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blée fut composée de cent trente-sept personnes, non compris les princes du sang, au nombre de sept, qui présidèrent l'assemblée,' divisée en sept bureaux, pour la facilité du travail. Les princes étoient Monsieur, M. le comte d'Artois, M. le duc d'Orléans, M. le prince de Condé, M. le duc de Bourbon, M. le prince de Conty et M. le duc de Penthièvre.

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Dans chacun de ces bureaux il y avoit des membres de toutes les classes; l'ensemble présentoit, savoir :

Archevêques, 8; évêques, 8; abbés, 2;maréchaux de France, 8; ducs, 12; comtes μ; marquis, 10; baron, 1; conseillers d'état et maîtres des requêtes, 12; membres des parlemens, chambres des comptes, cours des aides et conseils, souverains, 37; membres des bailliages, sénéchaussées et mairies, 28.

Février 1786. Louis XVI, à l'ouverture de cette assemblée, fit un discours', dans lequel il invitoit chacun des membres à l'aider de ses conseils pour améliorer les finances de l'état.

M. de Calonne, contrôleur-général des finances, fit un très-long discours, dans lequel il sembloit prouver que le trésor étoit épuisé lorsque la direction lui en fut confiée, remplaçant M d'Ormesson, le 3 novembre 1783.

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Il développa que pendant quatre ans de sa gestion, il avoit remis l'ordre dans les finances, établi une marine respectable sur toutes les mers, ravivé le commerce, et fait fleurir les arts; queles paiemens n'avaient encore éprouvé aucun retard, malgré de nombreux travaux au Havre et à la Rochelle, ainsi que ceux occasionnés par l'ouverture de plusieurs canaux. Il cite encore plusieurs établissemens d'atteliers dans les forges et pour les mines; il rapporte les immenses travaux pour la salubrité de Lyon, la restauration des arènes à Nismes, la construction d'un palais de justice à Aix; la réparation des écluses et du port de Dunkerque, et les travaux de la capitale, tels que la tion des halles, etc. etc. Il déclare enfin qu'il a mis sous les yeux du roi tous les états de recette et de dépense, et que sa majesté les a approuvés ; mais s'appuyant fortement sur le déficit des finances, il annonce qu'il est de quatre-vingt millions, et il semble en attribuer l'origine au ministère de M. Necker, qui avoit commencé le 2 juillet 1777, et qui avoit duré quatre ans. Ce ministre se voyant en quelque façon accusé, publia, par la voix de l'impression, son compte rendu, Bientôt on vit une lutte entre ces deux ministres, qui occupa un ins

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fant les administrés, mais dont l'état ne tira pas un grand avantage. Parmi les divers écrits qui inondèrent la capitale, on remarqua une lettre datée de Versailles, écrite par M. *** au comte de ✶✶, dont voici l'extrait :

* Je crois M. Nècker meilleur banquier que » directeur-général des finances; il assure par son compte rendu qu'il y avait, à sa sortie du ministère, en faveur de la recette sur la › dépense, un excédent de dix millions deux cents mille livres. Le nouveau contrôleur» général des finances ( M. de Calonne), soutient que M. Necker a laissé un déficit de » cinquante-six millions cinq cent vingt-neuf mille livres. Lequel des deux faut-il croire ? Les amis de M. Necker disent: que ce ministre se soit trompé, à la bonne heure ; > mais on ne lui doit pas moins de reconnoissance pour avoir mis la nation en état de con"noître la situation de ses finances; pour avoir vaincu les difficultés et établi les administra>tions provinciales: ces deux bienfaits suffi

sent pour illustrer sa mémoire, et lui assurer » la reconnoissance de nos derniers neveux. J'avoue que si ces assemblées provinciales > s'établissent, la classe du peuple y gagnera beaucoup, par la raison que le tiers-état ne A

» tardera pas à se rendre maître de la délibéra» tion. C'est bien aussi le projet qu'à M. Necker; » mais que deviendra le pouvoir monarchique?.. Je suis convaincu de la nécessité de répri mer le despotisme des ministres et celui des intendans de provinces: ces derniers, dans » quelques endroits, sont de vrais tyrans; mais

je voudrois que ce fût le roi qui fît ces ré» formes si on l'y force, il se trouvera dé» pouillé de son autorité, et c'est ce qu'il ne doit pas souffrir....

» M. de Calonne a un grand rival; d'un autre » côté, il n'a pas encore la confiance du roi. Sa » majesté ne l'a accepté qu'avec beaucoup de ré

pugnance pour contrôleur-général : elle aime » que ses ministres ayent des mœurs sévères, » et celles de M. de Calonne ne sont rien moins » que telles ; il est homme de cour; il a de » l'amabilité, des connoissances et de l'acquit

dans les finances; mais il aime ses plaisirs, > il aime les femmes ; ces dernières sont dan» gereuses pour celui qui a la clef du trésor de > l'état..

» Le roi veut seul opérer le bien; personne » ne veut y coopérer conjointement avec lui. » On vient de lui faire acheter plusieurs châ>teaux dont il n'a pas besoin; cela ne servira

* qu'à enrichir la surintendance des bâtimens » dans les démolitions et dans les constructions » modernes, et dont M. d'Angevillers est di> recteur-général. Rambouillet fixe particulière.. > ment ses regards.

» L'élévation de M. Necker a donné de l'im. portance au premier état qu'il a professé, toute la partie financière joue un grand rôle ; Bientôr plusieurs de ses confrères se persua > deront qu'on ne peut être admis chez eux avant d'avoir été présenté à la cour.... » Il est rare qu'un homme qui passe de la » médiocrité à un état très-élevé, fasse jamais » de grandes choses; sa première enveloppe » perce toujours à travers le tissu des grandeurs dont il s'est environné, et qui lui est » étranger

Reportons-nous au discours de M. de Calonne, à la première assemblée des notables; ce ministre, en convenant d'un déficit énorme dans les finances, proposa, pour le remplir, la réforme de plusieurs abus; il les considé

1oit:

1o. Par l'inégalité générale dans la répartition des subsides.

2o. Dans la rigueur et l'arbitraire de la perception de la taille.

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