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des régimens nationaux incorporés aux étrangers, les différens diftricts du royaume feront infcrire dans les rôles de la milice un nombre de jeunes gens fuffifant pour que chaque compagnie foit toujours de 80 hommes nés fujets du roi. Ces hommes infcrits ne joindront le ré giment auquel ils feront attachés que lorfque les circonftances l'exigeront. En attendant, ils s'affembleront par pelotons pendant 20 jours en été, & feront exercés au mariment des armes & aux manœuvres par les officiers des 2 compagnies réformées de chaque régiment, lefquels conferveront les appointemens qui leur étoient affignés avant ce changement. Les compagnies de cavalerie font auffi réduites à 40 maitres; elles au ront à leur fuite 18 miliciens montés, qui refteront dans les diftricts qui les auront fournis, & y feront exercés, comme l'infanterie, pendant 20 jours. On formera 2 efcadrons d'huflards des cavaliers réformés.

S. M. a nommé auffi une commiffion chargée de choisir dans les environs de Christian fand en Norwege, le port le plus sûr & le plus com mode pour recevoir l'efcadre que le gouvernement a réfolus d'entretenir dans ce royaume. Les commiffaires fe font déjà embarqués fur la frégate le Bafilic, qui doit les transporter à leur deftination.

En creufant dans l'églife de Rofchild, où l'on conftruit un nouveau caveau pour la fépulture de la maifon royale, on a trouvé le tombeau de l'évêque Oluff, mort en 1320.

POLOG NE.

WARSOVIE le 19 Juin.) Depuis la formation de la confédération de Bar, les tribunaux civils de la Grande-Pologne avoient suspendu leurs

fonctions, & la nouvelle confédération de Warfovie, prétendant fuccéder à celle de Bar, s'étoit également attribué l'adminiflration de la juftice. Mais cette adminiftration lente & fans vigueur qui reffembloit affez à une ceffation totale de juftice, occafionnoit des inconvéniens fans nombre, dont le moindre étoit peut-être d'accumu→ ler les affaires. Les délégués ayant ouvert les yeux fur l'importance de cet objet, s'en font occupés dans plufieurs féances. On croyoit d'abord qu'ils n'agitoient cette matiere que pour en impofer au public fur leur inaction, & que bientôt ils l'abandonneroient pour en proposer une autre. On a donc été furpris agréablement en apprenant que la délégation avoit réfolu de remettre en activité les tribunaux de Pologne. Le prin ce Poninski, maréchal de la confédération ac tuelle, & fes adhérens fe font vivement oppofés à ce projet; mais la pluralité des voix a rendu leurs efforts inutiles, & l'on a décidé que tous les tribunaux reprendroient l'exercice de leurs fonctions. L'autorité arbitraire des cours de juf→ tice ordinaires, le pouvoir qu'y exercent les grandes familles de qui, dépendent les juges principaux, la néceffité où fe trouvent les autres citoyens d'entrer dans les vues des magnats pour obtenir la justice qu'ils réclament, & les délais inévitables dans cette maniere de l'adminiftrer ont paru des maux plus fupportables, & moins dangereux que les abus auxquels on accufe quelques membres de la délégation de s'être livrés, en exerçant les fonctions refpectables de juge. Il eft remarquable que de tous les grands objets dont la délégation s'eft occupée depuis la fignature du traité de partage, le rétabliffement des tribunaux de la Grande-Pologne eft le feul fur lequel elle ait prononcé définitivement. Cette décifion eft due à la famille de Czartoriski, qui

a eu autrefois une grande influence en Pologne, & qui s'étoit, depuis quelque tems, éloignée des affaires. On obferve qu'elle commence à fortir de fon inaction, & qu'elle fe joint dans toutes les occafions au parti patriotique. Par le rétablis fement des tribunaux civils, elle efpere voir renaitre la confiance & la confidération dont elle jouiffoit auparavant, & qu'en s'attirant la reconnoiffance des Polonois, elle parviendra à affoiblir les partis qui lui font contraires. En conféquence de la décision portée par la délégation, chaque palatinat élira tous les ans fes députés au tribunal qui fera ouvert alternativement à Lublin & à Pétrikau, de la même maniere & dans la même forme qu'autrefois, à l'exception de quelques articles qu'on a changés dans le réglement fait pour cette cour de juftice. On continue de croire que les diétines affemblées ne se borne-ront point à l'élection des membres qui compoferont les différens tribunaux ; mais qu'elles enverront de nouvelles inftructions aux nonces de leurs palatinats.

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- On présenta à la délégation, dans la féance du 6 de ce mois, un projet tendant à donner de nouvelles entraves aux payfans polonois qui ne font déjà que trop durement affervis. Cette propofition avoit des partifans: mais elle fut rejettée par la portion la plus éclairée des délé gués.

Le7, on examina un autre projet pour réduire de 7 à 4 & demi pour cent les intérêts de tous les capitaux empruntés depuis l'année 1768, avec la claufe qu'on ne feroit pas tenu de rembourfer les fommes dues avant 5 ans. Quoiqu'il fût évidens qu'on ne cherchoit qu'à favorifer quelques particuliers endettés, ce projet fut admis à la pluralité des voix.

Dans la féance du II, les princes Sulkowski

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demanderent une conftitution qui obligeât tous les entrepreneurs de fpectacles, bals publics, redoutes & autres amusemens de cette ofpece à louer leur palais. Le prince Lubomirski, grand maréchal de la couronne, foutenu de plufieurs fénateurs & nonces s'éleva contre ce monopole inconnu jufqu'alors en Pologne, & démontra qu'il étoit préjudiciable à la ville & aux citoyens. Malgré les représentations judicieuses, la pluralité des voix l'emporta encore, dans cet te occafion, fur la force du raifonnement. Le prince Poninski a fait agréer, en même tems, le projet de conftruire, à fes frais, un pont fur la Viftule, à condition que la république lui en abandonne les revenus pendant 10 années; après ce terme, il s'eft engagé à rendre annuellement 40 mille florins polonois.

La délégation a caffé l'acte par lequel la feigneurie de Lubomte avoit été donnée à vie à la comteffe Rzewuska, née comteffe Potocka, pa latine de Volhynie. Il eft vrai que, par une conf titution de la diete de 1768, le comte Branic→ ki, grand-général de la couronne, en fut reconnu héritier; mais comme la douairiere palatine de Volhynie l'avoit poffédée de bonne foi, la même constitution lui en confirma la jouiffance à vie, fous certaines conditions, qu'elle a tou jours remplies à l'égard du comte Branicki. Cette nouvelle difpofition le remet donc en poffef fion de la terre, à la charge pourtant d'en payer par an 70 mille florins à la comteffe Rzewuska qui femble vivre peut-être un peu trop longtems. Les perfonnes les plus indifférentes font fenfibles à l'affront fait à cette dame refpectable par fon rang & par fon age; la famille de Potocki, celle de Rzewuski, & les maifons qui lui font alliées, en font fort offenfées.

La délégation a encore donné un grand nom

bre de lettres de nobleffe, & elle a accordé l'indigénat à plufieurs étrangers, au nombre defquels on compte le lieutenant-général Romanius, les lieutenans-colonels Pahlen & Soldenhoff, Ruffes. Il arriva dernierement ici deux exprès de la Courlande, dont l'un étoit chargé de dépêches du duc adreffées au Sr. de Fick ou Vic, fon confeiller de cour & fifcal; l'autre étoit porteur - d'un paquet envoyé par les confeillers fuprêmes du duché à leurs députés en cette réfidence. Ce paquet contenoit entr'autres une copie de la lettre que les confeillers-fuprêmes ont écrite au duc le 30 Mai, ainfi que leurs remarques fur les articles que ce prince a fait remettre à la délégation, pour être inférés dans la nouvelle conftitution qui doit régler la forme du gouvernement. Ils alleguent dans ces Remarques « que, comme les prérogatives, les droits & privileges refpectifs tant du duc que de la not leffe de Courlande, ont déjà été réglés & confirmés par plu fieurs conftitutions & réglemens de la républi que, fpécialement par la conftitution de 1764, il eft inutile de demander de nouvelles recherches à ce fujet, ou d'exiger des changemens d'au tant plus illégaux qu'ils feroient dictés par la seu→ le partialité ». Ces dépêches, arrivées précifément dans le tems que la délégation s'occupoit de cette affaire ont opéré un effet peu favorable aux prétentions du duc; elles ont éprouvé une oppofition beaucoup plus vive & plus gé nérale que le démembrement même de la répu→ blique n'en a jamais rencontré. Le Sr. Wilczewski parla encore en cette occafion avec fa liberté ordinaire. Il remarqua que,« quoiqu'en vertu des conventions faites avec les trois cours alliées, toutes les affaires principales duffent être traitées de concert avec leurs miniftres refpectifs, l'on voyoit cependant que celui de Vien

que

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