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plier le roi de lui faire quelques avances pour rétablir différentes éclufes, fans lefquelles ce canal reftera toujours inutile au commerce; & elle a offert pour garant de ces avances qu'elle demande, les revenus du canal même. S. M. a accordé 200, 000 dahlers du tréfor de la couronne.

Le cérémonial qu'on obfervera à la réception de la princeffe future époufe du duc de Suderinanie, vient d'être imprimé; on n'y a point marqué le jour de l'arrivée de S. A. S. Elle fera le trajet dans une chaloupe, fuivie de 24 autres. Celle de la princeffe, dans laquelle fe trouveront l'amical Wrangel, & le contr'amiral Noerden-Anker, qui tiendra le gouvernail, fera conduite par 36 rameurs, & environnée de 4 autres chaloupes, où fe trouveront des muficiens. La princeffe fera reçue, en defcendant à terre, par deux fénateurs, les grands écuyers des deux reines, les écuyers des ducs de Sudermanie & d'Oftrogothie, & le grand chambellan de la princeffe Albertine; on affure que le roi s'y trouvera incognito.

Un officier général françois, ayant imaginé une gravure qui représente le buste du roi en médail→ lon, foutenu par la justice, & couronné par l'immortalité, a accompagné cette gravure de la lettre fuivante, adreffée à S. M.

SIRE,

Les annales du monde ne fournissent l'exemple d'au cun fouverain qui ait reconnu & fenti auffi vivement que V. M., que l'agriculture eft la base de la puifjance & de la profpérité des empires : déjà vos peuples éprouvent les heureux effets de tout ce que vous avez fait pour l'encourager & l'honorer; penétrés de refped, d'amour & de reconnoifance, ils voient un pere dans leur roi, & la postérité y verra le bienfaiteur de l'humanité.

On dira, dans tous les tems, que Gustave III ne prefcrivit des bornés à l'autorité royale, que pour

A S

1 nieux assurer la propriété & la liberté 'de ses sujets, qu'en montant fur le tróne, il oublia les noms de ceux qui l'avoient ébranlé, & ne regna que par la justice.

Des monumens élevés pour l'utilité publique, les producions de la terre dans leur plus grande va leur, une population nombreufe & floriffante, attef teront fon génie, fes travaux & la fageffe de fes loix; enfin, les heureux Suédois conduiront d'áge en áge leurs enfans au pied de la ftatue de V. M., & verront couler leurs larmes au récit de fes bienfaits.

J'en ai déjà vu répandre, Sire, dans une fête où les Suédois & les François raffemblés célébroient les vertus de V. M., & demandoient à dieu de prolonger fes jours qu'elle a confacrés à la bienfaisance; c'eft le vœu de l'Europe,& particulierement celui de la France.

DANEMARC K.

COPENHAGUE ( le 20 Juin, ) Indépendamment de la commission nommée- pour établir une communication entre la mer baltique & celle du nord, le roi en a nommé une feconde qui fera chargée particulierement de la conduite des travaux, & reconnoitra, ainfi que la premiere, le prince de Heffe pour fon chef. L'intention du gouvernement eft que le canal projetté foit large & profond, & qu'un vaiffeau de guerre puiffe paffer fans péril ni obftacle, d'une mer à l'autre, Quant à la difficulté de l'exécution, la mer balsique n'étant que de dix pieds plus haute que la mer du nord on n'aura befoin que de deux ou trois éclufes, & l'on penfe que la Sley, riviere ou embouchure fort large, qui va de Sleswic jufqu'à la Baltique, étant profonde & fituée au milieu des terres, apporteroit une grande facilité au projet. S'il n'eft pas poffible de déblayer fan embouchure, où Frederic IV ayoit fait cour

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ler à fond des vaiffeaux, afin d'empêcher les Suédois d'y entrer, ce qui, par fucceffion de tems, y a fait naître un grand banc de fable, on pourroit faire un canal à la droite de la Sley vers Eckernfiorde, port de la Baltique, & un autre canal pour joindre la Sley à la Trenne, tandis que de cette derniere, un nouveau canal conduiroit à Hufum, dont le port fur l'océan du nord eft profond; ce projet ne feroit ensemble que fix milles de canal. Au premier coup d'œil, on croiroit cette communication encore plus facile, la Trenne fe joignant près deFréderichstadt à l'Eyder, qui fe perd dans la mer du nord au-deffous de Tonningue, mais les grands bancs de fable, qui bouchent cette derniere riviere, & s'étendent même tout le long de la côte de Holstein jufqu'à l'embouchure de l'Elbe, ne permettent aux vaiffeaux d'y tirer què dix pieds d'eau; ce qui n'est pas une profondeur fuffifante. On a auffi levé le plan du Hettlerschantz, fort fur l'Elbe, entre Altona & Gluckstadt, dont les eaux de ce fleuve ont afé prefque tous les ouvrages..

On vient enfin de publier la réforme militaire projettée depuis longtems. Suivant le nouveau réglement, les 16 bataillons de troupes nationa➡ les ou milices feront incorporés dans les régimens de troupes régiées qui, jufqu'à préfent, n'étoient recrutés que par des étrangers; ces levées n'auront plus lieu à l'avenir, & ne fe feront que dans le royaume. Ces régimens, qui étoient compofés de 14 compagnies, n'en auront plus. que 12, de 40 hommes chacune, & les deux compagnies qui, par cet arrangement, fe trouvent réformées, ferviront à completter les autres. Les commandans de bataillon font réformés avec des pensions, & ils ont l'expedative des premieres places de majors ou de lieutenans- colonels qui viendront à vaquer. Indépendamment

des régimens nationaux incorporés aux étrangers, les différens diftricts du royaume feront infcrire dans les rôles de la milice un nombre de jeunes gens fuffifant pour que chaque compagnie foit toujours de 80 hommes nés fujets du roi. Ces hommes infcrits ne joindront le régiment auquel ils feront attachés que lorfque les circonftances l'exigeront. En attendant, ils s'affembleront par pelotons pendant 20 jours en été, & feront exercés au marîment des armes & aux manœuvres par les officiers des 2 compagnies réformées de chaque régiment, lefquels conferveront les appointemens qui leur étoient affignés avant ce changement. Les compagnies de cavalerie font auffi réduites à 40 maitres; elles au ront à leur fuite 18 miliciens montés, qui refte-~ ront dans les diftricts qui les auront fournis, & y feront exercés, coma e l'infanterie, pendant 20 jours. On formera 2 efcadrons d'huflards des cavaliers réformés.

S. M. a nommé auffi une commiffion chargée de choisir dans les environs de Christiansand en Norwege, le port le plus sûr & le plus commode pour recevoir l'efcadre que le gouvernement a réfolu d'entretenir dans ce royaume. Les commiffaires fe font déjà embarqués fur la frégate le Bafilic, qui doit les transporter à leur deftination.

En creufant dans l'église de Rofchild, où l'on conftruit un nouveau caveau pour la fépulture de la maifon royale, on a trouvé le tombeau de l'évêque Oluff, mort en 1320.

POLOG NE.

WARSOVIE ( le 19 Juin.) Depuis la formation de la confédération de Bar, les tribunaux ciwils de la Grande-Pologne avoient fufpendu leurs

fonctions, & la nouvelle confédération de Warfovie, prétendant fuccéder à celle de Bar, s'étoit également attribué l'adminiflration de la juftice. Mais cette adminiftration lente & fans vigueur qui reffembloit affez à une ceffation totale de juftice, occafionnoit des inconvéniens fans nombre, dont le moindre étoit peut-être d'accumuter les affaires. Les délégués ayant ouvert les yeux fur l'importance de cet objet, s'en font occupés dans plufieurs féances. On croyoit d'abord qu'ils n'agitoient cette matiere que pour en impofer au public fur leur inaction, & que bientôt ils l'abandonneroient pour en propofer une autre. On a donc été furpris agréablement en apprenant que la délégation avoit réfolu de remettre en activité les tribunaux de Pologne. Le prince Poninski, maréchal de la confédération actuelle, & fes adhérens fe font vivement oppofés à ce projet; mais la pluralité des voix a rendu leurs efforts inutiles, & l'on a décidé que tous les tribunaux reprendroient l'exercice de leurs fonctions. L'autorité arbitraire des cours de juftice ordinaires, le pouvoir qu'y exercent les grandes familles de qui, dépendent les juges principaux, la néceffité où fe trouvent les autres ci toyens d'entrer dans les vues des magnats pour obtenir la juftice qu'ils réclament, & les délais inévitables dans cette maniere de l'adminiftrer ont paru des maux plus fupportables, & moins dangereux que les abus auxquels on accufe quelques membres de la délégation de s'être livrés en exerçant les fonctions refpectables de juge. II eft remarquable que de tous les grands objets dont la délégation s'eft occupée depuis la fignature du traité de partage, le rétabliflement des tribunaux de la Grande-Pologne eft le feul fur lequel elle ait prononcé définitivement. Cette décifion eft due à la famille de Czartoriski, qui

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