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1459

Il va à Rome.

sous la protection

prit la résolution d'aller lui-même à Rome pour informer le pape de cette affaire. Il partit pour cet effet à la fin du mois Le comité de Neu- de novembre 1459, après avoir remis son comté sous la prochatel est remis tection des villes de Berne et de Soleure, desquelles il était de Berne et So- bourgeois et allié. Cette dernière prit Neuchâtel et tout le comté sous sa protection pendant l'absence de Rodolphe. Il y a une promesse que la ville de Soleure lui en fait en date de la seconde férie après la St-Martin.

leure.

Acte de Thuring de Ringoltingen,

Kriegstetten.

Thuring de Ringoltingen, ancien avoyer de Berne, confesse avoyer de Berne, par un acte que le comte Rodolphe de Hochberg lui ayant conau sujet du fief de féré et à ses enfants légitimes, procréés de son corps, capables de fiefs, pour un vrai fief måle, sa propre dîme, avec ses droits et appartenances, située dans le patronage de l'église de Kriegstetten, évêché de Constance, et qu'ayant ensuite constitué à Varenne de Hunweil, femme du dit Thuring, et à leurs héritiers pour gage de deux cents florins de Rhin qu'ils avaient prêtés à sa gràce, et que leur ayant fait puis après la faveur et l'amitié, à cause des fidèles services que feu le père du dit Thuring avait rendus à feu l'illustre comte de Fribourg Jean, comte de Neuchâtel, son cousin et qu'il devait aussi rendre à sa grâce, qu'en cas que le dit Thuring et ses enfants légitimes procréés de son corps capables de fief, s'il lui en naissait quelqu'un, venaient à mourir devant la dite Varenne, ce gage étant ainsi fini, elle en devra cependant encore jouir, comme aussi leurs quatre enfants légitimes, Sophie, Claire, Barbe et Jeanne, et leurs héritiers légitimes procréés de leurs corps, ou ceux que d'eux seraient en vie, ou les héritiers légitimes de leurs corps, ainsi que la lettre passée à ce sujet par le dit comte Rodolphe le déclare. C'est pourquoi le dit Thuring confesse, qu'après que lui, sa femme, ses quatre filles et les enfants légitimes de ses filles seront décédés, alors le dit comte Rodolphe, ses héritiers et successeurs, pourront, quand ils voudront, rédimer la dite dîme et gage de ses héritiers ou de leurs susdits enfants et héritiers de leurs héritiers procréés de leurs corps, de même avec deux cents florins de Rhin bons, justes en or et en poids, sans aucune contradiction, et pour en user et faire comme de leur propre bien; et ne pourront les héritiers des dits Thuring et Varenne et les héritiers des dits enfants et les héritiers de leurs héritiers procréés de leurs corps comme dessus, s'y prévaloir de quoi que ce soit qu'ils pourraient ou voudraient alléguer; mais ils devront obéir à sa gràce et à ses héritiers sans aucune opposition, parce que sa gràce les avait favorisés, et leurs enfants jusqu'à la troisième génération. Thuring scella

de son sceau cet acte fait à Tueberg le jour de St-Jean et de St-Paul 1459.

1459

pour le dit fief.

Le même Thuring rendit hommage à Rodolphe de Hochberg Hommage rendu pour lui et ses hoirs de son corps qui, selon le droit des fiefs, peuvent succéder, de la dîme de Kriegstetten avec tous ses droits et appartenances, soit en blé, en foin, en argent et contributions et en toutes autres choses qui lui appartiennent, comme Guillaume Grunenberg et ses prédécesseurs le possédaient. En vertu de quoi il promet et jure fidélité et hommage au dit seigneur, d'avancer son profit et d'éviter son dommage, de lui être obéissant, d'assister à ses Etats et de faire tout ce qu'un homme est obligé de faire par droit à son seigneur de fief; et en cas que lui ou ses fils, ou les fils de ses fils vinssent tous à mourir, ensorte qu'il n'y en eût plus en vie, le dit fief retournerait au dit seigneur.

Thuring.

Le comte Rodolphe promit aussi, par un acte, au dit Thuring Promesse du conte de Ringoltigen, que s'il venait à retirer le fief ci-dessus à dé- Rodolphe au dit faut de mâles, il s'engageait de donner deux cents florins à ses filles, ou, à leur défaut, à sa veuve.

Blumeneck pour

Cette même année le comte Rodolphe reçut N. de Blumeneck Autre hommage de à foi et hommage pour le fief de Kriegstetten, c'est-à-dire pour une partie du méune portion qu'il en tenait, savoir: le tiers.

me fief.

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Les vignes gelèrent au printemps de cette année. L'été fut Vignes gelées. pluvieux et la récolte peu abondante.

Eté pluvieux.

1460

Dame Marie de Châlons, veuve du comte Jean de Fribourg, mourut cette année. Cerlier retourna, par sa mort, à Guillaume Mort de Marie de de Châlons son neveu, en faveur duquel elle avait fait son

testament.

Chalons.

En ce temps vivait messire Hugues Favre de Velard, qui était maire de Valangin, chapelain de Jean d'Arberg, son aumônier prétre et maire de et prêtre domestique; il disait messe dans la chapelle du château, le temple de Valangin n'étant pas encore bâti.

Hugues Favre,

Valangin

1461

L'année 1464 fut très abondante en vin et en grain. Le sac d'épeautre non battu ne valait que quinze creutzer, et le sac Année abondante. d'avoine sept creutzer et demi. Il y eut une peste en Suisse, mais qui fit peu de mal.

Saluces, évêque de

rem

George de Saluces, évêque de Lausanne, mourut l'an 1464. Mort de George de Guillaume de Varax, évêque de Bellay, fut élu évêque en sa placé par Guillauplace au mois de juillet 1462.

Louis, duc de Savoie, mourut cette année et fut enseveli à Genève. Il avait épousé Anne, fille de Janus, roi de Chypre, de la maison de Lusignan; il eut huit fils et six filles, et entre autres Amédée IX, qui fut père de Marie de Savoie, épouse de

me de Varax. 1462 Mort de Louis, due de Savoie.

Sa postérité.

1462

Louis de Châlons

et se rend aussi à

le jugement à l'em

Philippe de Hochberg et mère de Jeanne de Hochberg; il eut aussi une fille nommée Agnès, laquelle fut mariée à François d'Orléans, comte de Longueville, qui fut le père de Louis d'Orléans, dont il sera parlé ci-après.

Louis de Châlons, prince d'Orange, fit son testament l'an 1462, fait son testament et voyant que le comte Rodolphe était allé à Rome, il entreRome. prit le même voyage, afin d'informer aussi de son côté le pape Le pape renvoie Pie II. Il lui demanda alors que leur difficulté fût renvoyée à l'empereur, ce qu'il obtint. Le pape écrivit à l'empereur Frédéric III qu'il lui remettait le jugement du procès entre les maisons de Châlons et de Hochberg, comme étant le juge des fiefs, ce que l'empereur accepta.

pereur.

1463

aux deux parties.

L'empereur, ayant ce différend entre les mains, écrivit une L'empereur écrit lettre à Rodolphe de Hochberg, datée du 1er août 1463, par laquelle il lui marquait que le pape lui avait renvoyé la difficulté qu'il avait au sujet du comté de Neuchâtel, comme au juge des fiefs, et qu'il avait défendu à Louis de Châlons de ne plus rien entreprendre à l'égard de Neuchatel, jusqu'à ce qu'il en eût jugé. Par un autre mandement que l'empereur adressa au prince d'Orange, il lui marquait qu'il évoquait ce différend par devant lui et qu'il se proposait d'en juger, et qu'en attendant il lui défendait de rien innover dans cette affaire pendant que le différend ne serait pas décidé; que si Louis de Châlons passait plus outre, il révoquerait et annullerait tout ce qu'il aurait entrepris, lorsqu'il lui plairait de faire justice, et qu'il la ferait, et de plus qu'il informait de sa volonté Rodolphe de Hochberg, afin qu'il pût se conduire en conséquence. Ce mandement est aussi daté du 1er août 1463. Mais le jugement dont il est parlé n'a jamais été rendu.

Raison pour la

n'a pas jugé.

Lorsqu'une difficulté concernait proprement un fief, l'empequelle l'empereur reur en était bien le juge; mais comme tous les fiefs de la Suisse étaient en ce temps-là allibérés et indépendants de l'empire (V. l'an 1439), ce fut sans doute la raison pour laquelle l'empereur n'en a jamais jugé, quoiqu'il l'eût déclaré. Mais à l'égard de toutes les autres difficultés qui naissaient au sujet du comté de Neuchâtel, l'évêque de Lausanne en était le juge, d'où l'on appelait par devant l'archevêque de Besançon, et de celui-ci au pape.

Mort de Louis de Châlons,dit le Bon. Ses femmes et ses

enfants.

Louis de Châlons, dit le Bon, prince d'Orange, mourut le 30 septembre 1463, âgé de soixante-quinze ans. Il avait eu trois femmes. La première était Jeanne de Montbéliard, fille puînée de Henri, comte de Montbéliard, seigneur d'Orbe, etc. Il en eut Guillaume et Jeanne, qui fut mariée à Louis de Seissel, comte de la Chambre, duquel elle eut Françoise, morte sans

1463

enfants. Après la mort de Louis de Seissel, Jeanne, sa veuve, et Philippa, sœur de Jeanne, entrèrent dans le couvent des religieuses à Orbe, qui était de l'ordre de Ste-Claire. Louis de Chalons épousa en secondes noces Eléonore, fille de Jean VI, comte d'Armagnac, frère utérin d'Amédée VIII, duc de Savoie, et d'Isabeau de Navarre. Il en eut Louis, seigneur de ChâteauGuyon, de Morency, baron de Grandson etc., lequel ayant été général de l'armée de Charles, duc de Bourgogne, fut tué à la bataille de Grandson. Il en eut encore Hugues, qui fut seigneur d'Orbe et qui mourut l'an 1490; il avait épousé Louise de Savoie, fille d'Amédée IX et sœur de Marie de Savoie, épouse de Philippe de Hochberg. Après la mort de son époux, cette Louise se fit aussi religieuse de Ste-Claire à Orbe, où elle mourut l'an 1492; Hugues ou Huguenin de Châlons n'en eut point d'enfants. Les cantons lui prirent sa seigneurie d'Orbe l'an 1475. Louis de Chalons épousa encore en troisièmes noces Blanche, fille de Guillaume de Gamache, mais il n'en eut point d'enfants. Cette mort de Louis et ce qui s'ensuivit immédiatement fait voir la vanité des desseins des grands de la terre. Louis avait Les desseins de témoigné un empressement extraordinaire de joindre le comté Louis de Chalons de Cerlier, la baronnie de Grandson et la seigneurie d'Orbe, qu'il possédait, au comté de Neuchâtel, qu'il avait réclamé et auquel il s'obstinait à prétendre, malgré deux jugements rendus qui l'en déboutaient; mais Dieu (1) fit évanouir tous ces projets, et ses propres enfants furent privés de tous les susdits états qu'il possédait.

échoués.

voulant rester neu

gogne, devient

deux.

Guillaume de Châlons, prince d'Orange, fils aîné de Louis, Guillaume de Châs'étant proposé d'ètre neutre entre le roi Louis XI et Philippe, lons, fils de Louis, duc de Bourgogne, qui étaient en guerre, devint suspect à l'un tre entre Lonis XI et à l'autre; ce qui fit que Philippe s'étant saisi de toutes les et le duc de Bourseigneuries que Guillaume possédait en Bourgogne, il se retira suspect à tous les à Orange, et lorsqu'il en partit pour recouvrer ses terres, passant par la France, il fut arrêté prisonnier à Montelimar, d'après 11 est arrêté pril'ordre de Louis XI, par Imbert de la Grolle, gouverneur du Dauphiné, sous le prétexte qu'il n'avait point de passeport, et de là il fut conduit à Bourges, où il fut détenu jusqu'en l'an 1475, auquel il mourut, après avoir été relâché un mois avant

sa mort.

sonnier.

Sa mort.

Rois fondée dans

tel par Annelette,

Par un acte du 12 octobre 1463, Annelette, femme de Jean Chapelle des TroisRollin de Boudevilliers, bourgeois de Neuchâtel, du consente- réglise de Nenchament de Nicolet Varnod, son tuteur, fonda une chapelle dans veuve de Jean Rol(1) On ne doit pas juger des décrets de la Providence les vues par et les pensées des hommes. On pourrait retorquer par le succès du roi de Prusse en 1707. (Note de J.-F. Boyve.)

lin, de Boudevilliers, bourgeois de Neuchâtel.

1463

l'église de Neuchâtel à l'honneur de la très sainte Trinité, de la B.-H. Vierge, de tous les saints et saintes de Dieu, de toute la Cour céleste, et principalement à l'honneur des Trois saints Rois, laquelle devait servir à elle, la fondatrice, à ses héritiers et au dit Jean Rollin son mari, pour durer à perpétuité. Il est dit que cette chapelle appartenait à la dite Annelette, et qu'à cause de cette fondation elle devra être desservie par un chapelain convenable, qui y devait dire deux messes par semaine, savoir: le lundi et le samedi; qu'il y avait dans cette chapelle un autel des Trois saints Rois qui était déjà construit. Elle donne, pour faire le service ci-dessus, une vigne de neuf ouvriers sous Cormondrèche, au lieu dit les Grands Ordons, jouxte le Creux de Malevaux de vent et d'uberre, la vigne de Jean de Regnens devers joran, etc. Elle donne encore une cave à Neuchâtel située en la rue auprès du Mazel sous la maison de Humbert Clottu, jouxte la maison de Jean Heicquer devers uberre, la rue devers bise, etc. Elle donne à Jacques Sermilliet, prètre, son neveu, pour être chapelain de la dite chapelle, et à ses successeurs, la somme de quarante florins d'or, afin d'acheter un muid de froment de cense, pour être employé au dit usage à perpétuité; et afin que le prévôt et chapitre de Neuchâtel ratifie ce que dessus, la dite Annelette donne au prévôt et dit chapitre un barral de vin blanc, mesure de Neuchatel, à percevoir sur sa maison située à Cormondrèche, jouxte les hoirs de Jean de Regnens devers vent, Vauthier de Colombier devers bise et joran, etc.

Renouvellement

d'alliance antre la

Le 27 novembre 1463, le roi Louis XI renouvela son alliance France et la Suisse, avec les Suisses, savoir: Zurich, Berne, Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zug, Glaris et Soleure; cette dernière ville n'était pas encore un canton. Les Suisses lui envoyèrent des ambassadeurs à Paris, auxquels on fit de grands honneurs. Louis leur avait envoyé une ambassade pour renouveler l'alliance que Charles VII, son père, avait faite avec eux dix ans auparavant; il la rendit même plus avantageuse aux cantons. Les Suisses s'engagèrent de lui fournir 6000 hommes, auxquels le roi promit à chacun quatre florins et demi d'Allemagne de gage par mois, à chaque capitaine 20,000 francs, et autant aux cantons annuellement. Les sujets de Neuchâtel et Valangin ont eu dès lors la même paye que les autres Suisses, lorsqu'ils sont allés servir en France.

Année pluvieuse.

Peste.

Cette année fut fort pluvieuse, et il y eut une grande peste en Suisse. Le vin se vendit à Soleure huit deniers le pot. Philippe, duc de Bourgogne, établit, l'an 4464, Rodolphe de berg, gouverneur Hochberg gouverneur du duché de Lutzelbourg; mais ce duché

1464

Rodolphe de lloch

de Lutzelbourg.

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