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les 3 et 22 septembre 1783, et la paix fut publiée dans Paris le 25 novembre 1783, avec tout le cérémonial usité en pareille circonstance. Le prévôt des marchands et les échevins, le lieutenant général de police, les lieutenants procureurs du Châtelet et les autres officiers y assistèrent. Ils parcoururent la ville, précédés des archers du guet, des huissiers à cheval et à pied, accompagnés du roi d'armes, des six hérauts et du corps de musique de la ville.

Le cortège, suivant l'usage, partit de l'hôtel de ville à midi, s'arrêta sur toutes les places publiques, devant le Palais-Royal, aux Tuileries, sur la place Vendôme, traversa les boulevards, et rentra à cinq heures.

Il y eut ensuite des feux de joie et de grandes illuminations dans les rues et à la façade de tous les établissements publics.

DLXX.

LOUIS XVI DONNE DES INSTRUCTIONS A M. DE LAPÉROUSE POUR SON VOYAGE AUTOUR DU MONDE. JUILLET 1785.

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«<Louis XVI avait conçu, en 1785, l'idée d'une grande entreprise dans l'intérêt de l'humanité, de la navigation et du commerce. Le capitaine Cook, envoyé par le roi d'Angleterre dans la mer du Sud, pour y découvrir un passage d'Asie en Europe par le nord, avait fait trois voyages: le premier en 1769, le second en 1772, et le dernier en 1775. Il fut tué, lors de son

dernier voyage,

dans l'île d'Owyhée, par des sauvages qu'il avait comblés de bienfaits, laissant après lui un nom immortel, et à sa patrie l'avantage de plusieurs importantes découvertes.

« Ce fut pour compléter ce que ce grand homme avait laissé imparfait, que Louis résolut d'envoyer deux frégates sur les traces du capitaine anglais, pour rechercher le passage qu'il n'avait pas trouvé, faire des découvertes dans le continent austral et dans la mer du Sud, explorer des côtes peu connues, observer des volcans, rechercher des minéraux inconnus à l'Europe, des plantes nouvelles; étudier de nouveaux peuples, et chercher au commerce de nouveaux débouchés.

«Dans cette intention il fit préparer les frégates la Boussole et l'Astrolabe, et nomma pour chef de l'expédi tion Jean-François Galaup de Lapérouse, capitaine de vaisseau 1. >>

Avant le départ de l'expédition, le roi reçut dans son cabinet à Versailles Lapérouse, en présence du maréchal de Castries, ministre de la marine, et lui donna lui-même ses dernières instructions.

er

que le

La Boussole et l'Astrolabe partirent de Brest le 1o août 1785. Lapérouse ne donna de ses nouvelles. 25 juillet de l'année suivante.

Histoire de Louis XVI, par Bourniseaux, t. II,

p. 226.

DLXXI.

VOYAGE DE LOUIS XVI A CHERBOURG.

- JUIN 1786.

CRÉPIN. 1814.

Depuis longtemps le ministère de la marine avait reconnu la nécessité d'ouvrir aux vaisseaux français un refuge entre Brest et Dunkerque. La rade de Cherbourg fut choisie comme celle qui pouvait le mieux offrir cet avantage, et en 1781 Louis XVI alla lui-même encourager les premiers travaux de sa présence.

Ces travaux marchèrent avec rapidité. «On devait lancer en mer, le 24 juin, un cône énorme; le roi voulut jouir de ce spectacle. Il partit de Rambouillet le 21 juin, avec le prince de Poix, les ducs d'Harcourt, de Villequier et de Coigny; il arriva à Cherbourg le 22, et le cône fut lancé aux cris de vive le roi1! »

Le maréchal de Castries, ministre de la marine, avait précédé Louis XVI à Cherbourg. Le lendemain de son arrivée, le roi se rendit au port à l'heure de la marée montante. << Il était, rapporte l'auteur d'un voyage publié par Lacourière, vêtu d'un habit écarlate, ayant la broderie des lieutenants généraux. Il s'embarqua à trois heures et demie du matin; en cinq heures et demie de remorque, le cône parvint au point donné pour son échouage. M. de Cessart, créateur de cette glorieuse entreprise, demanda les ordres du roi pour l'immersion, qui fut exécutée en vingt-huit minutes. »

1 Histoire de Louis XVI, par Bourniseaux, t. II, P.

237.

Le roi lui témoigna toute sa satisfaction. Il parcourut ensuite la rade, débarqua à l'île Pelée pour y prendre connaissance des fortifications; de là se rendit à la fosse du Gallet, et il rentra enfin après avoir tenu la mer plus de quinze heures consécutives.

Le retour du roi fut signalé par une triple salve des forts et de l'escadre, et à son débarquement il fut porté dans son canot par les marins et le peuple, au milieu des acclamations universelles.

DLXXII.

LOUIS XVI ABANDONNE LES DROITS DU DOMAINE SUR LES LAISSES DE MER AUX RIVERAINS DE LA GUYENNE.— 1786.

BERTHON. 1817.

Les eaux de la mer s'étant retirées, sur l'un des points de la côte de Guyenne, avaient laissé à découvert une portion de terrain qui, selon le principe du droit alors existant, était dévolue à la couronne. Cependant les riverains prétendaient, en vertu de quelques exceptions, avoir un droit particulier sur la propriété de ces terres. La cause ayant été portée au conseil du roi, Louis XVI décida contre lui-même en faveur des habitants de la côte.

Le parlement de Bordeaux vint en corps pour adresser des remercîments au roi, au nom de tous les habitants.

DLXXIII.

ASSEMBLÉE DES NOTABLES. -22 FÉVRIER 1787.

Louis XVI, pour remédier aux embarras financiers du royaume, qui s'aggravaient chaque jour, convoqua à Versailles une assemblée de notables, suivant l'exemple qui lui en avait été donné par plusieurs de ses prédé

cesseurs.

Voici en quels termes la Gazette de France raconte l'ouverture de cette assemblée :

<< Sa majesté sortit de chez elle pour se rendre à l'assemblée, étant accompagnée, dans sa voiture, de Monsieur, de monseigneur le comte d'Artois, du duc d'Orléans, du prince de Condé et du duc de Bourbon. Le prince de Conti et le duc de Penthièvre, ne pouvant se placer dans la voiture du roi, s'y rendirent dans les leurs. Le roi, qui était dans son grand carrosse de cérémonie, fut accompagné d'un détachement de vingt-cinq chevau-légers de la garde ordinaire de sa majesté, commandés par le duc d'Agénois, capitaine-lieutenant de cette compagnie, en survivance, et suivi d'un pareil détachement des gendarmes de la garde, les officiers de chacun de ces corps occupant les places qui leur sont marquées. La fauconnerie, commandée par le chevalier de Forget, commandant général des fauconniers du cabinet du roi, marchait immédiatement de

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