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Le seigneur de Va

1504 Claude d'Arberg, seigneur de Valangin, fut envoyé par René, langin envoyé a duc de Lorraine, à LL. EE. de Berne pour offrir à ce canton cent muids de sel à vendre et à un très bas prix, ce qui fut

Berne par

le duc

de Lorraine pour offrir du sel a

LL. EE.

Mariage proposé par Berne pour

terminer les diffi

Baden, rejeté par

Jeanne est accor

dée à Louis d'Orléans.

agréé.

LL. EE. de Berne, souhaitant de terminer le différend qui s'était élevé entre le marquis de Baden et la comtesse Jeanne, cultés entre Jeanne proposèrent un mariage entre Ernest, fils de Christophe, maret le marquis de quis de Baden, et la dite comtesse Jeanne de Hochberg; mais la ruere de Jeanne. Marie de Savoie, mère de Jeanne, n'y voulut pas consentir; elle aima mieux accorder sa fille à Louis d'Orléans, son cousin-germain, qui la recherchait en mariage, et en faveur duquel le roi Louis XII, qui était aussi le cousin-germain de Louis d'Orléans, insistait fortement auprès de Marie de Savoie. C'est par ce mariage, qui fut conclu et consommé à Neuchâtel le dimanche après la Toussaint, que le comté de Neuchâtel tomba entre les mains de l'illustre maison d'Orléans-Longueville, qui l'a possédé depuis cette année jusqu'à l'an 1707, sauf le temps que les cantons l'ont occupé.

Bienfaits de la

dans le comté,

Cette maison a fait beaucoup de bien aux habitants de cette maison d'Orleans souveraineté; non-seulement elle a affranchi un grand nombre de taillables qu'il y avait encore dans le comté et accordé la noblesse aux familles qui la méritaient, mais elle a rendu cet état beaucoup plus considérable qu'il n'était, tant en faisant défricher plusieurs endroits inhabités, qui sont aujourd'hui fort peuplés, où il s'est formé de nouvelles communautés et que les princes de cette maison ont érigés en églises et mairies, Elle a augmenté le que par les acquisitions qu'ils ont faites de leurs propres decomté à ses dépens niers de plusieurs terres et seigneuries, comme celles de Valangin, de Colombier et autres, par le moyen desquelles ils ont augmenté des trois quarts et demi les revenus de l'état (V. 1707). Comme les princes de cette maison aimaient beaucoup Neuchâtel et ses habitants, et qu'il leur était très avantageux de pouvoir paraître à la cour de France avec le titre de prince souverain, ils venaient de temps en temps à Neuchâtel, où ils laissaient toujours des monuments de leur bénéficence et de l'amour pour leurs peuples.

par des acquisitions.

Origine de la maison d'Orléans.

Louis d'Orléans, mari de Jeanne, était le second des fils de François d'Orléans II, fils de François Ier du nom, lequel était fils de Jean, comte de Dunois, fils naturel de Louis de France, duc d'Orléans, second fils du roi Charles V et de Mariette d'Enghien, dame de Cany, sa mère. Ce Jean, comte de Dunois, avait été déclaré par les Etats-Généraux, comme prince du sang, habile à succéder à la couronne à cause de ses grands exploits contre les Anglais; il avait épousé Marie d'Harcourt et

avait été fait comte de Dunois par Charles, son frère, duc d'Orléans, père du roi Louis XII. Charles VII, roi de France, lui avait encore donné le comté de Longueville en Normandie. François d'Orléans avait épousé Agnès de Savoie, sœur d'Amédée, et par conséquent tante de Marie de Savoie, comtesse de Neuchâtel.

1504

titre de duc de

Longueville qu'en 1512, après la

mort de son frère.

Louis d'Orléans, mari de Jeanne, ne porta le nom de Lon- Louis ne prit le gueville qu'après la mort de son frère aîné, qui, de même que son père, ne portait que le titre de comte jusqu'à l'an 1505, auquel le comté de Longueville fut érigé en duché; François, duc de Longueville, étant mort l'an 1542, Louis, son frère puîné, hérita de ce duché, en prit le titre, mais avant la dite année 1512 il ne porta que le nom de Louis d'Orléans et le titre de marquis de Rothelin.

du consentement

chit.

Louis d'Orléans étant encore époux et avant que son mariage fût Louis d'Orléans, consommé, voulut déjà donner des marques de sa bonté et li- de Jeanne, crée des béralité, en affranchissant, comme il fit, du consentement de bourgeois de Neuson épouse et à l'instance des Quatre-Ministraux, sept familles chatel qu'il affrande Boudevilliers, savoir: Humbert Cornu, Jean Cornu, Claude Berthoud, Jean Berthoud, les Gallot, Pierre et Nicolet, fils de feu Reymond Junod, la veuve et les enfants de Renaud Leschery; il les mit au rang des autres bourgeois forains de Neuchatel, et ce moyennant cinq sols faibles chacun de cense annuelle pour toutes les commandises et corvées auxquelles ils étaient astreints auparavant et dont il les affranchissait; il se réserva les censes et rentes qu'ils lui devaient annuellement. L'acte est daté de Neuchâtel le 25 octobre 1504, signé Louis, scellé de son sceau, qui y est appendu en cire rouge sur double queue pendante.

amodiation passée nistraux à ceux de

Fenin et Velard

du pâturage de Chaumont. Titre que Louis

acte.

fait un présent châtel d'une somme

à la ville de Neu

Ce prince donna aussi son approbation à un acte du 20 avril approuve une 1504, qui est une amodiation que les Quatre-Ministraux pas- par les Quatre-Misèrent à ceux de Fenin et de Velard de leur pâturage de Chaumont; il est signé par Louis d'Orléans, qui s'intitule marquis de Rothelin, comte de Neuchâtel, vicomte de Melun et de Mon- prend dans cet treuil-sur-la-mer, seigneur de St-Georges et de Ste-Croix, prince de Châtillon. Il fit présent sur le jour de ses noces à la ville de Neuchâtel de la somme de 500 francs d'étrennes pour sa bonne venue. D'abord après ses noces, qui furent célébrées au commen- Il renouvelle d'acement du mois de novembre, il travailla déjà pendant le même bord après son mois au renouvellement des alliances et combourgeoisies que ces avec les cantons les comtes ses prédécesseurs avaient avec les quatre cantons de Berne, Lucerne, de Berne, Lucerne, Fribourg et Soleure. Louis d'Orléans y envoya une belle ambassade, dont faisaient partie les deux maîtres

d'argent.

mariage les allian

Fribourg et So

leure.

1504

de Jeanne, sa

est régente.

de Châlons.

d'hôtel, celui du prince et celui de dame Jeanne, son épouse. Il était nécessaire de faire ce renouvellement, quoique cela eût déjà été fait l'année précédente, parce que le comté passait dans une autre maison, les bourgeoisies ne passant pas d'une maison à une autre, mais seulement des pères aux enfants.

Départ de Louis et Louis d'Orléans partit au commencement du mois de défemme, pour Paris. cembre 1504 pour Paris, où il conduisit la princesse Jeanne, Marie de Savoie son épouse; mais il laissa à Neuchâtel madame sa mère, Marie Députation à Ber- de Savoie, pour avoir soin des affaires de l'Etat. Au mème ne par la maison mois de décembre, Philiberte de Luxembourg, au nom de son fils Philibert de Châlons, envoya une députation à Berne pour inster auprès de LL. EE. et les prier de l'aider à retirer le comté de Neuchâtel d'entre les mains de dame Jeanne de HochElle n'obtient rien. berg; mais LL. EE. regardèrent cette demande comme celle d'une chose dont il ne s'agissait plus, puisque la question du retour du comté avait déjà été jugée et vidée l'an 1458. Et comme LL. EE. avaient promis aux deux princesses, l'année précédente, de les y maintenir, les députés de Philiberte ne purent rien obtenir.

Claude de Neuchâtel, baron de

gracié pour avoir

Berne les députés

Chalons.

de l'occasion des démarches de Phi

Claude de Neuchâtel, baron de Vaumarcus, Gorgier et TraVaumarcus, dia- vers, avait accompagné à Berne les députés de Philiberte, qu'on accompagné à nommait Bourguignons, et il avait aussi accompagné Claude de Philiberte de d'Arberg, seigneur de Valangin, à Boudevilliers, où il était allé Claude d'Arberg pour s'attirer le cœur des habitants du lieu et les distraire de cherche à profiter leur souverain, à dessein de les réunir à la seigneurie de Valiberte pour réunir langin, ce qu'on avait promis à Claude d'Arberg de la part de seigneurie. Philiberte, au cas qu'elle pût réussir dans son dessein. C'est ce qui obligea Claude d'Arberg à épouser son parti. Claude de Neuchâtel, ayant fait toutes ces démarches tant en faveur de Philiberte qu'en celle de Claude d'Arberg contre Louis d'Orléans et Jeanne son épouse, sa souveraine, tomba par ce moyen dans leur disgrâce, comme on le verra ci-après.

Boudevilliers à sa

Eté chaud. Les forêts s'allument.

Vente.

L'été de 1504 fut si chaud que la terre et les forêts s'allumaient; il ne tomba point de pluie depuis le commencement Abondance de vin. d'avril jusqu'à la fin de juillet. Cette année fut très abondante en vin, dont la vente fut faite 2 livres 9 gros le muid; mais Disette de grain. le grain n'ayant pas pu croître à cause de la chaleur excesPeste en Savoie. sive, cela causa une grande cherté. Il y eut cette année une peste si violente en Savoie qu'elle y enleva presque tous les habitants.

Dédicace du tem

1505 Le 1er juin 1505 Claude d'Arberg fit faire la dédicace du ple de Valangin, temple de Valangin qu'on avait achevé de bàtir cette année; il et à St-Pierre. fut dédié à Notre-Dame et à St-Pierre, tant à cause du vœu

dédié àNotre-Dame

1505

pitre.

que Claude avait fait à la Bienheureuse Vierge l'an 1500, que pour la faveur qu'il avait obtenue du pape Alexandre VI, qui lui avait permis de faire de ce temple une église collégiale et d'y établir six chanoines. Claude érigea cette année ce collége Erection du chaou chapitre et lui donna des rentes. Les maisons des chanoines ayant été achevées en même temps que le temple, les chanoines commencèrent à y habiter, et les habitants du bourg à fréquenter ce nouveau temple, ce qui leur procura un grand avantage, en leur évitant la peine d'aller faire leur dévotion à Engolon.

prévôt et de cinq

Nicolas Raguel,

du chapitre.

Claude établit un prévôt et cinq chanoines, qui composèrent u est compose du ce nouveau collége. Le premier prévôt fut Nicolas Raguel, qui chanoines. s'intitulait prètre et prévôt de l'église collégiale de Valangin, premier prévôt clerc juré des autorités sacrées apostoliques et impériales. Claude donna aux prévôts de ce chapitre de grands priviléges, Grands priviléges comme il paraît par un acte de cette année, par lequel le dit prévôt déclare de sa propre autorité des bàtards légitimes. Il Le prévôt légitiexiste, en effet, une lettre de légitimation accordée par Claude mait des batards. d'Arberg en faveur de Blaise et de Catherine, enfants naturels de Jean Vuillame de Coffrane, dans laquelle il est dit, qu'ils pourront succéder et hériter comme fils et filles procréés en loyal mariage et faire de leurs biens et en jouir tout ainsi que bon leur semblera; et il est ajouté que Nicolas Raguel, prêtre et prévôt de l'église collégiale de St-Pierre de Valangin, clerc juré des autorités sacrées apostoliques et impériales, a aussi légitimé les dits Blaise et Catherine, tout ainsi que légitimation se peut faire et entendre, et que les dits légitimés peuvent et doivent succéder et jouir de leurs biens comme s'ils fussent procréés en loyal mariage, en mandant et défendant, sous peine d'excommunication, à toutes personnes qui ne maintiennent les dits Blaise et Catherine pour point bàtard et bâtarde, etc. Claude d'Arberg, ayant fait de grandes dépenses pour les Claude d'Arberg bâtiments qu'il avait construits à Valangin, rechercha, pour y faits. suppléer, les trop faits que les habitants des montagnes avaient faits, afin de recouvrer par ce moyen une somme d'argent. Ceux du Locle accordèrent 4000 florins d'or de Rhin, au moyen Ceux du Locle acde quoi Claude leur donna quittance des trop faits des terres qu'ils avaient de trop, c'est-à-dire, qu'ils tenaient et possédaient au-delà de ce que contenaient leurs accensements. L'acte est daté du 14 juillet 4505, signé Claude, scellé de son sceau et contresigné B. Joly, qui était de Fontaines, bourgeois et conseiller de Valangin, notaire public et apostolique et commissaire des extentes et reconnaissances de Claude d'Arberg, seigneur de Valangin.

recherche les trop

cordent mille florins d'or.

Extentes.

1505

sanne consacre la

La chapelle de Cortaillod étant construite et achevée, Aimon L'évêque de Lan- de Montfaucon, évêque de Lausanne, y vint lui-même pour chapelle de Cor- la consacrer, et c'est ce qu'il fit le 3 juin 4505. Guillermus taillod. Pictet, curé de Bevaix, et Pierre Gunthier, curé de PonthaElle est dédiée à reuse, assistèrent à cette consécration. Cette chapelle fut dé

St-Nicolas.

Aete dressé et conditions.

Une messe par semaine.

diée à St-Nicolas, patron de ceux qui voyagent sur les eaux. Cortaillod étant près du lac, ils choisirent ce patron, parce qu'ils se trouvaient souvent en danger sur le lac, d'où ils pouvaient voir cette chapelle et invoquer ce saint.

L'évèque déclare dans l'acte qui fut dressé, que les curés de Bevaix et de Ponthareuse feront chacun la moitié du service à l'alternative, et qu'ils auront chacun une clef de l'armoire où l'on met le corpus domini, et qu'on dira dans cette chapelle une messe par semaine, savoir le mercredi, mais que les paroissiens iront chacun dans la paroisse dont ils dépendent pour y faire leur dévotion, et surtout le dimanche et aux jours de fète. Ainsi l'évêque ne toucha point aux droits respectifs de Deputation à ré- chaque curé. L'acte est daté du jour et an que dessus. Mais vêque pour le cas comme on ne s'était pas expliqué dans l'acte du 3 juin sur un cas qui parut assez important et qui regardait les femmes sortant de couches, les paroissiens de Cortaillod envoyèrent une nouvelle députation auprès de l'évêque pour le prier de régler cette difficulté, qu'il décida ensuite comme suit :

des femmes sortant de couches.

Décision de ce cas.

Renouvellement de l'alliance avec Berne.

Claude accorde à

trop faits la même

nant 200 florins

Jean-Baptiste Aycard, chanoine de Lausanne, déclare de la part d'Aymon de Montfaucon, par un acte de Lausanne du 19 juin 1505, que les femmes sortant de couche, ne pouvant pas, à cause de leur faiblesse, aller soit à Bevaix, soit à Ponthareuse, elles devront être admises et reçues à Cortaillod, à condition que les offrandes qu'elles feront appartiendront toujours au curé, soit de Bevaix, soit de Ponthareuse, duquel elles seront paroissiennes, quoique l'autre curé soit en fonction.

Le 4 juillet, Louis d'Orléans renouvela l'alliance et la bourgeoisie que les comtes de Neuchâtel avaient avec LL. EE. de Berne. Cela avait déjà été fait l'année précédente avec les trois

autres cantons.

Claude d'Arberg ayant déjà remis à ceux du Locle leurs la Sagne pour ses trop faits pour une somme d'argent, accorda la même chose faveur qu'à ceux aux habitants de la Sagne, et cela moyennant la somme de du Loele, moyen- 200 florins d'or de Rhin, qu'ils lui délivrèrent; Claude s'engage de faire perchoyer leurs possessions à ses dépens, et ceux de la Sagne de les reconnaître et de payer quatre deniers par chaque faulx de terre que leurs possessions contiendront; mais ils réservent qu'ils ne seront pas obligés de payer les sceaux. L'acte est daté du 29 août 1505,

d'or

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