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. En confidération de la taveur que méritent les établiffemens de charité dénommés, article précédent, il eft ordonné que les difpofitions de derniere volonté par lefquelics il leur a été donné depuis 1749, ou il leur feTa donné à l'avenir des rentes, bien fonds, &c., foient exécutées. 10°. 11°. Les fufdites rentes amfi léguées pourront être rembourfées par les débiteurs, quand même elles auroient été ftipulées non rachetables. Les héritiers des donateurs pourront aufli les retirer dans l'année, ain-fi.que les autres immeubles. 12. Faute par les débiteurs, héritiers, repréfentans, d'avoir fait le remboursement des rentes ou payé la valeur des immeubles, ieft ordonné que les adminiftrateurs des hôpitaux, fabriques, &c., en vuideront leurs mains dans l'an & jour. 13o. Les mêmes débiteurs & représentans pourront donner en paye ment des rentes ou immeubles, des rentes de la nature de celles dont l'acquifition eft permife par l'édit. 14o. Il eft ordonné que les biens fonds non amortis qui ferone poffedés par les gens de main-morte même par les hom pitaux, &c., & qu'ils font obligés de mettre hors de leurs mains, foient affujettis à toutes les charges publiques; même que lesdits gens de main-morte foient tenus de payer la taille, pour raifon de la propriété, & l'exploitation defdits biens, les vingtiemes, & autres im-pofitions.

Il paroit une autre déclaration du feu roi, da- tée du 23 Avril dernier, & enregistrée au parlement de Toulouse le 18-Mai fuivant, concernant le remboursement des quittances de finances provenant de la liquidation des offices de ce partement fupprimé. Le total de leur prix monte à près de 4 millions. On rembourlera 350000 liv.. par an, dont 230000 par le roi, & 12000 par les états de Languedoc, & par les villes, bourgs & villages du reffort, tant dudit parlement que : du confeil fupérieur de Nîmes. La même décla ration porte que lefdits états & villes contribue ront de même au payement de 238000 livres, à quoi font fixés les gages du parlement actuel de Touloufe, & du confeil fupérieur de Nines.

Un arrêt du confeil d'état concerne la prife de poffeffion du bail des fermes générales fous le noma

de Laurent David pendant fix années, qui commenceront au 1er. Octobre 1774 pour les droits dont la jouiffance commence au 1er. Octobre & au 1er. Janvier 1775, pour ceux dont la joui fance commence au premier Janvier.

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Malgré les incommodités qui font inféparables de l'opération à laquelle le roi a eu le courage de fe foumettre, S. M. a tenu des confeils me à l'ordinaire, & n'a point ceflé de s'occuper des affaires de l'état. On ne fçauroit concevoir la quantité de placets & de mémoires qui lui ont été préfentés, & il en eft très-peu fur lesquels elle n'a point daigné jetter fes regards paternels. auffi occupé de la confervation de fes fujets que de la fienne, n'a voulu pour le fervir, pendant le cours de l'inoculation, que des perfonnes qui avoient eu la petite-vérole. S. M. a traité avec autant d'humanité que de générosité, les veuves & les enfans des officiers morts de cette maladie, qu'ils avoient contractée en fervant le feu roi fon ayeul; elle a accordé entr'autres 6 mille livres de penfion à la veuve du Sr. de Monville, huiffier du cabinet.

On parle ici de beaucoup de changemens qu'on verra fucceffivement éclore; ils ne font pas affez certains pour pouvoir les annoncer. Quels qu'ils foient, ils ne peuvent avoir pour objet que le bonheur des François, dont notre monarque eft fans- ceffe & véritablement occupé. S. M. vient d'accorder au marquis de Monteynard 20 mille liv. de penfion, dont 6 mille font reversibles à la marquife de Monteynard. S. M., en même tems, a permis de revenir à la cour au comte de Braglie qui avoit été exilé dans ses terres.

Le roi venant pour accompagner le St. facrement à la proceffion de la fêre-dieu, le P. Nogueres, barnabite,curé de Paffy,adreffa à S. M. ce compliment, où l'éloquence & la vérité marchent d'un pas égal

SIRE, L'hommage public que votre M. vient rendre à la folemnite de ce jour, ajoute un nouvel éclat au triomphe glorieux que célebre l'églife. Il fait auffi connoître à votre peuple le riche préfent que lo ciel a fait à la nation, en plaçant fur fon trône le digne héritier de Clovis, de Charlemagne & de Louis IX. Quel présage, Sire, & de notre bonheur, & de votre gloire! La profpérité & la grandeur d'un empire deviennent bientôt le spectacle de l'univers, lorfque la religion emploie fes mains auguftes à en élever l'édifice. Sans elle, le monarque ne fait que s'amollir, fubjuguer ou détruire, Avec elle, il deploie & dirige au bien géneral toute l'activité de fon ame. La politique & la valeur s'allient avec le foin doux & honorable d'éclairer l'empire qu'il gouverne, de le foulager du poids de fa mifere & de fes vices, & de le rendre auffi heureux que fage. V. M., Sire, ne veut regner que par elle. Auffi annonce-t-elle déjà aux mœurs publiques, un modele; aux vices, un vengeur; à la l'autel, un appui ; aux peuples, un pere; à la légiflation, un oracle; à l'Europe, un fouverain; a la France, un roi.

Lorfque les fix corps des marchands de cette capitale eurent l'honneur d'être préfentés à L. M., le Sr. Gondouin, grand-garde du corps de la draperie, complimenta le roi en ces termes:

SIRE. Les premieres paroles que V. M. a faiɛ entendre du haut de fon tróne a la France éplorée, ont été des paroles d'humanité, de bienfaifance & de juflice. Sous des aufpices auffi heureux que ne doivent pas efpérer les fix corps des marchands, dont la profeffion et d'entretenir par leurs travaux l'abondance que les prémices de votre regne affurent à tous vos fujets? Notre profond refped pour V. M. & le zele le plus ardent pour les intérêts du roi, nous infpirent la confiance que

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-te commerce trouvera dans votre protection royale les encouragemens dont il a befoin.

Le Sr. Gondouin adreffa enfuite à la reine cê compliment.

MADAME. Le refpedueux hommage que pré fente aujourd'hui à V. M. la portion de votre peuple qui s'eft confacrée aux travaux du commerce eft réellement celui de toute la nation. La bienfaifance de vas ancêtres paternels éprouvée pendant des fiecles aux portes de la France; la gloire de votre augufle mere portée par l'admiration jufqu'aux extrémités de la terre, vos propres vertus, déjà connues par les effets les plus touchans, ce font autant de tures qui en affurant notre bonheur, affurent en même tems à V. M. l'amour de fes fujets & le plus glorieux des empires, celui des

cœurs.

A l'ouverture des fpectacles, qui avoient été fermés depuis l'événement qui a plongé la France dans le deuil, on a donné au théâtre francois HERACLLUS.. Lorfque le public a entendu ce vers:

Montrez Héraclius au peuple qui l'attend,

Un applaudiffement général, qui faifoit fi bien connoitre les tranfports de la nation interrompit le fpectacle. Ilen a été de même au fpectacle italien, où l'on jouoit le DÉSERTEUR; le public a faifi le moment où les acteurs de la piece crient vive le roi ! & toute l'affemblée, qui étoit des plus. nombreuses, s'eft mife à répéter vive le roi! vive la reine! ce qui a duré très-longtems, & peint fi bien le fentiment des François pour leur nou veau maitre.

Le roi n'a point difpofé des maifons royales qui lui appartiennent, & ce qu'on a dit dernierement à ce fujet, a été avancé prématurément: S. M. n'a encore donné que le petit Trianon à la reine qui a paru defirer ce lieu charmant, pour en faire les honneurs, lorfque le roi s'y rendroit.

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Notre archevêque, qui depuis fi longtems fouffroit des douleurs inouies, s'eft enfin déterminé à fe faire tailler, le 22 du mois dernier à 5 h. & demie du matin, par le frere Cofme, le plus fçavant & le plus heureux opérateur pour la taille qu'il y ait en Europe. Il a fouffert cette opération qui a duré 5 minutes, avec un courage & une réfignation qui ont leur fource dans la bonne confcience. La pierre qu'on lui a tirée est trèsconfidérable, & de couleur grife, On a été alar mé pendant 2 ou 3 jours, par la fievre qui étoit furvenue; mais aujourd'hui ce digne prélat eft entierement hors d'affaire, & doit aller à Conflans pour achever de rétablir la fanté.

Le parlement a rendu un arrêt qui confirme en faveur de M. le duc de Bouillon la fubftitution du duché de Château-Thieri, & autres objets conteftés par le comte de la Tour d'Auvergne, qui a été condamné aux dépens.

Les héritiers Veron, qui avoient préfenté au confeil une très-longue requête en caflation de l'arrêt du parlement, viennent d'être déboutés de leur demande; ce qui affure le triomphe du comte de Morangiés.

Le Sr. de Goëtzman, ci-devant confeiller au parlement, vient de faire imprimer une requête qu'il a préfentée au confeil, pour demander la caffation des, arrêts rendus contre lui par la grand'chambre le 19 Février & 18 Mars dernier. Malgré tous les bruits injurieux qu'on a fait courir contre ce magiftrat, on lit cette requête avec beaucoup d'intérêt, foit de fentiment, foit de curiolité.

Les célestins n'ayant pas voulu accepter une réforme rigoureufe qui leur étoit propofée, feront fupprimés inceilimment dans ce royaume. Ils fe flattent qu'on leur accordera une pention de 1500% liv. à chacun, avec la liberté de vivre dans tel cou vent qu'il leur plaira..........

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