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Low & Jean Jay. Le comité de correfpondance pro pofera au peuple quelques arrêtés au fujet des affaires qui doivent êtie agitées au congrès.

Toutes les colonies perfiftent dans la résolution unanime & invariable de ne pas fe foumettre à être taxées par le parlement de la Grande-Bretagne. Ces principes furent adoptés dans l'affemblée tenue le 15 Juiliet par les princi paux habitans de Salem.

L'amiral Rodney, qui vient d'arriver ici de la Jamaï que, où il a été relevé par l'amiral Gayton, a rendu compre au roi & aux miniftres du démêlé furvenu entre lui & le gouverneur Efpagnol de Porto-Ricco, au fujet de 14de des Ecreviffes, réclamée par les deux nations, & des démarches faites en conféquence de part & d'autre. Comme cette affaire a été terminée entre notre cour & celle de Madrid, on a chargé les gouverneurs & commandans des deux partis de fe conduire en conféquence.

On affure ici qu'il y a une alliance formée entre до tre cour & les puiffances du Nord, en vertu de laqu elle celles-ci nous fourniront 60000 hommes de leurs troupes, à certaines conditions.

On doit faire inceffamment au fort Languard des expériences d'artillerie, fous la direction du général Williamfon, dont l'objet fera, dit-on, d'une grande utilité, & d'une épargne confidérable. Ces expériences confiftent à produire avec un boulet de 42 liv., en forme de poire, tiré d'un canon de 18 avec un tiers de la charge ordinaire, le même effet qu'on peut attendre d'un boulet rond de 42, chaffé par une piece de calibre, ainfi que cela fe pra tique ordinairement.

Ces jours deri iers un fait extraordinaire a fixé l'attention du public. On alloit exécuter un criminel; déjà cet infortuné étoit monté fur l'échaffaud,& le pasteur lui adreffoit les dernieres exhortations,lorfqu'un spectateur s'avança vers le magiftrat, & déclara qu'il étoit l'auteur du crime pour lequel ce malheureux alloit fubir la mort; & que,quoique coupable, fa confcience ne lui permettoit pas de trahir la caufe de l'innocence. On fe faifit de fa perfonne, & on les mena l'un & l'autre en prifon. Après un mûr examen, il a été démontré que le prifonnier volon taire avoit commis ce crime; mais l'autre n'a pas pu fe juftifier. Le roi vient de faire grace à celui-ci, parce qu'il a éprouvé la terreur & la honte du fupplice, & à l'autre pour les fentimens nobles & généreux dont il a donné Pexemple.

HOLLANDE.

LA-HAYE ( le 22 Septembre.) Les états de la province de Frife ont publié un réglement relatif aux mefures employées dans le commerce; on ne fe fervira plus dans cette province, que de l'aune d'Amfterdam, plus courte d'environ 3 feptiemes que celle de Paris, qui eft de 3 pieds, 7 pouces, 8 lignes, ou 24 lignes, tandis que celle d'Amfterdam n'eft exactement que de 2 pieds de roi, 1 pouce, 2 lignes, ou de 302 lignes.

On écrit de Londres que le gouverneur de Gibraltar, en mandant qu'Alger avoit conclu un traité de paix avec les Hollandois, ajoute qu'un Sloop Anglois qui étoit en. tré dans ce port, avoit reçu ordre d'en fortir, & qu'on y voyoit un grand nombre d'efclaves employés à élever rempart du côté de la mer.

On apprend que plufieurs capitaines de vaiffeaux arri vés à Elfeneur de Riga, ont rapporté qu'à leur départ de cette derniere ville, il y étoit arrivé des ordres de la cour de Pétersbourg, qui enjoignoient non-feulement de ne point laiffer partir deux navires étrangers qui y avoient déjà chargé des mâts pour le compte de France, mais encore d'empêcher que d'autres bâtimens qui y étoient auffi venus pour le même objet, n'exécutaffent leur commiffion. On écrit également de Pétersbourg, que les mêmes ordres y avoient été donnés à l'égard des navires étrangers qui y étoient arrivés, afin de charger des mâts pour la même nation; qu'on avoit empêché un de ces navires qui en avoit reçu fa charge entiere, de mettre à la voile, & les autres de charger.

PAYS-BAS.

BRUXELLES (le 22 Septembre.) L'archiduc Maximilien revint ici, le 12 de ce mois après-midi, du voyage qu'il a fait dans les principales villes de Hollande. S. A. R. se rendit le 13, au château de Marimont.

Quelques émeutes qui fe font élevées à l'occafion du tranfport des grains, & furtout le prix du pain qui a hauffé depuis que l'exportation du froment & du feigle a été permife, ont déterminé le gouvernement à en reftrein dre les effets par une ordonnance du confeil des domaines. & finances de l'impératrice-reine, rendue le 3 de ce mois. Suivant ces nouvelles difpofitions, l'exportation n'aura plus lieu que par les départemens d'Ypres, Courtray, Tournay, Mons, Chimay, Charleroy, Namur & Tir

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Temont, & elle eft défendue par les autres départemens énoncés dans l'ordonnance du 9 Juiller. (Voyez la 2e.) quinzaine de Juillet. )

On apprend de Maftricht, qu'on a été obligé de faire dans les environs de cette ville, des exécutions fans nombre, pour tâcher d'intimider ou d'exterminer une race de voleurs très-étendue & très redoutable; ces évé, nemens ont fixé, & fixent encore l'attention du public. Le nombre & la qualité des coupables, parmi lesquels il y a plufieurs perfonnes qui ont une certaine fortune, la facilité avec laquelle ils fe laiffent faifir, les idées fuperftitieufes & facrileges qu'ils ont mêlées à leur plan de rapine, les vues & les correfpondances qui foutiennent, qui lient un complot immenfe, & qui ramenent au centre d'un intérêt commun tout le produit d'une dévafta tion auffi malheureufement combinée, font toutes chofe difficiles à croire, mais qui ne font que trop conftatées par les recherches des juges, qui n'ont rien negligé pour s'aflurer de la vérité des faits. Cette république de voleurs a pour fyftême, que tout eft commun, & qu'il ne doit y avoir ni riches, ni pauvres.

On lit dans la gazette de cette ville & dans celles de Hollande les nouvelles fuivantes à l'article de France,

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« On parle toujours beaucoup du rétablissement de l'an cienne magiftrature; mais le roi ayant recommandé le plus grand fecret fur ce qui fe paffe dans les confeils il ne tranfpire rien des véritables intentions du gouver dement. On peut dire en général que la révolution de 1771 a caufé tant de changemens, qu'il eft très-difficile de réintégrer les affaires dans l'état où elles étoient, & de réunir les différens intérêts que cette révolution a fait naître. On dit qu'une des plus grandes difficultés eft la réconciliation des membres des anciens parlemens avec ceux qui font actuellement en exercice, les premiers ne croyant pas pouvoir fiéger avec les autres; on ajoute que les exilés qui ont perfifté à croire leurs charges inamovibles, ne veulent pas confentir à prendre de nouvelles provifions, & qu'en conféquence, ceux qui ont fait li quider leurs offices, même contraints par des créanciers ne doivent plus être admis dans leurs compagnies. En at-, tendant que ces obftacles foient applanis, les ducs d'Orléans, de Chartres & le prince de Conti ne paroiffent point à la cour. Cependant les perfonnes qui avoient été exilées ou pourfuivies à l'occafion du fyftême du chanceTier, obtiennent fucceffivement la permiffion de revenir. Le roi s'étant fait rendre compte des motifs qui avoiens

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bligé le comte de Trie à fe retirer en pays étranger, & ayant reconnu que le recours au fouverain eft de droit naturel, vient de révoquer l'ordre furpris au feu roi. Le comte de Trie avoit été chargé par la nobleffe de Norandie de porter aux princes du fang la requête qu'elle adreffoit au roi, & de l'appuyer auprès de S. M. Le Sr. le Maitre, avocar de réputation du parlement de Rouen, foupçonné d'avoir rédigé cette requête, a obtenu auffi fa liberté; après plus d'un an de détention à la Bastille, 1 il étoit relégué à Soiffons depuis 4 à mois. Le Sr. le Camus de Néville, ancien confeiller au grand confeil, qui effuya des poursuites à la même occafion, & qui écrivit au Sr. Bertin une lettre qui fut inférée dans quelques papiers publics, a également la liberté dé reparoitre.

Le peuple de la capitale s'eft livré à la plus gran de joie au fujet de l'exil du chancelier, & il eft peu de traits dans l'hiftoire qui offrent l'exemple de ce qui s'eft paffé à cette occafion; fon effigie a été maltraitée de toutes les façons. De nombreufes patrouilles du guet & des gardes françoifes ont arrêté ces tranfports immodérés, qui auroient pu dégénérer en tumulte. L'abbé Terray, en paffant le bac à Choifi, lorfqu'il fe rendit à sa terre de la Motte, courut rifque d'être noyé par la populace attroupée. On dit qu'un des projets du nouveau contrôleur-général eft de mettre toutes les provinces en pays d'état, afin que chacune fe charge de faire la répartition -de fes impôts; cette efpece d'abonnement étoit le vœu des anciens parlemens, & furtout du parlement de Rouen, qui démontroit qu'il faut qu'unë province paie 24 millions, pour qu'il en entre 12 dans les coffres du roi. Ce minif tre n'a renvoyé de fes bureaux que ceux dont le public fe plaignoit; il a retenu les Srs. Broé & Melin. qui vouloient fe retirer. Le Sr. Foulon, intendant des finances, eft remercié, & remplacé par le Sr. Boutin, qui avoit déjà exercé cette charge, & le roi aretiré la commiffion qu'avoir le Sr. Cochin pour la partie des domaines. On parle beaucoup de la retraite de plufieurs intendans de provinces; le Sr. Dupleix de Baquencour, intendant de Bretagne, a donné fa démiffion. -Le feul des enfans naturels du feu roi, qui ait été reconnu, & qui a été baptifé fous fon nom à Passy, où réfidoit la demoiselle de Romans, fa mere, va, dit on, être légitimé, fous le nom d'abbé de Bourbon; il a été préfenté au roi, qui l'a accueilli avec bonté. Ce prince, qui eft âgé de 12 à 13 ans, a été mis au féminaire de St. Magloire, & S. M. a chargé le grand-aumonier de ne rien

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négliger pour fon éducation; on croit qu'il fera pourvu d'une des riches abbayes du feu cardinal de Gèvres.

NAISSANCES.

C La princeffe de Schwartzenberg, née comteffe d'Oettingen Wallerstein, époufe du fils ainé du prince de Schwartzenberg, grand maréchal de la cour de L. M. I. & R., eft accouchée à Vienne, le 28 Août, d'un fils qui a été nommé Fréderic-Jean-Népomucene-JofephAuguftin. C'eft le feptieme prince à qui elle a donné confécutivement le jour.

La princeffe époufe du prince Charles de Mecklenbourg-Strelitz, >eft accouchée d'un prince le 1er. de ce

mois.

La femme du nommé Lecoquier, libraire à Valognes, eft accouchée, le 27 Août, d'un garçon & de deux filles, qui font de la force ordinaire, & très bien conformés. Anne Bunel, femme de Pierre Collet, journalier de la paroiffe de Bénouville, en Normandie, eft accouchée, le 12 du même mois, de 3 garçons, qui le portent bien.

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MARIAGES.

Le baron de Haxthaufen, colonel au fervice de Danemarck, époufa à Copenhague, le 25 Août, la comteffe de Schack-Rathlow, fille du miniftre d'état de ce

дом.

Le prince régnant d'Oettingen-Oettingen & Wallerftein époufa, le 25 Août, au château de Tifchingen en Suabe, la princeffe Marie-Thérese, fille aînée du prince de la Tour & Taxis.

(L'abondance des matieres nous oblige de renvoyer les morts à l'ordinaire prochain.)

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Ai lu le préfent Journal, & n'y ai rien trouvé qui puisse en empêcher l'impression. A Bouillon, ce as Septembre 1774 THIBAUIT.

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