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1450

Grand Jacques de
Plancone.

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avait eu quatre batards et une

fille légitime.

auprès de lui pour avoir soin des affaires de l'Etat, et surtout pendant son absence. Le 4 septembre 1450, Grand Jacques de Testament de Plancone de Vautravers fit son testament à Essertine; il élut sa sépulture dans le temple de Notre-Dame de Môtiers devant l'autel. Comme Jacques et Jean, ses batards, étaient morts avant lui et sans laisser aucune postérité, il constitua les deux autres, Pierre et Guillemin, ses héritiers, n'ayant point d'enfants légitimes qu'une fille nommée Johannette, qui était mariée à Nicolas de Galera. Il est dit dans son testament que si l'un des deux dits bâtards meurt sans hoirs, l'autre lui succédera; que si les dits Pierre et Guillaume meurent sans hoirs, Claude de Galera, châtelain d'Essertine, seigneur de Ferrères près de la Sarraz, son petit-fils, doit leur succéder en tous ses biens. Il légue à l'église paroissiale du Vautravers, après sa mort et non auparavant, cinquante sols faibles petite monnaie pour le remède de son âme et de celles de ses prédécesseurs, pour lesquelles on devra dire toutes les semaines une messe de requiem devant son autel qui était dans la dite église. Ces cinquante sols devaient être payés annuellement par ses héritiers; toutefois ils pouvaient être rédimés par eux moyennant la somme de cinquante livres petite monnaie; mais en ce cas le curé de Môtiers devait les replacer sur un fond qui produisît cinquante sols de rente annuelle. Il ordonne à ses deux bâtards I ordonne à ses de nourrir et entretenir convenablement et d'habiller sa fille Johannette pendant toute sa vie. Il y a quatre témoins qui sont nir leur sœur. nommés dans l'acte, qui est signé par Guillaume Cuendoz de Grandson, notaire (V. l'an 1454).

deux bâtards de nourrir et entrete

Jean Vallier.

Jean Vallier vivait en ce temps (V. l'an 4349). Le temple de Fontaine-André ayant été achevé, on en fit la dédicace l'an Dédicace du tem1450 (V. 4444, 1470). Pierre des Granges, son fondateur, mou- Andrée. rut la même année 4450.

ple de Fontaine

Neuchâtel.

Le 20 octobre 1450, par un mardi, à onze heures avant midi, Grand incendie à la ville de Neuchâtel fut entièrement consumée, à la réserve de treize maisons. Les deux plus grosses cloches du grand temple tombèrent de la tour à moitié fondues; les toits du dit temple et du cloître furent brûlés, aussi bien que les maisons des chanoines. La maison du comte joignant la porte de la ville fut fort endommagée. Les archives de la ville et des chanoines furent aussi consumées, ce qui causa une grande désolation dans Neuchâtel. Le comte Jean était alors encore à Rome.

Les villes de Soleure et de Bienne firent une alliance dans Alliance de SoSoleure. On y traita magnifiquement les députés de Bienne à leure et Bieune. l'hôtel-de-ville. Hafner assure qu'on ne dépensa en ce repas que onze batz et un demi creutzer, ce qui est incroyable.

1451

comte Jean.

sie de Neuchâtel.

Le comte Jean de Fribourg étant de retour de Rome, nettoyé Retour de Rome du de tous ses péchés par le pape Nicolas V, au lieu de contribuer au soulagement des incendiés, trouva à propos d'élever Ses prétentions plusieurs difficultés. Le comte prétendait: 4° Que le conseil contre la bourgeoi de ville ne pouvait s'assembler que le maire n'y fût appelé ou son lieutenant. 2° Qu'il avait à retirer certains droits aux foires. sur les draps de couleur et de France qui se doivent vendre sur les halles au dit Neuchâtel, comme aussi sur les fenêtres marchandes. 3o Enfin que les fours et moulins de la ville devaient être banaux, desquels, pour cuire et pour moudre, les Arbitrage entre le bourgeois ne pouvaient pas se distraire. Les bourgeois ne pouvant pas consentir à ces prétentions, soumirent leur différend à des arbitres; et comme le château n'avait pas encore été réparé depuis l'incendie, on fut obligé de s'assembler au Landeron dans la maison de Jaquet de Vaumarcus. Voici l'acte qui en fut dressé :

comte et les bourgeois.

Prononciation,

lers de ville.

Prétentions du

comte.

Nous, Jean de Frybourg, comte de Neufchâtel, d'une part, Girard Noins des conseil- Berger, Richard le Pic, Menoud Meichet, Aymonet Barillier, Jacquenoud Paris, Nicolet Varnod, au nom du conseil de ville, Jacques Bretondeva et Jean son frère, Perroud Coquillon, Nicolet Rossel, Girard d'Engolon, Jacques Rolette, Jean Marchand, Jean Wavre, Jannet Viennet, Louis Rossel, Jean Amiod et Humbert Clottu, bourgeois de Neufchâtel, tant pour le dehors que pour le dedans, d'autre part: comme il y eut un différend suscité entre le dit comte et la ville, consistant en quatre articles: 1 Le comte prétend que son maire devait assister en conseil de ville. 2° Que les marchands-drapiers de Neufchâtel, aussi bien que les autres étrangers vendant des draps de France et de couleur, doivent porter leurs draps sur les halles les jours de foire et payer par chaque pile quatre sols lausannois, et pour la demi-pile deux sols même monnaie. 3° Que tous les bourgeois de Neufchâtel tenant fenêtres marchandes doivent annuellement au comte, sur le jour du grand jeudi, dix-huit deniers lausannois. 4° Que tous les fours et moulins étant banaux, les bourgeois devaient aussi ni moudre, ni cuire leur pain que dans les fours et moulins du comte. Ces différends ayant été soumis au conseil du comte, comme aussi sur Ulrich d'Erlach, conseiller de Berne, et sur deux autres du conseil de la dite ville de Berne, qu'il plaisait à LL. EE. de nommer, et qui furent Bernard Vonschaff ou d'Avenche et Rodolphe de Ringoltingen, seigneur de Les conseillers du Landshut, conseillers de Berne. Les conseillers du comte qui en jugèrent, furent François de Villarsel, abbé de St-Jean et de Cerlier; Jean d'Arberg, seigneur de Valangin; Jean de Neufchâtel, seigneur de Vaumarcus; Othenin de Cleron; Jaquet de Vaumarcus, et Jean Allart.

Arbitrés.

comte.

derniers articles.

Les bourgeois se Les bourgeois de Neufchâtel ayant entendu la quotité des censes que désistent des trois le comte attachait aux trois derniers articles ci-dessus mentionnés, en passèrent expédient, en sorte qu'il ne fut jugé que sur le premier, Le maire doit as- sur lequel les arbitres prononcèrent ce qui suit: Savoir que mon dit sister en conseil. seigneur le comte, pour lui, ses hoirs et successeurs et pour ceux qui de lui auront cause au temps à venir, peuvent et pourront mettre,

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» établir et députer un maire en la dite ville de Neufchâtel, tel que

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1451

doit garder les droits du seigneur Le conseil doit faire savoir au maire de la ville

et de la ville.

quand il s'assemble

, bon leur semblera, qui feront serment à mon dit seigneur et aux siens de garder le droit de mon dit seigneur et de la dite ville, comme il est accoutumé, et toutes les fois que les Quatre-Ministraux de Neufchâtel ou autres assembleront, pour quelque cause que ce soit, le conseil, ils devront le faire savoir duement et sans fraude au dit maire » qui sera pour lors, lequel y pourra et devra assister, si bon lui semble, ou son lieutenant, qui devra être l'un des vingt-quatre jurés, tel qu'il plaira au dit maire, pour toujours représenter la personne du seigneur. Et tant qu'il touche de faire et jeter communance et faire aussi les comptes de la ville, le maire y pourra et devra assister comme dessus est dit, ou son lieutenant, s'il lui plaît, sans que le dit maire ni son lieutenant puisse mettre empêchement en Le maire ou son faisant les dites communances et comptes, mais ce sera toujours au profit de la dite ville et au regard de faire statuts par les dits bourgeois pour la réparation et augmentation de la ville, les dits bourgeois le pourront dors en avant faire pour la cause que dessus jusques à cent sols bâlois, et au-dessous par manière qui est accoutumé; et en faisant les dits statuts, le maire pourra et devra y , être, si bon lui semble, ou son lieutenant, et ne les pourra ni ne

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devra rien détourner, ni empêcher les dits bourgeois en faisant les

lieutenant ne doit faire aueua empè

chement.

sa voix.

, dits statuts, ni avoir voix fors ainsi que l'un des autres, mais tou- Le maire n'a que , jours le plus l'emportera. Laquelle prononciation fut agréée des deux , parties. Fait au Landeron le 11 avril 1451., L'acte fut reçu par Jacques de Fère, bachelier en droit et curé de Morteau, qui le signa aussi bien que Jacques Gruère.

a

Le comte Jean et Louis de Chàlons, baron de Grandson, désirant de terminer les différends qu'ils avaient et dont il été parlé en l'année précédente, assignèrent pour cet effet une journée à St-Aubin, où ils envoyèrent leurs députés. Mais n'ayant pas pu s'entendre, ils remirent encore le tout à une autre journée qu'ils fixèrent au 8 juillet 1452.

Journée tenue à Grandson pour les limites et renvoyée

Bretiége.

Jean Rodolphe Hofmeister fit, l'an 1452, reprise du fief de Remise du fief de Bretiége de la même manière et sous la même condition qu'avait fait son père aux années 1420 et 1423.

berg succède à

Frédéric de Rhein, évêque de Bâle, étant mort le 7 janvier Arnold de Roth1451, on élut en sa place Arnold de Rothberg, docteur en droit Frédéric de Rhein, canon et doyen du chapitre. Il fut consacré à la Pentecôte par évêque de Båle. les évêques de Constance, de Strasbourg et de Worms. Il rétablit les annates dans son évêché.

Neuchâtel deman

chises, pour rem

Les bourgeois de Neuchâtel s'étant adressés au comte Jean Les bourgeois de de Fribourg, après son retour de Rome, pour lui représenter det un nouvel que, par le fàcheux incendie qui était arrivé, ils avaient eu le acte de leurs franmalheur de perdre tous leurs anciens actes, et par conséquent placer celui qui aussi ceux qui contenaient leurs franchises, le prièrent très avait été consumé humblement qu'il lui plût de leur en expédier un nouvel acte. Mais le comte ne voulut pas convenir de la plupart de leurs Le conite Jean ne franchises, niant qu'elles fussent contenues dans leurs actes; de leurs franchises.

par l'incendie.

veut pas convenir

1451

ce qui causa une grande désunion entre le comte et les bourde Berne réclamé geois, et qui obligea ces derniers d'aller à Berne pour implorer par les bourgeois, le secours de LL. EE., qui sont juges de ces différends, et qui envoyèrent aussi d'abord des députés à Neuchâtel pour tâcher d'apaiser ce différend par des voies amiables; mais cela ayant été inutile, LL. EE. firent citer les deux parties à comparaître à Berne, et y jugèrent déjà d'un accessoire le 40 avril 1454. LL. EE. de Berne Ils adjugèrent aux bourgeois de Neuchâtel la liberté de recheradjugent aux cher partout pour trouver les moyens de prouver leurs francher des preuves chises, tant par des témoins que par des écrits authentiques, de leurs franchises et qu'ils feraient un rôle de toutes celles qu'ils prétendraient avoir, à quoi ils travaillèrent avec empressement.

bourgeois de cher

1452

Perles.

Le comte Jean donna, le 1er mai 1452, en vrai fief måle, à Fief de Vaumarcus Jaquet de Vaumarcus, habitant au Landeron, pour lui, ses hoirs, savoir: les màles procréés en loyal mariage, la troisième partie Mandement de des contributions du mandement de Perles, et une sixième Gerberie de Ro- partie et environ deux tiers de la gerberie de Romont et de Vesterholz, à condition qu'il entretiendrait et desservirait le dit fief mâle, si l'occasion s'en présentait, ou si lui ou ses hoirs qui pourraient tenir des fiefs en étaient avertis. Jaquet jura d'étre fidèle suivant le droit des fiefs màles et faire tout ce qu'un bon vassal doit faire à son seigneur de fief.

mont.

Naissance de Phi

Il naquit cette année à Rodolphe, marquis de Hochberg, un lippe de Hochberg. fils qui fut nommé Philippe et qui fut dans la suite comte de Neuchatel. Il fut ainsi nommé à cause de Philippe, duc et comte de Bourgogne, qui le tint sur les fonts de baptême.

Jean, fils de Jean de Neuchâtel, invêtu du fief de Vaumarcus.

Terres en Bourgogne remises.

main-morte.

sent comme gens

Jean, fils de Jean de Neuchâtel, petit-fils de Girard, fut invêtu du fief de Vaumarcus.

Le comte Jean de Fribourg, possédant des terres en Bourgogne gisant dans les détroits de Vuillesin, de Dommartin près Arçon et Doulx, de Pontarlier, comme aussi d'Arçon et de Doulx, qui lui étaient échues par la mort de Jean Peleur et de ses enfants, qui étaient ses hommes main-mortables, Jean de Fribourg remet ces possessions, qui sont au nombre de quarante-et-une pièces de Les nouveaux te- terres, et qui sont toutes spécifiées dans l'acte, à Jean et à nanciers en jouis- Pierre Bichet, frères, pour en jouir, eux et leurs hoirs, en de main-morte. qualité de ses hommes de main-morte. Mais au cas qu'ils vinssent à mourir sans hoirs procréés de leurs corps, ou seulement l'un Desseures, c'est-à-d'entre eux, ou qu'ils soient partis et desseurés l'un d'avec l'autre, ou à partager les dites terres, qu'en ce cas elles retourneraient de plein droit au dit comte. Il leur réserva qu'ils seront obligés d'y batir une maison dans le terme de six ans et de la maintenir. Ils lui donnèrent d'entrage la somme de trente-six florins d'or de Rhin, et ils s'assujettirent à payer annuellement une

dire détronqués.

cense de vingt-deux sols six deniers esthévenants, rendables à chaque St-Martin dans son château de Vautravers. Donné au Landeron le 7 juin 1452.

1452

terres en Bourgogne.

quelles la mainmorte est assujettie

Leur valeur.

Gros tournois.

Jean de Fribourg, ayant encore acquis un maix de terre à Autre remise de Vuillesin en Bourgogne, qui lui était échu par la mort de Hugonin Budin du dit lieu, un de ses hommes de main-morte, les remit à Cuené Lamie de Dommartin, pour lui et ses hoirs nés et procréés de son propre corps en loyal mariage, à condition Conditions auxque si le dit Cuené ou ses enfants défaillaient sans laisser aucuns hoirs procréés de leurs corps, ou qu'ils seraient partis ou desseurés l'un d'avec l'autre, en ce cas les biens de celui qui défaudrait reviendraient au dit comte ou à ses hoirs, comme une échute de main-morte. Ce maix était appelé le petit maix Maix de Vuillesin. de Vuillesin, et comprenait quatorze pièces de terres. Le dit Lamie paya dix florins d'or d'entrage et se soumit à une cense annuelle de sept sols et demi esthévenants de bonne monnaie Sols esthévenants. coursable au comté de Bourgogne, qui valent six gros tournois, qu'il doit payer à chaque St-Martin au châtelain du Vautravers. Le 8 juillet 1452, les députés de Louis-le-Bon et ceux du comte de Neuchâtel s'assemblèrent dans l'abbaye de la Lance, pour tâcher de terminer le différend qu'ils avaient au sujet des limites entre la baronnie de Grandson et le Vautravers et autres difficultés; mais cette conférence fut encore inutile, comme les précédentes l'avaient été (V. les ans 1388 et 1450). L'acte de franchises des Geneveysans ou habergeants, daté Confirmation des du 9 mai 1442, ayant été consumé par l'incendie arrivé à Neu- franchises des bachâtel, ils prièrent Jean IV, seigneur de Valangin, de le leur renouveler; ce qu'il fit. Il confirma leurs franchises sur une copie qu'ils lui en produisirent, et ce moyennant la somme de cent florins d'or qu'ils lui délivrèrent. Cet acte de confirmation est daté du 12 avril 1452.

Conférence à la and de

Lance sans résultat

pour

les limites

Grandson.

bergeants.

Peste.

rées.

Il y eut cette année un grand débordement d'eaux qui causa Débordem' d'eau. beaucoup de dommage. Il y eut en outre dans la Suisse une peste qui enleva beaucoup de monde, et cependant les vivres étaient à très bas prix. On vendit dans Soleure, selon Hafner, Bas prix des den389,490 pots de vin à un creutzer le pot. Douze mesures d'a- Vin vendu à un voine valaient neuf creutzer, et douze de froment quinze creutzer. Jean d'Arberg, frère de Guillaume, seigneur de Valangin et oncle de Jean IV, aussi seigneur de Valangin, mourut le 12 mai Mort de Jeand'Ar1453. Il avait été tuteur et curateur de son dit neveu Jean IV seign' de Valangin. depuis l'an 1427 jusqu'à l'an 1450. Il n'avait point été marié.

creutzer le pot.

1453

berg,oncle deJean,

En ce temps vivait Jacques Des Grads, un fameux notaire Jacques des Grads. qui était clerc juré du comte Jean de Fribourg. Il possédait

une pièce de terre considérable gisant au-dessous du village

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