Fables de Florian ...

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A. Pougin, 1819 - Fables - 224 pages
 

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Popular passages

Page 82 - Je n'ai point de talent, encor moins de figure; Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici-bas; Autant vaudrait n'exister pas." Comme il parlait, dans la prairie Arrive une troupe d'enfants. Aussitôt les voilà courants Après ce papillon dont ils ont tous envie ; Chapeaux, mouchoirs, bonnets servent à l'attraper.
Page 15 - J'oppose quelquefois, par une double image, Le vice à la vertu, la sottise au bon sens, Les agneaux aux loups ravissants, La mouche à la fourmi ; faisant de cet ouvrage Une ample comédie à cent actes divers, Et dont la scène est l'univers.
Page 154 - Pourquoi pas? Attends-moi... La sarcelle le quitte, Et revient traînant un vieux nid Laissé par des canards : elle l'emplit bien vite De feuilles de roseau, les presse, les unit Des pieds, du bec, en forme un batelet capable De supporter un lourd fardeau : Puis elle attache à ce vaisseau Un brin de jonc qui servira de câble.
Page 69 - La brebis et le chien, de tous les temps amis, Se racontaient un jour leur vie infortunée. Ah ! disait la brebis, je pleure et je frémis, Quand je songe aux malheurs de notre destinée. Toi, l'esclave de l'homme, adorant des ingrats, Toujours soumis, tendre et fidèle, Tu reçois, pour prix de ton zèle, Des coups et souvent le trépas. Moi qui tous les ans les habille, Qui leur donne du lait et qui fume leurs champs. Je vois chaque matin quelqu'un de ma famille Assassiné par ces méchants. Leurs...
Page 76 - Qu'il peut rencontrer dans la ville; Chiens, chats, poulets, dindons, pourceaux, Arrivent bientôt à la file, « Entrez, entrez, messieurs! criait notre Jacqueau ; C'est ici, c'est ici qu'un spectacle nouveau Vous charmera gratis. Oui, messieurs, à la porte On ne prend point d'argent , je fais tout pour l'honneur.
Page 91 - C'est la faute de mes confrères, Gens de sac et de corde, infâmes ravisseurs, Dont les appétits sanguinaires Ont rempli la terre d'horreurs. Je ne puis les changer, mais du moins je travaille A préserver par mes conseils L'innocente et faible volaille Des attentats de mes pareils. Je ne me trouve heureux qu'en me rendant utile; Et j'allais, de ce pas, jusque dans votre asile...
Page 82 - L'un le saisit par l'aile , un autre par le corps ; Un troisième survient , et le prend par la tête : II ne fallait pas tant d'efforts Pour déchirer la pauvre bête. Oh ! oh ! dit le grillon , je ne suis plus fâché ; II en coûte trop cher pour briller dans le monde. Combien je vais aimer ma retraite profonde ! Pour vivre heureux, vivons caché.
Page 43 - Nous voilà citoyens de la mer orageuse ; Regarde, on ne voit plus que les eaux et le ciel, Les arbres sont cachés sous l'onde, Nous sommes les maîtres du monde, C'est le déluge universel. Ne croyez pas cela, répond la vieille mère ; Pour que l'eau se retire il ne faut qu'un instant : Ne vous éloignez point, et, de peur d'accident, Suivez, suivez toujours le fond de la rivière. Bah ! disent les poissons, tu répètes toujours Mêmes discours. Adieu, nous allons voir notre nouveau domaine.
Page 164 - Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route, Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu'à près de midi; Voir sur sa tête alors s'amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir, en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain, où l'on n'arrive pas; Détrompé, vers le soir, chercher une retraite, Arriver haletant, se coucher, s'endormir, On appelle cela naître, vivre et mourir :...
Page 142 - C'est un présent que je veux faire A l'homme que tu jugeras Être le plus fou de la terre. Cherche bien , tu le trouveras. Muni de son coffret , notre bon solitaire S'en va courir le monde. Avait-il donc besoin D'aller loin? L'embarras de choisir était sa grande...

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