchoire, & principalement la fupérieure, étoient douloureufes; & il y avoit environ un mois qu'une tumeur de la groffeur d'une feve de marais, fe faifoit appercevoir au palais, lorfque M. Dupont fut mandé. L'examen de la tumeur lui fit fentir un fluide qu'il eftimoit être du pus, dont le foyer étoit dans le finus maxillaire, & parce que la malade reffentoit une douleur aiguë au bas de l'orbite du côté droit, & en même tems parce que la compreffion faifoit difparoitre la tumeur, qui revenoit bientôt, fi en pinçant le nez de la malade, on lui difoit de fouffler promptement. Ce chirurgien fit auffitôt fentir à la malade la néceffité de pratiquer une iffuë à la matiere: elle s'y refufa; enfin, un mois après, la tumeur s'ouvrit d'elle-même pendant la nuit, & il en fortit une affez grande quantité de pus trèsfétide.

Les douleurs ayant perfifté, malgré l'ouverture de la tumeur, la malade devenue plus docile, permit l'introduction d'un ftilet, & l'on découvrit une carie qui parut peu étendue. M. Morand fut confulté, & il convint avec M. Dupont, de l'application

du cautere actuel par l'ouverture, pour détruire le vice local; ils crurent auffi devoir faire ufage intérieurement des anti-fcorbutiques, aidés des minoratifs doux, employés felon es circonftances.

« Ces remedes furent mis en usage pendant 3 mois, pendant lefquels le cautere actuel fut appliqué 8 fois fur différens endroits cariés. Après ce tems, on apperçut à la racine des deux dents incifives de la mâchoire fupérieure, deux tubercules charnus qui paroiffoient être la fuite d'une carie : le cautere actuel y fut appliqué; les alvéoles fe détruifirent aisément, & les dents furent tirées. La feconde molaire du côté droit & la dent canine étant cariées, furent auffi tirées, & dès-lors il y eut une communication entre les deux ouvertures. Vers le 5e. mois du traitement, une dent molaire du même côté tomba d'elle-même : les panfemens ordinaires furent continués jufqu'au 8e., & pendant ce tems M. D. appliqua encore 7 fois le cautere actuel. La carie paroiffoit bornée. Vers le milieu du ge. mois, différens points de cicatrice commençoient à fe faire autour du vuide principal, lorfque la maJade eut tout-à-coup une fluxion confidérable. On eut alors recours à un régime auftere, & après 6 purgations avec les pilules de Bellofte, le gonflement & la fievre fe diffiperent ».

«La malade étoit panfée 2 fois par jour;

comme on lui faifoit faire une forte expiration, le nez étant ferré, pour faciliter l'iffuë des matieres, ce mouvement fit fortir du finus 5 petits vers blanchâtres, longs de 2 ou 3 lignes un autre en fit encore fortir 3. Cinq fortirent au panfement fuivant & le lendemain il en parut encore une vingtaine ».

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« Pendant le pansement suivant, la malade faifant l'expiration à l'ordinaire, dit fentir un lambeau dans la bouche. En ef fet, M. D. en tira avec des pinces un fungus puant,de la forme & de la groffeur d'une petite noix. Depuis ce tems, l'état de la malade alloit de mieux en mieux, quoique le traitement eut duré près de 4 ans ».

Cette obfervation, quoiqu'elle ne ferve pas, à beaucoup près, à faire connoitre jufqu'à quel point les fongofités du finus maxillaire peuvent déranger la fanté, & porter la violence des fymptômes, fera néanmoins fuffifante pour déterminer toutes les perfonnes qui fentent quelque précurfeur de ces accidens, à recourir promptement aux sel'art leur offre.

cours que

Traité de la conftruction théorique & pratique du fcaphandre, ou du bateau de l'homme, approuvé par l'académie royale des fciences. Par M. de la Chapelle, cenfeur royal, de l'académie de Lyon, de celle de Rouen, & de la fociété royale de Londres. In-8°., de 376 pag., avec fig. A Paris, chez Debure, pere, & chez l'auteur, rue Ste. Anne, Butte St. Roch. 1775. ( Prix, broch., 3 liv. 12 sols. )

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N lit dans une multitude d'ouvrages eftimables, & tous les jours l'on entend des personnes éclairées foutenir que la peur feule empêche l'homme de nager, fans l'avoir appris, & auffi naturellement, auffi facile. ment que la plupart des quadrupedes. Cette opinion, mife par Wynman, Digby & Thévenot, au rang des vérités inconteftables, feroit, fans doute, beaucoup moins accréditée, & ne paroitroit même qu'une erreur abfurde, fi, comme notre auteur, on eût comparé la ftructure & les premieres habitudes de l'homme avec celles des animaux à quatre pieds.

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1. Les quadrupedes, que nous voyons nager naturellement, font plus légers que volume d'eau dans lequel leur corps entier feroit plongé. C'eft un principe avoué par l'expérience, qui nous apprend auffi que quel.

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