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A fociété royale des fciences de Gottingue propofe pour fujet du prix de cette année, queftion fuivante : D'après l'opinion commune, la morve des chevaux eft une maladie épidémique : plufieurs médecins vétérinaires combattent aujourd'hui cette opinion. On demande des preuves certaines & fondées fur l'expérience, de la folidité de l'un ou de l'autre fentiment. La même fociété adjugera le prix de 1776 au meilleur mémoire fur cette queftion: Quelles font les especes de productions fpontanées dans le pays d'Hanovre, dont les gens de la campagne pourroient tirer un parti avantageux, fans fe détourner de leur travaux ordinaire? Chacun de ces prix fera de 12 ducats.

La fociété des arts établie à Londres a délibéré de donner de nouveaux prix pour encourager l'ufage du fufil-harpon, dans la pêche de la baleine. Elle penfe que cet inftrument fera d'une très-grande utilité dans le détroit de Davis, & autres mers. Au lieu que le harpon eft ordinairement lancé par un homme, & qu'il ne peut l'être qu'à une petite diftance, cette machine le lance affez loin, au moyen d'un canon fort court, auquel eft adaptée une platine, & dans lequel on met une demi-livre de poudre. Elle devient inutile, quand la mer eft haute & troublée. La fociété eftime qu'il faudroit employer le fimple harpon & le fufil-harpon, felon les circonftances. Les anciens harponeurs refusent d'adopter cette nouvelle invention.

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Faits remarquables.

A demoiselle Joffot, fœur de M. l'abbé Joffot, prêtre chapelain des religieufes de la Madelaine à Paris, ayant placé,avant de fe coucher,un réchaud plein de braife, entre fon lit & celui de fa domeftique, on les trouva le lendemain, l'une & l'autre fuffoquées par la vapeur. Leur pouls battoit encore; & M. l'abbé Joffot, qui, après les avoir appellées inutilement, avoit fait enfoncer la porte de la chambre, & les avoit trouvées en cet état, eut le tems de faire venir du fecours. Tout fut inutile à l'égard de la demoiselle Joffot. Un chirurgien effaya vainement de la rendre à la vie. Tandis qu'il étoit allé commander une potion spi ritueuse émétifée, elle mourut. On recourut alors à la machine fumigatoire. Mr. Portal, que des voifins avoient confeillé de faire appeller, arriva à 5 heures du foir, lorfqu'on employoit encore inutilement cette derniere reffource. Ses foins se tournerent vers la domeftique, qui, ainfi que fa maitreffe, avoit été d'abord transportée dans une chambre dont la fenêtre étoit ouverte. On l'avoit faignée du pied. Mr. Portal lui fit avaler du vinaigre mêlé avec de l'eau ; ce qui produifit le meilleur effet. ( Il en a recommandé l'ufage dans fon rapport à l'académie.) Le médecin ordinaire fit continuer cette boiffon, & la malade fe rétablit peu-à-peu. Elle reffentit pendant 4 ou 5 jours, un engourdiffement confidérable aux extrémités inférieures, & une ecchymose tout le long du corps, du côté fur lequel on l'avoit trouvée couchée; mais ces fymptômes fe font enfuite totalement diffipés. On n'a point tenté fur cette fille l'ufage des fumigations du tabac.

Tom III. Part. I.

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Une autre domeftique attachée à une marchande laitiere de la même ville, rue de Beaune, faubourg St. Germain, ayant été fuffoquée par la vapeur d'une grande quantité de braise allumée dans un lieu très-étroit, & où il n'y avoit point de courant d'air, on la rappella très promptement à la vie, par une fimple afperfion d'eau froide fur tout le corps, & en l'expofant à l'air frais. Cette méthode est encore recommandée par Mr. Portal dans fon rapport.

On mande de Graulhet, dans le diocefe de Caftres, qu'à la fin de Décembre dernier, il s'y éleva un vent de fud fi impétueux, qu'il déracina tous les arbres, & détruifit plufieurs maisons. On ajoute à ce récit une circonftance particuliere. Une femme étoit à fa fenêtre : un premier coup de vent renverfa les deux côtés de la maifon; un fecond, furvenu prefqu'en même tems, en enleva le toit, & tranfporta cette femme à une certaine diftance, d'où elle vit, fans avoir éprouvé aucun mal, les reftes dc. débris de fa maifon s'écrouler devant elle.

On lit dans les Affiches du Dauphiné (No. 55) le fait fuivant, que nous allons rapporter mot pour mot. « Dans la cave d'un bourgeois des Baronnies étoient plusieurs vases appellés Damejanes, remplis de vin. Un de ces vases ayant été deftiné à remplir des bouteilles ordinaires, on trouva qu'un tiers du vin en-deffus étoit tourné : on tira ce vin, & l'on s'imagina que tout celui que contenoit le vafe, étoit auffi gâté: on fe trompa le tiers du milieu étoit dans toute fa force, & excellent; le tiers du côté du fond fe trouva encore impotable, & dans le même état exactement que le premier : les trois parties furent mefurées, & trouvées égales. C'étoit dans le mois d'Octobre de l'année derniere, après un été extrê

mement chaud & fec. Quelles peuvent être les caufes de ce phénomene » ?

On écrit de Francfort, que fur le mont Sontagfberg, la principale fource des eaux de Baden s'eft tarie tout-à-coup, & que fon cours n'eft pas encore rétabli. On a même entendu, ajoutet-on, un bruit fourd dans l'intérieur de la montagne, & l'on a vu s'en exhaler des vapeurs fulfureuses.

Traits de bienfaisance, de juftice & d'humanité.

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E roi de Danemarck s'étant fait rendre compte

des talens de M. Moinichen, & voulant l'encourager à continuer fes expériences pour préparer le verre émaillé, S. M. lui a accordé la médaille pour le mérite, & y a joint une gratification de 200 écus. Le préfident de cette ville, chargé d'exécuter les intentions du roi, fit affembler, le 24 du mois der nier à l'hôtel de ville, tous les metteurs en œuvre & orfevres de cette capitale, & en leur préfence, il remit au Sr. Moinichen les marques de diftinction qui lui étoient destinées.

On apprend que le prince Grégoire Orlow, grand-maitre de l'artillerie ruffe, & directeur du génie, qui étoit arrivé le 21 du mois dernier,

Konigsberg, en étoit parti, le 25, pour aller rejoindre en Italie le comte Alexis, fon frere. Le général Bauer, qui accompagne ce prince, avoit été chargé par l'impératrice de Ruffie de faire quelques changemens aux pieces d'eau des jardins de Czarsko-Zelo. Lorfque S. M. I. s'y rendit, elle fut fi fatisfaite de l'exécution, qu'elle lui envoya une tabatiere d'or, enrichie de diamans, pour la valeur de 4 mille roubles, & elle y ajouta ce

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billet. Un jardinier de Czarsko Zelo a trouvé cette: tabauere en pêchant un des étangs de ce cháteau; j'ai jugé qu'elle ne pouvoit appartenir qu'au géné ral Bauer, à qui je la renvoie. Cette maniere de donner, a le mérite de la nouveauté, & celui de rendre le don plus précieux encore.

Le trait que nous allons rapporter, eft affurément très-digne de la bienfaisance & de la juftice du jeune monarque auquel on l'attribue: cependant nous ne le garantirons point: il eft configné dans le fupplément à la gazette de Berne du 4 Mars (art. de Paris, en date du 27 Février.) « Un ancien officier qui follicitoit inutilement une penfion depuis plufieurs années, dit l'auteur de cette feuille, étant entré dans la falle où le roi foupoit, s'écria à haute voix, dans un moment de filence Sire! On lui dit de fe taire; eh! le peut-on, repliqua-t-il, lorfqu'on meurt de faim? Sire, continua-t-il, j'ai 70 ans ; j'en ai paffe 50 au fervice de V. M., & je n'ai pas de quoi vivre. Le monarque, ému, lui demanda s'il avoit une requête ; le militaire la lui remit fur le champ.. Le lendemain matin, S. M. le fit appeller dans fon cabinet, & lui affigna une penfion de 1500 liv. fur fa caffette, en ajoutant avec une bonté digne de fon cœur: faites-vous compter la premiere année; elle eft échue ».

Lors d'une représentation du Siege de Calais, donnée à Versailles, vers la fin du mois de Février, le roi daigna s'informer fi l'auteur ( M. de Belloy) étoit à la cour; & S. M. inftruite qu'il étoit dangereufement malade (il eft mort de cette même maladie, à Paris, le 5 Mars), chargea M. le duc d'Aumont, premier gentilhomme de fa chambre, de lui remettre 50 Louis de fa part.

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