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me.

La Suye eft le mot de la derniere Enig

ENIGM E.

FE fers aux besoins des humains,

Sans recevoir de récompenfe;

Les malades plus que les fains,
Ont befoin de mon assistance,

Et mon corps funs pieds & fans mains!
Eft rond dans fa circonférence.
Je fuis couverte quelquefois :
J'ai deux oreilles fans entendre;
Et c'est par ces deux feuls endroits
Que je fuis plus facile à prendre.
Par trois lettres de l'alphabet,
On peut dévoiler mon fecret.
Foignez la cinquieme à l'onzieme,
Mettez entre deux la feizieme,
Yous trouverez mon nom tout fait.

NOUVELLES

NOUVELLES POLITIQUES.

TURQUIE.

CONSTANTINOPLE (le 20 Mai. ) Un

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événement inattendu qu'on a appris depuis peu, eft de nature à caufer de la mefintelligence entre la Ruffie & la Porte. Sahib-Guerai, Chan de la Crimée, de la ligne de Czingin, eft arrivé la semaine derniere à Pacha-Bachtchefi, Bourg fitué fur le canal à une lieue de cette Capitale. Ce Prince avoit fuccédé, par la protection de la Ruffie, à Dewlet-Guerai, qui eft originaire de l'autre ligne des Chans, & qui, pendant la derniere guerre, a tenu le parti de la Porte. Par le troifieme article du Traité de Paix, il avoit été convenu, que la Crimée feroit gouvernée à perpétuité par un Prince de la famille de Czingin : cependant les Myrfes & autres principaux Tartares, plus attachés à Dewlet-Guerai & à fa Maison, ont toûjours fupporté avec impatience une domination, qui n'étoit pas de leur choix; & enfin ils viennent d'éclater, fous prétexte que leur nouveau Chan, afin de parvenir à fa dignité, a lâchement cédé aux Ruffes les Fortereffes de Kerfch, Jénicalé, & Kinburn. Sahib-Guerai a été en conféquence contraint de s'enfuir de fes Etats avec une petite fuite, 1. Part. C

pour éviter des malheurs encore plus funef tes, dont il étoit menacé. Le Grand-Vifir & le Reis- Effendi ont fait rapport au GrandSeigneur de cette révolution, qu'on fuppofe faire auffi le fujet des fréquentes conférences, qu'on voit fe tenir entre les Miniftres de Sa Hauteffe & Mr. Péterfon. En attendant, le Chan fugitif eft traité par la Porte avec toute la diftinction dûe à fa dignité.

Mr. de Weiler, qui avoit eu jufqu'ici le caractere de Chargé des affaires de la République des Provinces-Unies, reçut le 6 du mois paffé fes Lettres de créance comme Ambaffadeur de Leurs Hautes - Puiffances auprès de la Porte. Mr. Murray, Ambaffadeur d'Angleterre, partira bientôt pour Venife, d'où il fe rendra dans fa patrie. Mr. Thugut, Internonce de la Cour de Vienne, eut le 12 du même mois avec le PremierInterpréte de la Porte un entretien, qui dura près de fept heures. L'on préfume, que la négociation, concernant le diftrict de la Moldavie, dont les troupes Autrichiennes ont pris poffeffion, eft fur le point de fe terminer à la fatisfaction de cette Puiffance.

Le crédit & les richeffes ont fouvent appuïé l'injuftice; les Baffas tremblants auprès du Sultan, étoient accoûtumés à aller faire trembler à leur tour les habitants des Provinces dont le Gouvernement leur étoit confié; ils n'ufoient de l'autorité que leur Maître leur donnoit que pour en abuser; les plaintes du Peuple arrêtées par l'éloignement, ou par les intrigues des Baffas, qui

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fermoient avec de l'or toutes les avenues du Serrail ne perçoient jamais jufqu'aux pieds du Thrône; elles viennent d'être plus heureuses fous ce regne; le Sultan a reçu de la plûpart des Provinces de l'Empire des mémoires que leur multiplicité a pû feule faire parvenir jufqu'à lui; il a été touché des malheurs de fes fujets; & non content de faire publier l'Ordonnance dont il a été parlé (dern. Journ. p. 883) il a voulu punir les coupables; il a fait couper la tête à un de ces Baffas, en a déposé dix-sept autres qu'il a envoiés en exil, & a fait expédier à tous ceux qui font encore en place, une défense fevére de vexer les habitants qu'ils gouvernent, & d'en extorquer des fommes qui entretiennent leur luxe, fans fatisfaire leur cupidité; la moindre défobéiffance à cet égard fera punie de mort. Il leur ordonne encore de diminuer leur fuite, & de retrancher tout fuperflus de leurs maifons.

DE LA MORÉE ( le premier Mars.) Cette Province n'éprouve pas encore les heureux effets de la Paix, conclue entre la Porte & la Ruffie. Des voleurs Grecs, qui depuis ce tems s'y font répandus en affez grand nombre, y exercent des brigandages inouïs il n'y a même prefque plus de sûreté fur les chemins. On efpere, que le nouveau Pacha, qu'on attend, arrêtera ces dé fordres, fi, comme on l'afsûre, il eft expreffément chargé par la Porte de rétablir le bon ordre dans fon Gouvernement.

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DE BAGDAD (le 20 Janvier. ) L'on a été fur le point de voir une guerre ouverte éclater entre la Perfe & la Porte-Ottomane. Un Chan, parent de Kerim-Chan, Régent de Perfe, s'étoit uni, à la tête d'une Armée d'environ douze mille hommes, à Achmet ? Pacha du Kurdistan, dans le deffein de faire une invafion dans les Provinces du GrandSeigneur; mais il a été battu par un corps de trois à quatre mille hommes, commandé par le Pacha de cette Ville, où il a été conduit, après avoir été fait prifonnier dans le combat. On écrit de Schiras, par la voie de Baffora, que Kerim-Chan, fur la nouvelle de la défaite de fon parent, avoit donné ordre à une Armée confidérable de marcher contre Baffora & contre cette Ville; mais fon confeil, à ce que portent de nouvelles lettres, reçues en droiture de Schiras, lui aïant repréfenté, que ce feroit déclarer formellement la guerre aux Turcs, il a abandonné ce projet. On eft impatient d'apprendre les fuites de cette affaire, qui peut devenir de la plus grande importance.

D'ALGER (le 30 Avril. ) La Frégate Françoife l'Aurore, venant de Rochefort & commandée par le Chevalier de Bompar, mouilla en cette rade, le 8 du mois dernier; fe lendemain, le Commandant fut préfenté au Dey par le Sr. de la Vallée, Conful de France & Chargé des affaires du Roi en cette Régence; il reçut de ce Prince l'accueil le plus diftingué. Le 11, la Frégate fit voile pour Tunis. ---Le 20, il arriva ici um

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