Page images
PDF
EPUB

1448

Neige.

et de grain.

ils la possédaient par ensemble. Il fut dit que si, outre cela, il
y avait d'autres difficultés concernant cette paix, le comte Jean
de Fribourg les pourrait terminer absolument.

Le 23 avril il tomba beaucoup de neige, ce qui n'empêcha Abondance de vin pas qu'on n'eût une année très abondante en vin et en grain, quoique pour lors les fruits de la terre fussent assez avancés. On fit tant de vin qu'on fut obligé d'en emplir des cuves et des Festin à Soleure citernes. Hafner assure que tous les sénateurs de Soleure firent qui ne coûta que un festin, auquel ils convièrent toutes leurs dames, et qui ne coûta en tout que 19 batz un creutzer et demi. Cinq cents pots de vin ne valaient dans Soleure que 78 batz et trois creutzer, un sac de mouture sept batz et demi.

19 batz.

Adam Ansolzheim.

Le comte Jean de Fribourg ayant quelques prétentions contre Adam Ansolzheim, ce particulier, pour se mettre à couvert des poursuites du comte, pria LL. EE. de Berne d'intercéder pour lui auprès de Jean de Fribourg, afin qu'il se déportât de lui; ce que LL. EE. ayant refusé de faire, le dit Adam leur écrivit une Déclaration de lettre par laquelle il leur déclarait la guerre; sur quoi LL. EE. se contentèrent de le censurer de sa témérité et de rire de son insolence.

guerre ridicule.

Le concile de Bâle se transporte à Lausanne.

Le 4 juillet 1448, le concile de Bâle prit fin. Le pape Félix V, qui depuis son départ de Bàle avait toujours tenu son siége à Lausanne ou à Ripaille, ordonna au concile de se transporter à Lausanne, ce qu'il fit. Il s'y assembla pour la première fois le 24 juillet 1448; et comme après la mort du pape Eugène, arrivée le 23 février 4447, et qui nonobstant sa déposition avait toujours tenu son siége à Rome, le concile avait cependant élu Felix V resigne le un autre pape, Félix V, à l'instance de l'empereur et de plusieurs rois et princes, résigna le papat pour procurer la paix à l'église, et s'en déporta en faveur de Nicolas V, et ce en présence du concile de Lausanne; ce qui advint le 7 avril 1449.

papat.

1449

cardinal à latere.

Félix V.

Ce concile déclara ensuite Félix V cardinal de Ste-Sabine, Felix V est déclaré lieutenant perpétuel du pape et son légat à latere dans le duché Revenus réservés à de Savoie, le marquisat de Montferat, le comté d'Ast, la province du Lyonnois en deçà de la Saone, dans les villes et évêchés d'Ast, de Lausanne, de Bâle, de Strasbourg, de Constance, de Coire et de Sion, avec tous les droits et revenus des dits lieux appartenant à l'église; ce qui se fit par le consentement de Le pape Nicolas V Nicolas V, qui s'engagea de ratifier tous les décrets de Félix V ratifie tous les dé- et du concile de Bàle et de Lausanne, et de confirmer dans leurs dignités tous les prélats qui y avaient assisté.

crets de Félix V.

Le concile de Lau- Le 46 avril 1449, le concile de Lausanne tint sa deuxième

sanne lève les sen

tences prononcées session. Il leva toutes les sentences prononcées par le concile
contre les parti-
sans d'Eugene IV. de Bâle contre ceux qui avaient soutenu Eugène IV.

+

1449

Pension de 25,000

florins d'or

par

mois à Félix V.

concile.

sous.

Nicolas V confirme

tous les décrets du de Lausanne. seigneur de Vn engin quite a

concile de Bâle et

Le

de

à

ceux du Locle et

Le 18 avril, le concile prononça que la chambre apostolique délivrerait par chaque mois à Félix V, pendant toute sa vie, la somme de 25,000 florins d'or, et que la cour de Rome ne pourrait mettre aucun impôt sur les gens d'église qui habitaient dans les terres de Félix V. Le 19 avril se tint la troisième session du concile de Lausanne, en laquelle Nicolas V fut reconnu pour Nicolas V est relégitime pape, auquel toute la chrétienté devait obéir, et le 25 connu pape par le du dit mois le concile s'assembla pour la quatrième et der- Le concile est disnière fois. Il confirma, ce que le concile de Bâle avait décrété à l'égard du lieu où devait se tenir le prochain concile; après quoi tous les pères partirent de Lausanne, et par une bulle du 18 juin, le pape Nicolas V confirma tous les décrets du concile. Jean d'Arberg, seigneur de Valangin, quitta aux habitants du Locle et de la Sagne la refaction des fausses brayes du château de Valangin, à quoi ils étaient obligés, et ce pour la somme la Sagne la rede soixante florins d'or d'Allemagne. Ils peuvent avoir leur re- brayes du château traite au château de Valangin en cas de guerre ou autres né- de Valangin pour cessités. Si les dites fausses brayes étaient gâtées par guerre ou engin à force, ou tombaient d'ancienneté, le dit seigneur réserve qu'en ce cas ils s'aideront à les redresser, sans porter préjudice à leurs franchises. L'acte est du 10 janvier 1449. Jean, seigneur de Colombier, ayant fait son testament le 7 mai Mort de Jean, sei1449, mourut peu de temps après. Il se donnait le titre de chevalier. Il avait épousé Jaqua de Dompré, qui lui survécut de dix-sept ans, de laquelle il eut trois fils et une fille, savoir: Antoine, seigneur de Colombier, Jacques et Jean, donzel, coseigneur de Colombier, et Marguerite, mariée 1° à François de Montfort, seigneur du dit lieu et de Vuillerens (qui vendit la seigneurie d'Essert à Jean Jaquemet, bourgeois de Neuchâtel), et 2o à Jean Stockler de Porrentruy.

faction des fausses

60 fl. d'or.

Réserve.

gneur de Colomnbier.

Ses titres.

Ses enfants.

Hochberg, avec la

de Vienne.

Rodolphe, fils de Guillaume, marquis de Hochberg, épousa, Mariage de Rodoll'an 1449, Marguerite, fille unique de Guillaume de Vienne et phe, marquis de d'Alix de Châlons, qui lui apporta les seigneuries de St-George, fille de Guillaume de Ste-Croix, Louans en Bresse, Estans, Navilly, Thays, etc. Guillaume de Vienne était encore baillif général de la FrancheComté et premier chevalier de la Toison d'or. Jean de Fribourg Jean de Fribourg fit ce mariage et s'engagea en même temps de les constituer fit ce mariage et il ses héritiers. Rodolphe de Hochberg devint, par ce moyen, le situer Rodolphe neveu du comte de Chalons et du comte Jean de Fribourg, outre qu'il était déjà le fils du cousin germain de ce dernier, étant rière-petit-fils de Varenne de Neuchâtel, dame du Landeron, sœur de la comtesse Isabelle.

s'engagea de con

son héritier.

de Hochberg donne

Par le traité de mariage ci-dessus, Guillaume, marquis de de que Gillaume Hochberg, donna à son fils Rodolphe, en jouissance, la ville de à son fils Rodolphe

en jouissance.

1449

Bas prix des vivres

1450

La ville de Fri

bourg se met sous

la protection de

Savoie,

Mariage du seign'

Sugny en Auxois, qu'il tenait par engagère de la maison d'Autriche, et il assigne et hypothèque le mariage et dot de l'épouse de son fils sur la terre de Rothelin et dépendance; il déclare qu'il veut qu'elle parvienne aux dits mariés après sa mort, à condition que s'il a d'autres enfants, le dit seigneur lui en fera récompense. L'acte fut passé au château de Joux par devant Raclet et Jacquemet, notaires tabellions au siége de Pontarlier, l'an 4449.

On fit encore, l'an 1449, beaucoup de vin et de grain, tellement que les vivres continuèrent à être à très bas prix.

Il y avait longtemps que Fribourg était mécontente d'être sous la seigneurie de la maison d'Autriche; d'ailleurs cette ville étant située entre les Bernois et le duc de Savoie, la maison d'Autriche n'en pouvait pas tirer grand parti, de sorte que la dite ville songea à se procurer quelque autre protection. Les uns voulaient choisir les Bernois, et les autres le duc de Savoie, que la pluralité préféra aux premiers.

Jean d'Arberg IV, seigneur de Valangin, épousa, l'an 1450, de Valangin avec Louise de Neuchâtel, fille de Jean, baron de Vaumarcus, seigneur de Vaumarcus. de Gorgier, de Travers, etc., et de madame de Vergy.

la fille du seigneur

Fief de Pierre

donné par Jean

d'Arberg à Hen

chely.

Reserve.

Hommage du seigneur de Valangin

Jean d'Arberg remit à Henchely, nourri de Rothelin, au nom d'Alix, son épouse, qui était fille de Jean Richard de Courtelarin et de Marguerite, fille d'Othenin de Giez, et ce pour lui et ses hoirs et ayant cause de lui quelconques, en fief et hommage lige, interposition des mains, baiser de bouche et toutes solennités requises intervenantes, savoir: six muids de froment et six muids d'avoine de cense et rente à prendre sur la moitié de la dîme de Cernier. Item une maison, un verger et un pré, le tout à usance de fief noble, à condition que le dit Henchely serait tenu de le suivre à toutes journées de guerre et autres, et à desservir le dit fief bien et fidèlement, sans barrat, en la forme et manière que les autres fiefs se doivent desservir, suivant la coutume des fiefs du pays, néanmoins sauf son droit et l'autrui (V. l'an 1354).

Le 25 mai 1450, Jean d'Arberg, seigneur de Valangin, rendit au comte de Neu- hommage à Jean de Fribourg, en la manière accoutumée. La cérémonie se fit sur le cimetière de Neuchâtel, qui est aujourd'hui la terrasse devant le temple.

chátel.

Conférence à Zo

Le 20 mai les villes de Zurich, Berne et Soleure tinrent une fingue au sujet conférence à Zofingue au sujet des monnaies, dont elles réglèrent le prix, qui avait extrêmement haussé pendant la guerre.

des monnaies.

Testament de Jean

de Fribourg, comte

de Neuchatel, en

Le 28 mai 1450, le comte Jean de Fribourg fit son testament, faveur deRodolph par lequel il institua Rodolphe, fils de Guillaume de Hochberg, son héritier. Le dit Guillaume était encore en vie, et il con

de Hochberg.

Consentement du

plus pour

succéder au comte.

tament.

sentit à cette donation. Rodolphe avait un frère nommé Guil- 1450 Jaume, qui avait épousé Nicole de Montfort; mais il n'eut point pere de Rodolphe, de part à l'héritage. Jean de Fribourg favorisa Rodolphe non- paroche pou seulement parce qu'il était l'aîné, mais aussi parce qu'il était Raisons de ce tesson neveu, leurs deux femmes étant tante et nièce (1). Il déclara par ce testament qu'en cas de difficultés au sujet de sa succession, il nommait et constituait l'official de Besançon pour L'official de Besanjuge de toutes les querelles et controverses qui naîtraient de son est établi juge. son testament, et que Rodolphe de Hochberg prendrait les armes de Neuchâtel écartelées avec les siennes. Les Audiences n'étant pas encore établies sur le pied qu'elles l'ont été et LL. EE. de Berne n'étant juges que des différends qu'il y a entre le prince et la ville, le comte Jean voulut bien nommer pour juge le susdit official, parce qu'il avait déjà été établi et reconnu comme tel par ses prédécesseurs (V. les ans 1244, 1373, 1444). Voici les propres termes de ce testament:

Fribourg.

Item je veux et ordonne que ce mien testament soit lu, publié et Teneur du testaouvert en jugement devant vénérable personne Mgr. l'official (2) de ment de Jean de Besançon, auquel je soumets toutes les disputes qui pourraient être mues sur mon testament et sur mes biens, quelque part qu'ils soient situés, etc. Item j'institue et nomme pour mon vrai héritier universel solidaire ou pour le tout dans tous et singuliers mes biens, tant paternels que maternels à acquérir, que généralement de tous autres, de quel nom qu'ils puissent être considérés, meubles, héritages, villes, châteaux, villages, rentes, censes en provenant et émoluments, avec tout honneur et utilités quelconques, duquel nom on les appelle ou puisse appeler, en quelque lieu qu'elles soient ou puissent être, sans en rien réserver (3), sinon seulement ceux desquels j'ai disposé ci-dessus, à savoir; mon bien-aimé cousin Rodolphe, marquis de Hochberg, fils de mon bien-aimé frère Guillaume de Hochberg.

Le comte Jean, par une clause de son testament, donne à Donation faite à messire Jean de Neuchâtel, seigneur de Vaumarcus, pour lui Jean de Neuchâtel. et ses hoirs mâles procréés de son corps ou devoir procréer en loyal mariage, descendant en droite ligne, au cas que de lui ne demeurent hoirs procréés de son corps, le réachat qui

(1) Indépendamment de cette relation, il paraît, par les Tables de Hubner, que Rodolphe était doublement beau-frère de Jean, puisqu'en premières noces il avait épousé une sœur de Jean de Fribourg, et que ce dernier avait épousé en secondes noces une sœur de Rodolphe de Hochberg.

(2) Le testament ne pouvait avoir pour le fief de Neuchâtel d'autre juge que l'empereur, du moins quant à ce qui regardait l'investiture, ou bien la Chambre des pairs en première instance.

(3) Il n'est nullement fait mention du comté de Neuchâtel, ni de l'arrière-fief de Châlons, ni de l'hommage que Jean de Fribourg avait prêté.

1450

et le comte de Neu

lui appartient de la terre de Bevaix et de Cortaillod, que le dit messire Jean avait acquise de feu Anselme d'Estavayer, Guyette sa femme, et de Jacques leur fils, et de feu messire Jean de Longeville, à condition que le dit Jean de Neuchâtel ou ses hoirs seront obligés de rendre au dit comte ou à ses hoirs la somme d'or et d'argent que le comte avait déjà délivrée au dit messire Jean sur le réachat de la dite terre de Beváîx et de Cortaillod, ou de les rabattre au comte sur ce qu'il pouvait lui devoir. Et au cas que Jean de Neuchâtel meurt sans hoirs mâles, il réserve que les comtes de Neuchatel, ses suċcesseurs, pourront retraire sa dite terre de Bevaix et de Cortaillod, comme il l'aurait pu faire avant ce testament. Il se retient et aux siens sur la dite terre la haute justice et ses anciens droits. Ce que dessus est signé Jean de Fribourg. Differend entre le Le comte de Fribourg et Louis de Châlons, dit le Bon, rebaron de Grandson nouvelèrent le différend qu'il y avait eu l'an 1388 entre la comchâtel au sujet des tesse Isabelle et le baron de Grandson, et qui n'avait pas été terminé en ce temps-là; c'est pourquoi on l'entreprit de nouveau cette année. Il s'agissait des limites entre le comté de Deux autres dif- Neuchâtel et la dite baronnie. On joignit à ce différend deux autres difficultés: 1° une conteste au sujet des dîmes de Vaumarcus et de Vernéa, et 2° un différend sur le droit de bochéage que les sujets de part et d'autre prétendaient avoir sur les deux seigneuries. Pour ce qui est des dîmes de Vaumarcus et de Vernéa, le comte Jean prétendait qu'elles relevaient de lui; en conséquence il ordonna à Jacques de Montagny, qui les possédait, de lui en rendre hommage; ce qu'ayant refusé de faire, Jean de Fribourg Jean de Fribourg les réduisit sous sa main et ordonna à Jacques met les dimes sous de Vaumarcus de les faire lever, jusqu'à ce que l'affaire fût mieux éclaircie. D'autre côté, Louis de Châlons, seigneur de Grandson, prétendait que ces deux dimes étaient une dépenvoyage à Rome dance de son fief de Grandson. Mais comme le comte Jean se l'issue de cette dif- proposait d'aller à Rome pour assister au jubilé, la décision de ficulté. ces différends fut renvoyée jusqu'à l'année suivante.

Le

limites.

ficultés.

Dimes. Bocheage.

sa main.

de Jean interrompt

Le comte Jean
Rome.

part pour

Naissance d'une

Hochberg, qui de

En effet, le comte Jean partit pour Rome peu de temps après qu'il eut fait son testament; voyage qu'il fit par dévotion comme un pèlerinage, afin d'obtenir du pape Nicolas V le pardon de ses péchés.

Il naquit cette année à Rodolphe, marquis de Hochberg, une fille à Rodolphe de fille nommée Catherine. Elle naquit à Neuchâtel, où Rodolphe meurait à Neucha de Hochberg était venu demeurer pour être en soulagement les affaires de l'état, au comte Jean de Fribourg, son oncle, qui étant goutteux et fort infirme, il pouvait lui être fort utile. Le comte le regardant comme s'il eût été son propre fils, il désira de l'avoir

chátel pour soigner

[ocr errors]
« PreviousContinue »