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Divers articles de nouvelles inventions dans les arts, & de découvertes nouvelles dans les fcien&c. &c.

ces,

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R. Marc, médecin hanovrien, a publié depuis

M peu le remede fuivant, comme un spécifi

que affuré contre l'atropie, maladie si funeste aux . enfans. Faites avaler , chaque jour, au malade dans du lait, deux lots de gland dépouillé de fon écorce, rôti, moulu comme le café, & mêlé avec une ou deux dragmes de café de la Martinique ; ou bien un quart de gland rôti avec un huitieme de cacao. Cette boiffon, dit M. M., continuée plus ou moins longtems, fuivant le mal, relâche peuà-peu, diffout les matieres,& procure la guérifon.

On a imaginé, & l'on fabrique à Leipfig, pour les femmes qui craignent le froid aux pieds, des bottes très-commodes; elles fe mettent fur les fouliers, & l'on n'a aucune peine à les ôter, lorfqu'on veut les laiffer à la porte d'un appartement. Les perfonnes qui defireront fe procurer le modele de pareilles bottes, pourront s'adreffer au bureau des Annonces de Leipfig.

M. Scanegatti a présenté à la société d'agriculture de Rouen un mortier de pierre & un pilon de fer pour dépouiller l'efpeaute de fon enveloppe, moudre l'orge commune, & en faire de l'orge mondée ou perlée. Il a auffi montré à la même fociété les modeles de deux machines trèsutiles avec la premiere un feul homme peut faire agir 8 pilons pareils à celui dont nous venons de parler, pour travailler en grand.

La 2e. de ces machines eft un preffoir à pommes, dont un homme, qui tient en main une manivelle, peut faire aller la meule. Ce moulin renferme une faifcelle, avec une vis au centre, laquelle entre dans un cuvier défoncé, &

les douves de celui-ci laiffent entr'elles des interftices par où le cidre doit couler. L'utilité de ce cuvier confifte particulierement en ce qu'on pourroit y jetter le marc par pellées, fans être obligé de l'arranger par couches avec de la paille.

On lit dans les Affiches de Franche-Comté la recette fuivante, pour guérir, par résolution le cancer non ulcéré. « On prend de la plante appellée Sedum minus teretifolium, album, vulgairement Trique-Madame, & autant de Sedum parvum acre flore luteo, vulgairement Pain d'oifeau. On les pile ensemble dans un mortier jusqu'à ce qu'elles foient réduites en pulpe; on y ajoute quatre onces de fain- doux, & du tout bien broyé on fait une pommade. On en applique deux fois par jour fur la tumeur cancéreufe, en obfervant que l'appareil ne la gêne point, parce qu'on rifqueroit de la faire ulcérer ».

Quelques perfonnes nous ayant témoigné quelques incertitudes fur la forme du bâtis de charpente ou de ferrure fur lequel doit s'enrouler le tuyau fpiral dont il eft parlé dans la defcription du moyen propofé par M, Pingeron pour faire remonter dans l'étang d'une ufine une portion de l'eau qui tombe fur la roue à aube de cette ufine, nous croyons devoir lever cette difficulté en avertiffant que ce bâtis doit avoir la forme d'un cône ou pain de fucre renversé, quoiqu'on puiffe le deviner facilement, vu que M. P. dit dans fa defeription, que l'eau qui monte par le tuyau fpiral, dont les révolutions vont toujours en s' s'élargiffant, ne trouve alors aucun obftacle à la force centrifuge; ce qui ne peut arriver que dans le cas où le bâtis eft un cône renverfé. Comme cétte nouvelle machine hydraulique eft en équilibre fur fon axe, la pefanteur du tuyau spiral rempli d'eau eft prefque nulle pour le moteur. L'eau ne

monte d'ailleurs qu'en vertu de la force centrifu ge, & de la facilité qu'elle a de ne pas être contrariée dans cette occafion, vu l'évasement du cône. On ne doit donc pas être furpris que la grande roue à aube faffe mouvoir cette machine hydraulique avec une force très-médiocre, & rapporte ainfi au réservoir une portion de l'eau que l'on dépenfe pour la faire mouvoir.

Arts agréables.

Na expofé, pendant près de 15 jours, dans les appartemens de Verfailles, un très-riche cadre doré, deftiné à recevoir la portrait de la reine en pied, de grandeur naturelle. Des génies fupportent, dans le couronnement, le médaillon du chiffre de cette princeffe, ceint d'une bordure de roses, avec différens acceffoires, & furmonté d'une couronne royale. Le fupport, terminé en cul-de-lampe, avec des feftons de fleurs, préfente une portion de cercle dans laquelle un amour unit les écuffons de LL. MM. On a furtout remarqué dans le profil une moulure taillée d'une multitude de cœurs unis par des floccons de chaîne, embraffés de fleurons qui en forment la circonférence; les autres font ornées de feuilles d'olivier, d'entrelacs de lierre, & autres fymboles; de doubles feftons de fruit font chûte fur les montans qui font flanqués fous les croffettes, de branches de lys paffées dans des couronnes de feuilles d'olivier. Quand le couronnement & le fupport n'annonceroient pas quel doit être l'intéreffant ob jet du tableau, eft-il quelqu'un qui, en voyant réunis les fymboles de la beauté de l'ame, des eharmes du caradere, de la fraîcheur & des graces de la jeuneffe, pût méconnoitre le but de ces heureuses allégories? Ces cœurs adroite

ment fubftitués aux oves ordinaires, ces floccons de chaîne, ces feftons de fruits qui s'offrent de toutes parts, n'avertiffent ils pas le fpectateur qu'on a voulu représenter l'attachement de la France pour fes maitres, & le bonheur du regne préfent? La compofition de ce beau morceau, la délicateffe & le fini de fon exécution justifient bien la haute réputation de M. Boulanger, qui en eft l'auteur. La dorure ne mérite pas moins d'éloges; à-peine conçoit on comment cet art peut le difputer à l'or moulu, au point de faire douter fi ce n'eft pas le métal même fortant des mains du plus habile orfevre. Cette dorure a été exécutée par MM. Watin & Ramier, affociés pour les entreprifes de fculpture & de peinture. LL. MM., la famille royale & tous les connoiffeurs ont paru extrêmement fatisfaits de ce fuperbe cadre. M. Watin, à cette occafion, a eu l'honneur de présenter á la reine l'Art du peintre - doreur, vernisseur, ouvrage de fa compofition, dont nous avons déjà rendu compte, & qui prouve qu'au mérite d'exécuter fupérieurement les procédés de fon art, M. W. joint celui de les décrire de même.

M. de Beaufleury, ami de M. d'Alembert, a fait graver le portrait de cet académicien, à fon infçu, & l'a dédié à M. de Voltaire. Au bas de ce portrait intéreffant, on lit les vers fuivans, dont l'auteur eft M. Marmontel :

Ce fage à l'amitié rend un culte affidu
Se dérobe à la gloire, & fe cache à l'envie;
Modefte comme le génie,

Et fimple comme la vertu.

M. Coffon, profeffeur au college Mazarin, a traduit ainsi cette infcription:

Cultor amicitia, fimul & contemptor honorum,
Quæritat hic tenebras, invidiamque fugit ;
Quem, comes ingenii, fecura modelia velat,
Virtutisque foror, candida fimplicitas.

NOUVELLES LITTERAIRES.

FRANCE.

Hiftoire univerfelle du regne végétal, ou Nou

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veau dictionnaire phyfique & économique de toutes les plantes qui croiffent fur la furface du globe: contenant leurs noms botaniques & triviaux dans toutes les langues, leurs claffes, leurs familles, leurs genres & leurs efpeces; les endroits où on les trouve le plus communément; leur culture; les animaux auxquels elles peuvent fervir de nourriture; leurs analyfes chymiques; la maniere de les employer pour nos alimens tant folides que liquides; leurs propriétés, non-feulement pour la médecine des hommes mais encore pour celle des animaux; les dofes & la maniere de les formuler, & les différens ufages pour lefquels on peut s'en fervir dans les arts & métiers, &c. &c. &c. On y a joint une bibliotheque raisonnée de tous les livres de botanique, l'explication des diffé rens termes ufités dans cette partie de l'histoire naturelle; une notice de tous les fyftémes; enfin, la lifte des profeffeurs & des jardins botaniques de l'Europe. Ouvrage orné de 1200 planches, gravées en taille douce par les meilleurs maitres, & deffinées d'après nature, Par M. Buchoz, docteur en médecine, médecin botanite de Monfieur, frere da roi, & médecin de quartier furnuméraire de fa maison, ancien médecin de quartier de monfeigneur le comte d'Artois, & médecin ordinaire de feu S. M. le roi de Pologne, aggrégé au college royal & à la faculté de médecine de Nancy affocié des académies de Mayence, de Châlons, d'Angers, de Dijon, de Béziers, de Caen, de Bordeaux & de Metz correfpondant de celles

GS

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