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Bornholm avec un écu de penfion par femaine; le Bailli & Secretaire de la Ville Guillaume-Augufte Thams, à païer une amende du double de la fomme de 1820 écus, qu'il avoit donnée pour fe procurer cet emploi, applicable la moitié à une maifon de charité & le refte au fifc; le Capitaine Hans-André Hanfen, pareillement au double de la fomme de dix mille écus, qu'il s'étoit engagé par écrit à païer ; & ils ont de plus été déclarés, l'un & l'autre, inhabiles à remplir dorénavant aucune charge ou emploi.

En 1772, il avoit paru un refcript adreffé au premier Préfident, aux Bourguemeftres & au Magiftrat de cette Ville, pour empêcher les attroupements, & prévenir les défordres. Sa Majesté vient d'en publier un autre qui renouvelle les ordres cóntenus dans le premier; tous ceux qui feront pris en contravention, feront arrêtés & punis fevérement, Quelques excès commis derniérement, ont donné lieu à ce nouveau refcript; & l'on croit s'appercevoir qu'il y a toûjours quelque feu fous la cendre, prêt à caufer un embrasement, fi les circonftances favorifoient ce malheur.

ANGLETERRE.

LONDRES (le 15 Juin. ) Le 25 du mois paffé les deux Chambres du Parlement ont préfenté au Roi leurs Adreffes de condoléance fur la mort de la Reine Caroline-Ma❤ thilde de Dannemarck, Sœur de Sa Maj.

Le 29 le Roi a donné fon confentement foial, entre-autres au Bil touchant les droits perçus dans la Province de Quebec, à celui qui autorife le remboursement d'un million d'annuités à trois pour cent, & au Bil pour emploïer au fervice de cette année plufieurs fommes du fonds d'amortiffement; & Sa Maj. a enfuite prorogé le Parlement jufqu'au 27 Juillet prochain, après avoir prononcé le dif cours fuivant.

MILORDS ET MESSIEURS,

Je ne puis, pour vous rendre justice, m'empêcher d'exprimer mon entiere fatisfaction de votre con duite durant le cours de cette importante feffion.

Vous avez foûtenu, avec une réfolution fermé & conftante, les droits de ma Couronne & l'autorité du Parlement, que je confidérerai toûjours comme inféparables. Vous avez protégé & avancé les intérêts commerciaux de mes Royaumes, & vous avez en même-tems donné des preuves convaincantes de votre empressement à condefcendre ( autant que la Conftitution vous le permet) aux vœux de mes Sujets en Amérique, & à lever leurs appréhenfions; & je fuis perfuadé, que les effets de melures fermes, & exécutées fur de tels principes doivent à la fin être très-falutaires.

La derniere marque de votre affection & de votre attachement pour moi & pour la Reine, ainfi que le zele & l'unanimité dont elle a été accompagnée, exigent mes remercimens particuliers.

F'ai la fatisfaction de vous informer, que tant par les difpofitions générales des autres Puissances, que fur les afsûrances folemnelles que j'en ai reçues, j'ai tout lieu de m'attendre à la continuation de la Paix. De ma part, il ne manquera pour assurer la tranquillité publique rien qui foit compatible avec le maintien de l'honneur & de l'intérêt du Royaume.

MESSIEURS DE LA CHAMBRE DES COMMUNES. Fe fuis très-fâché d'avoir eie oblige, par les malheureux troubles dans quelques-unes de mes Colonies,

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Colonies, de vous proposer une augmentation dans mon Armée, & de n'avoir pû achever la réduction que je méditois dans l'établissement de mes forces navales. Je ne puis fuffisamment vous remercier de la promptitude & du patriotisme, avec lesquels vous avez accordé les Subfides pour les différents Servi

ces de l'année courante.

MILORDS ET MESSIEURS, ..

Je n'ai rien à défirer de votre part, fi ce n'eft que vous faffiez vos plus grands efforts pour maintenir & cultiver, dans vos différentes Contrées, la même attention pour l'ordre public, & le même difcernement de leurs prais intérêts, qui dans tems ont diftingué le caractere de mon fidele & cher Peuple, & dont la continuation ne peut manquer de le rendre heureux dans l'intérieur. & respecté au-dehors.

ces

Le 26 le Chevalier Fletcher-Norton, Orateur de la Chambre des Communes, en préfentant au Roi en Parlement les trois derniers Bils burfaux pour le ferviçe de cette année, s'adreffa à Sa Majefté en ces termes. SIRE,

Vos fideles Communes vous préfentent trois Bils burfaux, le premier pour lever de l'argent par emprunt ou Billets d'Echiquier pour le fervice de l'année 1775; le fecond pour l'établiffement d'une Loterie, pour rembourfer un million d'annuités à trois pour cent & autres ufages y mentionnés; & le troisieme pour approprier le furplus du fonds d'amortiffement au fervice de l'année Courante. Ce font tous des articles nécessaires, mais très-onéreux & tels que les befoins particuliers de la conjoncture feuls pourroient les juftifier dans un tems de profonde paix. Les malheureux différents en Amérique ont été la principale caufe de cette dépenfe; & je me flatte, que, lorsque le Peuple Américain verra dans fon vrai jour la conduite que l'on tient dans ce pays, il apprendra à fe foumettre convenablement aux Loix. Si, ац contraire, il perfifte dans fes réfolutions, & que l'épée doive être tirée, vos fideles Communes fem I Part.

D

ront tout ce qui eft en leur pouvoir pour maintenir & foûtenir l'autorité fuprême de cette légiflation.

.

Une grande partie de la féance a été employée à déterminer des plaintes au sujet d'élections conteftées. Je ne puis qu'admirer la fageffe du dernier Parlement, qui a porté la loi à ce sujet. Je ne faurois non plus refufer l'éloge dû aux Committés, qui fe font acquittés de leur devoir fi bien à la fatisfaction du Public, & fi pleinement à la décharge de leurs propres confciences.or

Enfin, SIRE, je ne doute point, que vous n'appliquiez fidélement les fommes accordées aux usages, auxquels elles ont été deftinées.

Jufqu'à préfent la Cour n'a reçu aucum avis pofitif de Bofton au fujet d'un petit combat qui s'eft donné le 19 Avril dernier entre un détachement des troupes du Géné ral Gage & quelques milices de la Colonie ou bien elle juge à propos de garder le filence 1.5) fur cette affaire, qui felon une lettre de Salem, du 24 Avril, fe réduit à fort peu de chofe. Cet écrit s'énonce en ces termes

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"Le Général Gage envoïa le 18 un déta chement à Concorde pour enlever, du g, canon que les Rebelles y avoient en leur ", poffeffion. Après qu'il fe fût acquitté de

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cette commiffion, il alloit rejoindre l'Ar,, mée, lorfque les Rebelles qui n'ôfoient s'oppofer en face aux Soldats, tirerent fur eux par les fenêtres, tandis qu'ils paffoient' leur chemin tranquillement. Cela irrita ,, tellement les troupes qu'elles mirent le feu à tous les bâtimens où ils s'étoient cachés; & fi les Officiers n'avoient retenu leur fu,,reur, l'affaire feroit devenue bien plus »férieufe,..

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- Cependant on continue de groffir confidé rablement cette aventure dans le Public, & de faire entendre que les Américains font maintenant décidés dans leur réfolution de combattre les troupes & de fecouer le joug de l'Angleterre, aux rifques de leur vie & de leurs biens. A l'iffue de divers Confeils la Cour expédia le 3 au foir la chaloupe le Corbeau avec de nouvelles inftru&tions pour le Général Gage. On remarque que depuis le départ des troupes de renfort deftinées pour Bofton elles ont prefque toûjours eu un vent des plus favorables, de forte qu'on les croit actuellement rendues au lieu de leur deftination, ou bien près d'y arriver.

On afsûre, que l'Armée provinciale en Amérique a pris les réfolutions fuivantes;

De traiter les Mercénaires (c'est ainsi que les Rebelles appellent les troupes du Roi, qui feront faits prifonniers, avec toute la tendrese poffible; mais au cas qu'aucun des Provinciaux foit mis à mort, de pendre alors homme pour homme :

D'épargner le fang autant qu'il fera poffible, &. de ne jamais tirer les premiers, fi ce n'eft en action

ouverte :

De ne commettre aucune forte de déprédations, mais de ne permettre en aucune maniere que l'on fourniffe des provifions fraiches aux Mercénaires:

En cas de récompenfes promises à ceux qui dé-' ferteront l'Armée provinciale, d'offrir de pai reilles récompenfes à ceux qui quitteront les Merténaires & fe joindront aux Provinciaux:

De maintenir une difcipline exacte, mais d'abréger les manoeuvres dans les décharges, & de fim plifier, autant que poffible, les évolutions :

Enfin, après être entrés en campagne, de ne point en fortir, qu'on n'ait, fous la bénédiction de la Providence obtenu un ample rétablissement

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