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et spécialement aussi tous les autres circonhabitants et voisins du dit marais, leurs pàturages, soitures et fenaisons d'hiver et d'été en tout temps et sans reprehensions, car chacun devra en ceci demeurer comme d'ancienneté on en a usé, sans nulle fraude. Les sceaux des dits arbitres furent appendus à l'acte.

1470

noblesse de Berne

et le magistrat.

Le comte Rodolphe se rend à Berne

pour apaiser ce

differend.

La noblesse et les vassaux de LL. EE. de Berne étant en Différend entre la mésintelligence avec le magistrat, le comte Rodolphe alla luimême à Berne et fit tous ses efforts pour apaiser ce trouble. Le mécontentement de la noblesse provenait de ce que le magistrat avait fait des lois fort sévères contre la somptuosité des vêtements, auxquelles les gentilshommes refusaient de se soumettre, parce qu'on ne les avait pas distingués des autres bourgeois.

L'évêque de Bàle y rend pour le

même sujet, ainsi

que des députés de

Bale, Fribourg,

Jean de Venningen, évèque de Bâle, s'était aussi rendu à Berne pour ce sujet, aussi bien que les députés de Bâle, Fribourg, Soleure et Bienne; mais ils travaillèrent inutilement. Enfin les nobles et les bourgeois s'accordèrent entre eux, en Soleure et Bienne. s'engageant les uns et les autres à se soumettre aux lois qui seraient faites. Ce qui avait le plus irrité la noblesse, était Les nobles étaient qu'on avait établi Pierre Kistler, un boucher, à la charge d'avoyer, avait fait un bouà l'exclusion de quatre nobles qui y prétendaient.

irrités de ce qu'on

cher avoyer.

Guillaume de Châlons établit un parlement souverain à Orange Parlement établi à (V. l'an 1436).

Orange.

chaëlis, évêque de Lausanne.

Jean Michaëlis, évêque de Lausanne, mourut l'an 1470. Comme Mort de Jean Mion ne fit pas d'abord une nouvelle élection, Barthélemi, évêque Barthelemide Nice, fut l'administrateur de l'évêché.

nistrateur de l'évèché.

l'abbaye de Fon

meurent à Fon

1450.

Précaution des

moines pour gar

der leur trésor.

Les moines de l'abbaye de Fontaine-André, qui était au Val-Les moines de de-Ruz, qui s'étaient retirés, l'an 1386, dans le village de Fontaine-André detaines, y occupèrent quatre ou cinq maisons, et y demeurèrent jus- taines jusqu'en qu'en l'an 1450. Pendant ce temps ils amassèrent l'argent qui leur était nécessaire pour rebàtir; mais comme il y avait fort souvent des guerres en Suisse et que ces moines appréhendaient qu'un parti ne leur vînt enlever leur trésor, ils creusèrent sous terre et y firent des voûtes, qui sont encore dans le village de Fontaines sous le chemin qui est devers le septentrion du temple, pour y cacher leur argent et le mettre en sûreté. Il y avait aussi un chemin pavé, qui est aujourd'hui couvert de terre, Chemin pavé. et qui allait depuis le lieu où était la dite abbaye jusqu'au village de Fontaines. Les paysans le découvrent bien souvent en labourant la terre. On trouve même des tuiles dans ce lieu-là, et toutes les terres qui sont aux environs doivent encore aujourd'hui à l'abbaye beaucoup de censes qui sont retournées au prince par la Réformation (V. les ans 1439 et 1440). Quoique cette abbaye eût déjà été rebâtie par l'abbé Pierre de Granges

la nouvelle abbaye

cace.

1470 et qu'on en eût fait la dédicace l'an 1450, cependant, comme Agrandissement de les moines s'y trouvaient trop à l'étroit, il fallut l'agrandir; c'est et nouvelle dédi- ce qu'on fit cette année 1470. Et on fut obligé par ce moyen de faire une nouvelle dédicace, comme il paraît par un acte scellé le 20 septembre 1470, par lequel on voit de plus que les reAccord entre les ligieux avaient fait un accord que chacun d'eux pourrait faire batir leurs cellules. Sa chambre comme bon lui semblera.

religieux pour re

L'abbé est colla

village de Fontai

nes.

Comme il y avait à Fontaines un temple que l'abbé y avait teur de l'église du fait bâtir l'an 1386, il voulut bien aussi, après avoir quitté ce lieu, faire faire le service divin par un de ses moines. C'est pourquoi il y établit un gage en quittant le Val-de-Ruz, et il destina à cela une partie des rentes qu'il y possédait, consistant en dîmes, en fonds et en censes directes, et par ce moyen l'abbé devint le fondateur, le patron et le collateur de l'église de Fontaines.

Traité entre Louis

Le 20 septembre 1470, les Suisses firent un traité avec le XI et les Suisses. roi Louis XI dans la ville de Tours, par lequel ils s'engageaient de ne donner aucun secours à Charles, duc de Bourgogne, contre lui, et ce monarque leur promit la même chose. Le roi leur accorda aussi de grands priviléges, dont les Neuchâtelois ont joui aussi bien que les sujets des cantons. Voici ce que contient l'acte qui leur fut accordé :

Franchises des

Que pour les bons services à lui rendus par les Suisses, et voulant Suisses en France. les entretenir, retenir et attraire et les rendre plus enclins, curieux et désireux de venir converser et s'habituer dans le royaume de France, Louis XI accorde non-seulement à tous ceux qui étaient et seraient à son service et à ses gages, mais à tous ceux de la nation suisse, mariés et habitués, et qui se marieront et habitueront par après dans le royaume, qu'il soit permis à chacun d'eux d'acquérir dans icelui tels biens, meubles et immeubles, qu'ils y pourront licitement acquérir, et d'iceux aussi bien que de ceux qu'ils auraient déjà acquis, disposer et ordonner par testament, donation faite entre vifs et autrement, ainsi que bon leur semblera, et que leurs femmes, enfants et héritiers puissent appréhender les biens de leurs dites successions, ainsi que s'ils étaient natifs du dit royaume. Il les autorise et habilite à cela, sans qu'ils soient tenus ou contraints de payer pour lors ou pour venir aucune finance ni indemnité, de laquelle il leur fait don, à quelle somme et estimation qu'elle se puisse monter. Il déclare en outre les sujets, tant gens de guerre qu'autres, habitués dans le royaume, francs, quittes et exempts de toutes tailles, impôts et subventions quelconques, mises et à mettre sus dans le dit royaume, soit pour le fait et entretennement des gens de guerre ou autrement, quelque cas ou occasion que ce puisse être, ensemble du guêt et gardes des portes, en quelque lieu qu'ils fassent leur demeurance, et ce pour la vie durant de ceux qui y iront s'habituer, ensemble leurs veuves durant leur viduité, etc. Le 20 avril 1470, on vit trois lunes pendant la nuit. Au milieu du mois d'août il tomba beaucoup de neige, mais qui se fondit

Trois lunes.

Neige au mois d'août.

l'a

d'abord, et ne causa aucun dommage; car cela n'empêcha pas que l'année ne fût très abondante en vin.

Jean de Venningen, évêque de Bâle, et Jean d'Arberg, seigneur de Valangin, ayant quelque différend entre eux au sujet de la baronnie de Boffremont en Lorraine, qui appartenait à ce dernier, LL. EE. de Berne, alliés de Jean d'Arberg, les accordèrent. L'évêque refusait de se soumettre au droit commun des fiefs.

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duc de Savoie. Sa femme, ses fils

et ses filles.

Amédée IX, duc de Savoie, mourut à Orléans d'une dyssen- Mort d'Amédée IX, terie et fut enseveli à Verceil. Il avait épousé Yolande, fille de Charles VII et sœur de Louis IX, de laquelle il eut trois fils et trois filles: Philibert, qui lui succéda; Charles, qui fut aussi duc de Savoie, et Jacques. Les filles furent: Marie, mariée à Philippe de Hochberg; Louise, mariée à Hugues de Châlons, seigneur d'Orbe, frère de Jean de Châlons V, et Anne, mariée à Frédéric d'Arragon, roi de Naples.

Il tomba cette année en divers lieux de la Suisse de la grèle, Grêle prodigieuse. dont un grain pesait jusqu'à trois livres, et qui fit bien du dégât.

de Cormondrèche

comtes de Nassau.

Jacques, fils de Huguenin de Rambevaulx, dont la mère était une partie du fief fille d'Aimé, seigneur de Cormondrèche, vendit, l'an 1472, à vendue à Antoine Antoine, seigneur de Colombier, lieutenant du comté, une mai- de Colombier. son et autres biens qui étaient du fief de Cormondrèche. Le dit Jacques était de Porrentruy et y faisait sa demeure. Engelbert et Jean-le-Jeune, comtes de Nassau, Vianden, Dietz, Traité entre les etc., frères, ayant fait, par le consentement de leur père et mère, un pacte de confraternité entre eux, par lequel ils déclaraient que tous leurs biens, terres et seigneuries passeraient aux mâles de la maison de Nassau, à l'exclusion des filles, qui n'auraient qu'une dot en argent, ils ratifièrent ce pacte le 18 avril 1472. Jean-le-Jeune confirma encore le même traité l'an 1504. Engelbert est la souche de Guillaume III, roi d'Angle- souche de Louise terre, et de Louise de Nassau, mère de Frédéric Ier, roi de de Nassau, qui fut Prusse.

Engelbert est la

mère de Frédéric Jer, roi de Prussc.

On érigea cette année à Neuchâtel la compagnie des maîtres La compagnie des tonneliers, dont on dressa un acte comme suit:

tonneliers établie à Neuchâtel.

En rendant grâces et louanges à Dieu, notre Créateur, Rédempteur Teneur de l'acte. et Sauveur, et en l'honneur d'icelui et de la Vierge Marie sa mère, aussi de ses vrais amis St-Jean apôtre et St-Christofle, et toute la cour de Paradis, amen!

Nous, Conrad de Sales, Jacques Brocard, prêtres, chapelains de l'église collégiale de Notre-Dame de Neufchâtel, Nicolet Varnod, bourgeois et conseiller du dit lieu, Bendict Schaffly, Philippe Brocard, Pierre Favre, Antoine Breguet, Jean Henri, Bendict Warnier et Peter Kern, du métier des barilliers, avons maintenant entrepris et de nouvel faire et fonder un séminaire sous deux bâtons portant les dits St-Jean

1472

Le pape établit le

cardinal Julien

évèque à Lausanne,

et St-Christofle, pour en servir, honorer et faire hommage à Dieu aux fêtes solennelles, comme les autres font en la dite église, et en manière de confrérie, pour ce que nulle chose n'est plus agréable à Dieu en son peuple que paix et union. Nous et tous ceux qui avec nous à icelle confrérie se voudront joindre, lesquels seront reçus pour demilivre de cire d'entrage et douze deniers faibles de cense, à payer chacun an le jour de St-Jean-Baptiste, auront part et seront participants au mérite que par ce espérons acquérir envers Dieu. En outre voulons et dès maintenant établissons que toutes et quantes fois un d'iceux confrères sera malade de corps que par manière on lui porte le sacrement, que toujours le gouverneur qui sera porte une des dites lumières sur un bâton, que sur ce sera faite devant le sacrement jusques devant la maison du malade, et dès là en arrière jusques à l'église. Et le dit gouverneur doit être averti pour cette de la maison du malade, à celle fin que par inadvertance le service de Dieu ne demeure à faire, ni que le dit gouverneur s'en puisse excuser, et celui qui ne viendra sans excuse légitime et raisonnable lui être averti, sera pour douze deniers au luminaire. Item si seront tenus les dits gouverneurs, toujours celui qui sera, que quand un des dits confrères ira de vie à trépas, d'en avertir tous les autres pour l'accompagner à son enterrement, et lui portera quatre cierges, tels que l'on les fera, et auront le regard aux fêtes solennelles pour bailler les bâtons du dit luminaire à porter, tant aux processions comme au lève-Dieu, à la grand'messe; c'est quant au service de Dieu.

En après, nous, les devant nommés des barilliers, considérant et ayant regard que en toutes cités, villes et lieux où gens de métier habitant chacune sorte de métiers, tient règle ou police servant à la conservation du profit et bien public, pour ce que un chacun puisse vivre de sa latte, et que nul ne se mêle de ouvrer de notre dit métier, assavoir de faire aisements neufs, ni vendre, ni en ouvrer à journée pour argent, sans faire les débits sur ce établis dès maintenant, pour ce que de telles ordonnances n'a encore été usé en ce lieu, chacun des autres métiers et confrères, voulons et ordonnons que dors en avant les choses avant dites ne so ent faites ni souffertes à faire. Ce 2 juillet 1472. La dite conclusion a été reconfirmée et les châtois appréciés à vingt sols faibles.

Le pape Sixte IV établit de son autorité un évêque à Lausanne, qui fut le cardinal Julien. Le chapitre le voulut rejeter, contre le gré du parce que cette élection était contraire à ses droits; mais Julien étant soutenu des Bernois et autres cantons, le chapitre de Lausanne fut obligé de le recevoir.

chapitre.

Comète à Noël.

Il apparut à Noël une comète qui avait une longue queue Pluie excessive. et qu'on vit jusqu'au mois de mars suivant. Il plut à Noël pendant quatre jours et quatre nuits sans cesser.

1473 Année extraordi

par une neige ex

Il tomba au commencement de l'année 1473 une prodigieuse naire commençant quantité de neige; le temps fut ensuite fort doux. On trouva traordinaire, sui- des cerises et des fraises mûres au milieu du mois d'avril, mais vie du temps à la fin du mois il survint des gelées qui incommodèrent beauDenrées à bas prix. coup. Cependant le vin fut à bas prix. Hafner dit que douze

fort doux.

Précocité des fruits

1473

sept batz et demi,
L'été fut extrême- Eté si chaud que
forêts qui s'allu-

des forêts s'allu

ment.

émines de froment ne valaient à Soleure que et un setier de vin onze batz et un creutzer. ment chaud et sec, tellement qu'il y eut des mèrent. Les arbres fleurirent au mois de février; les herbes Fruits précoces. étaient pour lors aussi avancées qu'elles le sont aux autres années au mois de mai. On moissonna à la St-Jean. La plu- Moisson à la Stpart des fontaines tarirent. Il n'avait point plu depuis la Chandeleur jusqu'au 20 juin, et de là il ne plut point jusqu'au mois

Jean.

Sécheresse.

août.

de septembre. Les vendanges commencèrent le 10 août. Les Vendanges le 10 eaux se débordèrent en automne, après cette sécheresse, d'une façon extraordinaire. L'année fut très abondante en grain et en vin, mais le vin fut aigre. Au mois d'octobre les arbres fleu- Les arbres fleurisrirent de nouveau; les pommes et les poires crurent de la sent de nouveau grosseur des noix, et les cerises mùrirent à la St-Martin.

en automne,

de bourgeoisie en

tre Berne et Neu

chatel.

nouvellement.

Le dimanche, jour de la Ste-Croix 1473, la bourgeoisie fut Renouvellement renouvelée entre Berne et Neuchâtel, et ce à l'instance de LL. EE., qui en écrivirent aussi au comte Rodolphe. On assembla pour cet effet à Neuchâtel les bourgeois de dedans et de dehors. Berne en avait averti quinze jours auparavant. Ce renouvelle- Causes de ce rement se fit à cause des troubles qu'il y avait entre la Suisse et la Bourgogne. Les cantons renouvelèrent aussi et jurèrent de nouveau leur alliance pour se réunir contre l'ennemi commun. LL. EE. renouvelèrent aussi leur combourgeoisie avec les autres voisins de Morat, de la Neuveville, de Gessenay, etc. Ce qu'ils firent d'autant plus à propos, qu'ils voyaient bien évidemment que Charles ne cherchait qu'à se brouiller avec les Suisses, et que Pierre de Hagenbach, son baillif, ne continuait à exercer sa tyrannie que par les ordres que lui en avait donnés son maître. La république de Valais fit une alliance perpétuelle Alliance du Valais avec les cantons de Lucerne, Uri, Schwyz et Unterwald. L'empereur Frédéric III mit le marquisat de Hochberg et les Le marquisat de autres seigneuries que le comte Rodolphe possédait dans le Hochberg nu ban Brisgau au ban de l'empire, de ce qu'il n'était pas dans ses intérêts et qu'il favorisait ses ennemis; mais il les lui rendit bientôt après. L'empereur ne toucha point au comté de Neu- Pourquoi on ne chatel, parce qu'il n'y avait plus aucun droit depuis l'an 4439, comté de Neuchâauquel l'empereur Albert II avait renoncé aux fiefs de la Suisse. Le roi Louis XI réunit les Suisses avec la maison d'Autriche Sigismond se rédans la ville de Senlis, tellement que l'archiduc Sigismond redevint leur bon ami.

avec les cantons primitifs.

au

de l'empire.

touche pas au

tel.

concilie avec les Suisses.

Charles, duc de Bourgogne, envoya des députés à Lucerne, Defi du due Charoù les Suisses étaient assemblés, pour leur dire que s'ils avaient les aux Suisses. quelques démêlés avec la maison d'Autriche, ils ne devaient plus s'en prendre qu'à lui, puisqu'il tenait de gage les terres

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