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E JOURNAL paroît deux fois par mois. Chaque cayer eft de 72 pages; il coute to liv. par année, pris à Bouillon, & 25 & 25 liv. par la pofte dans toute la France, y compris le port. Le tout fe paye d'avance. On ne fouferit que pour une année, & à deux époques, au rer. de l'an & au mois de Juillet.

Les Supplémens qu'on donnera à la fin de chaque trimestre, couteront 3 1. par la pofte, & 2 1. pris à Bouillon.

LE JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE, dont il paroit un volume de 292 pages, & quelquefois plus, toutes les quinzaines, coute par année, 24 liv., pris à Bouillon, 33 liv. 12 fols par la pofte pour la France, & 30 livres pour l'Allemagne, franc de port.

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LA GAZETTE SALUTAIRE, feuille périodique qui embraffe tout ce qui concerne la Médecine, la Chirurgie, la Chymie, la Botanique, l'Hiftoire - Naturelle &c. &c., paroit une fois par femaine, & coute 9 liv. par année, y compris le port.

Ceux qui defireront ces Journaux, s'adrefferont à Bouillon au DIRECTEUR du Bureau des Ouvrages périodiques, ou bien à M. LUTTON, rue Ste. Anne Butte St. Roch, à Paris.

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TUR QUI E.

CONSTANTINOPLE (le 4 Août. )

A convocation du divan extraordinaire qui fe. tint le 16 du mois dernier, avoit pour objet Les motifs les plus preffans. Les dépêches adreffées

au grand-feigneur, & qu'on avoit d'abord tenues fecrettes, portoient, que le grand vifir avoit été abandonné, le 30 Juin, par 140 mille hommes de fon armée; que des corps confidérables avoient déferté en totalité, & que dans d'autres, il restoit à-peine affez de monde pour la garde des étendards ou drapeaux. Cette nouvelle affligeante, communiquée au confeil, produifit une impreffion douloureuse fur tous les membres de cette affemblée. Les avis ne furent point partagés, comme on l'avoit dit, fur le parti qu'il convenoit de prendre. Les circonstances critiques, ou plutôt défefpérées où le chef de l'armée fe trouvoit réduit, précipiterent les délibérations, & les rendirent unanimes. Il n'y eut donc qu'une voix pour deman. der la paix aux conditions les moins défavantageufes à l'empire, & l'on expédia fur le champ au grand-vifir le plein-pouvoir de la conclure.

Ce général, dont la fituation empiroit chaque jour, n'avoit pas pu attendre la réponse de la Porte, & avoit jugé néceffaire de figner la paix avant que fes malheurs fuffent entierement parvenus à la connoiffance de l'ennemi. En effet, le traité préliminaire fut apporté au grand-feigneur par Effendifli, officier des janiffaires, qui arriva ici le 19, avec un paffeport du général ruffe. Par la lettre que cet officier remit au grand-feigneur le vifir l'informoit «qu'il étoit enfermé dans le camp près de Schumla avec les débris de fon armée, fans vivres & fans munitions; que toute communication lui étant coupée, il n'avoit d'autres fubfiftinces que celles que l'ennemi vouloit bien lui envoyer; que fe trouvant absolument à la difcrétion du vainqueur, & ayant vainement tenté d'obtenir une fufpenfion d'armes, il s'étoit vu réduit à la trifte nécessité de souscrire aux conditions que le maréchal de Romanzow lui avoit impofées, & qu'il efpéroit que S. H. voudroit bien les

ratifier ». On avoit joint à cette lettre le résultat d'un confeil de guerre tenu par les chefs des janiffaires, & d'autres principaux officiers; il y étoit dit « qu'une foumiffion fans bornes aux loix du vainqueur étoit la feule reffource que le fort leur offrir pour fauver les reftes de l'armée ottoma➡ ne ». Le divan fut convoqué le 20, & tous les gens de loi & les chefs de la milice s'y trouverent. On y lut ces dépêches, ainfi que les articles du traité figné par le grand-vifir, & il fut refolu de les ratifier. En conféquence le mufti rendit un fetfa dans lequel il eft dit, que puifque les troupes ottomanes refufoient de combattre l'ennemi, il falloit bien conclure la paix à quelque prix que ce fût. La ratification de S. H., & ce fetfa furent envoyés fur le champ au grand-vifir par le même officier. On dit qu'Halil Pacha (qui, fans doute, étoit en pofition d'agir encore librement) a demandé au divan la permiffion d'attaquer un corps de Ruffes, pofté fur le mont Balkan, afin de dégager le grand vifir, mais que fa propofition a été rejettée.

Le public ne connoit pas encore les conditions du traité de paix, fur lefquelles la Porte garde un profond filence. Quoiqu'on fe perfuade aifément qu'elles ne peuvent être que défavantageufes & peut-être humiliantes, on ne voit pas cependant que cette idée ait excité la moindre fermentation parmi le peuple, dont on redoute ordinairement les excès dans les événemens malheureux; il ne paroit fenfible qu'à la joie de voir la fin d'une guer re dont les opérations mal concertées & plus mal exécutées encore, n'ont produit qu'une longue fuite de revers & de défaites.

La Porte a envoyé un fort détachement de trou pes à Salonique pour y maintenir la tranquillité publique. On fe propofe auffi de faire partir un nous vel aga pour Smyrne, afin de punir les principaux

moteurs des émeutes, & de faire rentrer les áœtres mutins dans le devoir.

Le prince Charles de Radziwil, qui eft à Ragufe avec 48 officiers de différentes nations, a follicité vairement jufqu'à-préfent la permiffion de se rendre ici. On dit que le Sr. Pulawski & d'autres nobles Polonois, profcrits dans leur patrie, fe retirent à Démotica, pour y vivre tranquillement, avec les penfions que la Porte leur accorde.

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On apprend, au départ du courier, que le grandvifir eft déjà forti du camp de Schumla, fi funefte à fa réputation & à la gloire des armes ottoma nes & qu'une partie de fon avant-garde a paffé le mont Balkan pour fe rendre à Andrinople. Le bruit fe répand que le ci-devant caïmacan fuleiman Colegougi pacha,qui, après avoir eu plusieurs conférences avec le grand-feigneur, eft parti hier pour Andrinople, eft nommé grand-vifir, & qu'en cette qualité, il est chargé de ramener ici les ref tes de nos troupes, & l'étendard de Mahomet.

LARNECA (en Chypre ) ( le 23 Mai. ) Le 10 du mois dernier, deux Tartares du grand-vifir & deux boftangis de la Porte débarquerent ici, d'u ne tartane françoife qui venoit d'Anamour en Caramanie. Les deux premiers ont apporté un or dre du grand-feigneur, qui enjoint aux habitans du pays de fupporter les dépenfes de Méhémet Zadik pacha, commandant d'Alaya, indépendamment du miri (tribut) auquel ils font affujettis: on doit fe rappeller que ce pacha fut envoyé l'an née derniere, en Chypre pour défendre cette ifle contre les entreprifes des Ruffes. La million des deux boftangis a pour objet la perception d'un droit d'une piaftre fur chaque raya, dont le produit est destiné à fournir 40 bœufs à charrue au ferrail du grand-feigneur. Cette impofition n'a lieu que tous les 6 ans.

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