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qui avoient été invités à cette fête par le marquis de Grimaldi, y affifterent dans la loge du roi.

CADIX (le 15 Juin.) La nation françoise de cette ville, pour témoigner les regrets dont el le a été pénétrée en apprenant la mort de Louis XV, fit célébrer, le 28 du mois dernier, dans l'églife de St. François, un fervice folemnel auquel affifterent le gouverneur, le clergé, lè corps de ville, les chefs des communautés religieufes, les confuls étrangers, & toutes les perfonnes de diftinction. Les capitaines des bâtimens françois qui fe trouvent dans la baye, choifirent le plus ancien d'entr'eux pour commandant; & tous les navires, après avoir mis leurs vergues en pantenne, & leur pavillon à demi-mât, tirerent l'un après l'autre un coup de canon par minute pendant 2 heures. Les vergues & les voiles font en pantenne, lorfqu'ayant perdu par la tempête leur fituation ordinaire, elles fe tourmentent au gré des vents. On les met dans cet état en figne de deuil. La nation françoife a délibéré de porter le deuil pendant trois mois, & a fait diftribuer au pauvres du pays, ainsi qu'à ceux de fon corps,

d'abondantes aumônes.

On vient d'apprendre qu'un tremblement de terre a achevé de détruire à Quatimala les édifices qui avoient réfifté aux fecouffes de celui du 31 Juillet 1773; que les habitans fe font conftruit à la hâte des baraques dans la campagne, & qu'on a formé le projet de fonder une nouvelle ville fur un terrein plus voifin de la mer.

PORTUGAL.

LISBONNE (le 3 Juin.) Les jéfuites profcrits de ce royaume y ont confervé des intelligences fecrettes au moyen defquelles ils y font paffer divers écrits dont le but est d'intéreffer le peu→

ple fur leur fort, & d'y entretenir un efprit de fermentation dangereux pour la tranquillité publique. Le tribunal royal de cenfure vient de condamner deux de ces ouvrages. Le premier a pour titre La joie des pafleurs; l'édit qui le prof crit, porte qu'après l'examen le plus attentif & le plus impartial, on a reconnu qu'il contenoit non-feulement des allufions infolentes, témérai res, & fcandaleufes, mais encore des expreflions féditieuses, infâmes & fchifmatiques. Le fecond eft intitulé: Copie autentique d'une lettre de Clément Jofeph Collato Leitao, évêque de Cochin écrite de Coulao, le 15 Avril 1767, à D. Salvadore de Rap, archevêque de Cranganor ( tous deux membres de la fociété diffoute. ) L'auteur de cette lettre fait l'apologie du P. Malagrida, traite la fentence de l'inquifition contre lur de libelle diffamatoire; foutient qu'il n'a jamais fait que des prophéties véritables ; le repréfente comme le niartyr de l'innocence, &c. On trouvera ces deux édits dans le prochain fupplément. Y

FRANCE.

LA MUETTE (le 26 Juin.) La veille de feut départ pour Marly, le roi, la reine & la famille royale allerent voir, dans l'hôtel du cabinet de phyfique & d'optique appartenant à S. M., le grand telescope catoptrique, de 24 pieds de foyer, & tous les inftrumens de phyfique, d'optique & de mécanique qui y font renfermés. Leurs Maj. les examinerent avec beaucoup d'attention, s'efirent donner des explications par DomNoël, qui en eft le garde, le démonftrateur, & qui les a prefque tous compofés, & témoignerent à ce religieuxleur fatisfaction.

MARLY (le7 Juillet. ) L'inoculation du roi, de Monfieur, de Mgr. le comte d'Artois & de Madame la comteile d'Artois, ayant fuivi fort

cours ordinaire avec fuccès, les médecins cefferent le 30 du mois dernier, de donner au public des bulletins, qui avoient paru régulierement chaque jour depuis le 24. Nous nous empreffons d'annoncer à la nation qui adore fes maitres, que la fanté de S. M., de fes auguftes freres & de Mad. la comteffe d'Artois fe fortifie de jour en jour, & ne laiffe plus rien à defirer. La France, que cette nouvelle va combler de joie, eft délivrée à jamais de la crainte de les perdre par la cruelle maladie qui, après lui avoir enlevé le monarque qu'elle pleure, menaçoit encore les jours de trois princeffos qui, après avoir donné des preuves héroïques de l'amour filial, font devenues bien plus cheres à la nation qui honoroit leur rang augufte, moins encore qu'elle n'adn iroit leurs vertus. Le comte du Muy, fecrétaire d'état, ayant le département de la guerre, eft entré au confeil

d'état.

Le roi a difpofé de la place de commandeur dans l'ordre de St. Louis, vacante par la mort du marquis de Caulincourt, au Sr. de St. Sauveur, maréchal de camp, infpecteur- général de la cavalerie. Sa Majefté a accordé le régiment de RoyalRouffillon, infanterie, vacant par la démiffion du marquis de Trans, au marquis de Frémur, colonel du régiment d'Angoumois; le régiment d'Angoumois, au marquis d'Uffon, colonel du régiment provincial de Montargis; le régiment provincial de Montargis, au marquis de la Suze. Elle a difpofé du régiment de la reine, infanterie, vacant par la démiffion du marquis de Tavannes, en faveur du comte de Tavannes, fon frere, & du régiment provincial de Châlons, vacant par la démiffion du comte de Monteynard, en faveur du marquis de Beaumont-d'Auty.

S. Maj. a accordé l'abbaye de St. Allyre, ordre de St, Benoit, congrégation de St. Maur, diocese

& faubourg de Clermont en Auvergne, à l'abbé Gafton de Pollier, vicaire-général de Vabres, & premier aumônier de Mgr. le comte d'Artois fur la présentation de ce prince en vertu de fon appanage, & celle de Bémont, ordre de Citerix, diocefe de Langres, à la dame Efiningart, religieufe de l'abbaye du Pont-aux-Dames.

Le 22 du mois dernier, Mad. Adélaïde & Mad. Sophie allerent dîner au couvent des religieufes carmelites de St. Denis.

Le 26, Mme. Adélaïde & Mefdames Victoire & Sophie fe rendirent ici de Choify, & furent reçues par . M. & la famille royale avec les témoignages de la plus vive tendreffe. Le lende→ main, les princes & princeffes du fang, les miniftres & fecrétaires d'état, ainfi que les feigneurs & dames de la cour, eurent l'honneur de les complimenter fur leur prompte & heureufe convalefcence.

Le 27, les fieurs de Wailli, architecte - contrôleur des bâtimens du roi, de l'académie de peinture, & adjoint au contrôle de Verfailles, & Peyre, archite&te & infpecteur des bâtimens du roi au Luxembourg, conformément aux or dres qu'ils avoient reçus, eurent l'honneur de préfenter à leurs Maj. & à la famille royale, le plan en relief de la falle de la comédie, projettée fur le terrein de l'ancien hôtel de Condé. Leurs Maj., ainfi que la famille royale, s'en firent expliquer les détails, & en marquerent leur fatisfaction à ces deux artistes.

Le comte de Buffon, intendant du jardin royal des plantes & du cabinet d'hiftoire-naturelle, de l'académie royale des sciences, & l'un des 40 de l'académie françoife, a eu l'honneur de préfenter au roi un nouveau volume de fon ouvrage fur l'hiftoire naturelle, fervant d'introduction à l'hiftoire des minéraux.

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PARIS (le 8 Juilllet.) Une déclaration du roi, donnée à la Muette, le 16 Mai, & enregistrée au parlement le premier Juin, porte interprétation de l'édit du mois d'Août 1746, concernant les acquifitions des gens de main morte, & contient les articles fuivans:

1o. Les féminaires dont les établitfemens ont été faits avant ledit édit, ne font point compris dans la disposttion de l'article XIII. 2. Les cures ou vicairies perpétuelles faites pour caufes légitimes avant l'enregistrement de l'édit font confrmées. 3. Dans l'article III dudit és dit font comprifes les fondations des vicaires ou fecondaires amovibles, des chapelains fans titres de bénéfices des fervices & prieres, des lits ou places dans les hôpitaux autorifés, des bouillons ou tables des pauvres des paroilles, des diftributions à des pauvres, & autres fondations qui, ayant pour objet des œuvres de religion & de charité, ne tendroient point à établir un nouveau corps, college ou communauté, ou un nouveau titre de bénénce. 4°. S. M. n'entend empêcher les gens de main-morte de donner à baux emphyteotiques, ou à longues années les biens à eux appartenans, en obfervant les formalités requifes. 5. Ils pourront pareillement donner à cens ou rentes perpétuelles les biens à eux apparte nans; & dans le cas où ils rentreroient, ils feront tenus d'en vuider leurs mains en l'an & jour, & ne pour ront en aliénant de nouveau, retenir plus grands droits qu'ils n'avoient avant d'y rentrer. 6°. Pourront céder le retrait féodal ou cenfuel, ou droit de prélation, fans qu'ils puiffent recevoir pour prix autre chofe que des effers mobiliers, ou des rentes de la nature de celles qu'il leur eft permis d'acquérir. 79. Les communautés religieufes auxquelles il eft permis de prendre des dots, pourront ftipuler que la dot fera payable en un ou plufieurs termes; l'intérêt en fera payé fur le pied fixé par les ordonnances; il pourra être payé une rente viagere, &c.; le tout en effets mobiliers, ou en rentes de la nature fufdite. 8. Pour que les deniers comptans appartenans aux hôpitaux & autres établiffenens de charité, aux églifes paroiffiales, fabriques d'icelles, écoles de charité, tables des pauvres, &c., ne demeurent pas inutiles dans les mains des adminiftrateurs ils font autorifés pourvu que la fomme foit au moins de 150 livres, à les faire paffer au tréfor royal pour y refter en dépôt jufqu'à emploi convenable, & il en fera payé Pintérêt au denier 25

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