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Fonnes, felon toute la rigueur des Loix ufitées en pareil cas, & qu'ils éprouveront les peines ftatuées contre leur délit. En foi de quoi, & afin que perJonne n'en puiffe prétendre caufe d'ignorance, nous avons figné les Préfentes de notre main, & les avons fait fceller de notre Sceau roïal, publier & imprimer.

Fait & donné à BERLIN, le 22 Avril 1775.
(Signé )
FREDERIC.

L. S. & plus bas)

Comte de FINCKEN

STEIN. E. F. VON HERTZBERG.

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Entre tous les animaux étrangers que Mr de Brenkenhoff, Confeiller intime des Finances, a fait venir à fes dépens pour faire des épreuves dans le nouveau Netzbruchern, il s'eft trouvé des chameaux', dont une femelle couverte le 24 Mars 1774, a mis bas le 24 du même mois de cette année. Les buffles fe multiplient auffi fort bien dans nos environs, & leur croiffance eft fi rapide qu'à l'âge de quatre ans ils pesent sept à huit cents livres. Les femelles donnent peu de lait, mais qui a beaucoup plus de confiftance que celui des vaches de ce Pays- ci: on en fait auffi de très bons fromages. Mr. de Brenkenhoff en a déja plus de 60 fur fes terres ; quelques-unes ont été accouplées avec des taureaux de Frife, & au contraire quelques vaches de Frife avec des buffles. On verra quelle fera l'efpéce qui en naitra (a).

Mr. de Brenkenhoff a auffi fait venir des béhers de Turquie & de Macédoine : lorfqu'ils font engraillés, ils pefent depuis 90 jufqu'à 100 liv.; la feule queue d'un bélier de Macédoine rend 16, 18 & jufqu'à 20 livres de graiffe. Leur laine eft un peu plus longue que celle des béliers de ce pays, mais très bonne à tifler, fur-tout des couvertes. Un, feul de ces animaux porte plus

(a) On a fait les mêmes tentatives en Hongrie fans aucun fuccès. Les Vaches en mouroient. L'on a tout lieu de croire, que ce font deux espéces conftitutivement différentes.

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'de Mars I.· Part. p. 362.

de huit livres de laine. L'Automne derniere. ces béliers ont été mêlés avec plus de 600 bre bis du pays, qui ont deja donné plus de 400 agneaux d'une grandeur & d'une force extraordinaire; mais plufieurs brebis font mortes en donnant leur agneau.

Mr. de Brenkenhoff a auffi fait venir depuis quelques années des porcs d'Angleterre de la grande efpéce; il les a mêlés avec des truies de Weftphalie, ce qui a fort bien réuffi.

HAMBOURG (le 4 Juin.) Il eft mort ici une Actrice fort eftimée & fort aimée du Public; on va lui dreffer une ftatue comme aux héros & aux grands hommes qui ont illuftré l'humanité. Ce projet a été conçu par quelques amateurs du théâtre, qui vont l'exécuter à leurs fraix. Cette Actrice étoit Madlle. Ackermann. Du tems d'Augufte on jettoit par la fenêtre les Acteurs, Danfeurs & Muficiens de théâtre qui fe croioient dignes d'un tel honneur (a); au-' jourd'hui les chofes font changées.

ULM (le 1er. Juin.) Le fameux Prêtre, V.leJourn. Curé de Klæfterle, Mr. Gaffner *, a quitté la Souabe pour accompagner à Ratisbonne le Prince - Evêque de cette derniere Ville. La réputation qu'il s'étoit acquife d'opérer des guérifons qui n'étoient pas dans l'ordre de la nature, s'eft foûtenue jufqu'à la fin de fon féjour à Elwangen. Ce qu'il y a d'inconcevable dans un fiecle de lumieres & de Philofophie, c'eft que dans le nombre prodigieux de fpectateurs qui ont affifté aux

(a) Voyez une plaifante hiftoire dans Phedre, 1. 5. fab. 8.

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miraclés vrais ou prétendus de cet Eccléfiaftique, il ne fe foit trouvé perfonne en état de démafquer fon impofture où de deviner fes fecrets phyfiques. Depuis le mois de Novembre 1774 jufqu'à la fin d'Avril de cette année, il y a eu tous les jours à Elwangen 1 à 1200 perfonnes de tout rang & de toute condition, qui accouroient des Pro'vinces voifines de France & de l'Empire pour s'inftruire de la vérité des faits; il y a eu un très-grand nombre de Médecins, plufieurs Académiciens, des Philofophes, des hommes éclairés envoïés par l'Electeur de Baviere & d'autres Princes: qui, à la vûe de ce qui fe paffoit fous leurs yeux, ont été étonnés comme le peuple, & déroutés dans leurs principes. Il eft aifé de dire avec l'Auteur de la Gazette de Deux-Ponts, que ce Prêtre rend ftupides & foux les gens les plus fenfés & les plus favans en les entraînant, malgré leurs lumieres, dans le piége d'une crédulité groffiere; mais cela ne fe conçoit que bien difficilement. Au-lieu de differter inutilement fur la force de la féduction, fur les effets du fanatifme, fur l'aveuglement des enthoufiaftes religieux &c., cet Ecrivain périodique qui n'eft point fort éloigné d'Elwangen, auroit dû s'y tranfpor ter par un motif d'humanité & de bienfaifance, & en présence du Peuple & des Sages, découvrir la marche de l'illufion, diffi per les preftiges, démafquer le charlatan &

dévoiler le vrai état des chofes (a). Une pareille action eût été bien digne de la Philofophie.

ITALIE.

VENISE (le 29 Mai.) L'Empereur, le Grand-Duc de Tofcane & l'Archiduc Maximilien, après quelque féjour en cette Ville, fe font rendus aujourd'hui à Padoue, d'où Mgr. l'Archiduc Maximilien prendra la route de Naples, & S. M. Impériale avec Mgr. le Grand-Duc celle de Florence.

Il est arrivé une Félouque de Dalmatie, avec l'avis que dès que l'Empereur a paru fur les frontieres en litige, S. M. I. a donné ordre à fes Troupes d'évacuer les endroits qu'elles avoient occupées, de laiffer les frontieres telles qu'elles étoient il y a 20 ans, & que les Commiffaires refpectifs examineroient enfuite cette affaire. On ne peut exprimer avec quelle joie le Sénat a reçu l'avis d'une action auffi généreufe de la part de l'augufte Chef de l'Empire.

NAPLES (le 2 Juin.) La Reine a obtenu l'entrée du Confeil d'Etat, à laquelle S. M. Catholique, fur les représentations du Premier-Miniftre Marquis Tanucci, avoit

(a) Mr. de Wolter, premier Médecin de Son Alt. Ele&t. de Baviere, s'eft rendu à Elwangen dans cette intention, & fe propofe d'examiner ultérieurement la chofe à Ratisbonne. Voyez une de fes lettres dans notre Journal de Mars, I. Part. p. 363.

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eu d'abord peine à confentir. C'est un droit," auquel la Reine, d'après l'exemple de la Reine Amélie, Mere du Roi regnant, pouvoit prétendre, après avoir donné un Héritier à la Couronné.

On attribue aujourd'hui à d'autres caufes qu'aux harengs les fiévres malignes qui regnent dans cette Capitale (dern. Journ. p. 915). On a remarqué qu'il y avoit des perfonnes qui broïoient le bithume du Véfuve, le réduifoient en poudre, & le mêloient avec le tabac rapé; on en a furpris quelques-unes qui ont été arrêtées & conduites en prifon; on fe flatte d'apprendre d'elles bien d'autres inventions de cette efpéce, contre lefquelles on fe tiendra déformais en garde.

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Les nouvelles de la Sicile portent qu'il y eft tombé des pluies abondantes; on y craignoit une féchereffe qui auroit pû être funefte aux récoltes; on éft débarraffé aujourd'hui de ce's craintes, & on a l'efpérance d'en faire de très-abondantes dans tous les genres de culture.

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MODENE (le 5 Juin.) Il a paru ici depuis quelque tems plufieurs loix très-intéreffantes relatives aux finances, & au commerce des foies & des beftiaux; S. A. S. a fupprimé plufieurs droits de tranfit qui ne faifoient que gêner le commerce & augmenter le prix des marchandifes de lieux en lieux de cet Etat, à caufe des divers impôts qu'on to leur faifoit païer: ces impôts tomboient fur bien des articles qui font de néceffité, tels

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