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ouvrages, respectés par le tems, n'ont jamais été surpassés par les historiens qui écrivirent dans la

suite.

Lorsque Mercier sortit de l'honorable prison dans laquelle il avait été renfermé avec soixante-douze de ses collègues, il m'avait engagé d'insérer dans son journal intitulé Annales patriotiques, plusieurs morceaux détachés de mes observations sur la révolution de France : quelques-uns y parurent peu de tems après le 9 thermidor ; je continuai d'en insérer jusqu'aux premiers mois de l'an trois. Ces fragmens formaient une suite de tableaux historiques, d'autant plus piquans, que rien n'avait encore été écrit sur cette matière. Un compilateur, en rassemblant ces tableaux épars, pouvait rendre mon ouvrage public malgré moi, et se l'approprier, sans y joindre les détails accessoires qui restaient dans mon portefeuille, et qui servaient de ciment pour lier toutes les parties de mon travail. Cette considération me détermina à le livrer à l'impression.

J'ai donné à mon livre le titre d'Histoire philosophique de la révolution de France, qui annonce le but moral que je me suis proposé en l'écrivant.

Si on me demande à quelle époque mon ouvrage entier sur les révolutions de l'Europe, pourra être imprimé, je répondrai que ce sera, ou quand le gouvernement, accueillant les écrivains qui ne sont protégés par personne, favorisera leurs productions littéraires, ou quand le bienfait de la paix générale permettra aux libraires de se livrer à de vastes spéculations sans aucun secours étranger.

AVERTISSEMENT

Relatif à cette quatrième Édition:

L'ACCUEIL avec lequel le public a daigné recevoir les premières éditions de mon histoire de la révolution de France, suffisait pour m'engager à retoucher mon ouvrage. Je fus encore déterminé par

d'autres considérations.

On a vu, dans la préface, que mes observations sur le mouvement révolutionnaire dont nous avons été témoins, n'étaient pas destinées à être imprimées séparément. Elles devaient former la suite d'un tableau général des révolutions de l'Europe, depuis la chûte de la république romaine, jusqu'à nos jours. Ce cadre excluait les détails et une infinité de faits qui se perdront dans la suite parmi les événemens de la même nature, absolument oubliés.

Lorsque je résolus d'en faire un ouvrage particulier, je lui donnai l'étendue convenable. Mais les horreurs commises par Robespierre avaient laissé une impression si profonde, et on craignait tellement de les voir se renouveler, que je ne décidai un libraire à rendre public mon manuscrit, qu'en consentant d'en supprimer plus de la moitié. Des époques entières de la révolution restèrent omises, d'autres lacunes, dans les endroits les plus intéressans, laissaient le lecteur en suspens. Mon livre

b

ouvrages, respectés par le tems, n'ont jamais été surpassés par les historiens qui écrivirent dans la

suite.

Lorsque Mercier sortit de l'honorable prison dans laquelle il avait été renfermé avec soixante-douze de ses collègues, il m'avait engagé d'insérer dans son journal intitulé Annales patriotiques, plusieurs morceaux détachés de mes observations sur la révolution de France : quelques-uns y parurent peu de tems après le 9 thermidor ; je continuai d'en insérer jusqu'aux premiers mois de l'an trois. Ces fragmens formaient une suite de tableaux historiques, d'autant plus piquans, que rien n'avait encore été écrit sur cette matière. Un compilateur, en rassemblant ces tableaux épars, pouvait rendre mon ouvrage public malgré moi, et se l'approprier, sans y joindre les détails accessoires qui restaient dans mon portefeuille, et qui servaient de ciment pour lier toutes les parties de mon travail. Cette considération me détermina à le livrer à l'impression.

J'ai donné à mon livre le titre d'Histoire philosophique de la révolution de France, qui annonce le but moral que je me suis proposé en l'écrivant.

Si on me demande à quelle époque mon ouvrage entier sur les révolutions de l'Europe, pourra être imprimé, je répondrai que ce sera, ou quand le gouvernement, accueillant les écrivains qui ne sont protégés par personne, favorisera leurs productions littéraires, ou quand le bienfait de la paix générale permettra aux libraires de se livrer à de vastes spéculations sans aucun secours étranger.

AVERTISSEMENT

Relatif à cette quatrième Édition:

L'ACCUEIL avec lequel le public a daigné recevoir les premières éditions de mon histoire de la révolution de France, suffisait pour m'engager à retoucher mon ouvrage. Je fus encore déterminé par d'autres considérations.

On a vu, dans la préface, que mes observations sur le mouvement révolutionnaire dont nous avons été témoins, n'étaient pas destinées à être imprimées séparément. Elles devaient former la suite d'un tableau général des révolutions de l'Europe, depuis la chûte de la république romaine, jusqu'à nos jours. Ce cadre excluait les détails et une infinité de faits qui se perdront dans la suite parmi les événemens de la même nature, absolument oubliés.

Lorsque je résolus d'en faire un ouvrage particulier, je lui donnai l'étendue convenable. Mais les horreurs commises par Robespierre avaient laissé une impression si profonde, et on craignait tellement de les voir se renouveler, que je ne décidai un libraire à rendre public mon manuscrit, qu'en consentant d'en supprimer plus de la moitié. Des époques entières de la révolution restèrent omises, d'autres lacunes, dans les endroits les plus intéressans, laissaient le lecteur en suspens. Mon livre

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ouvrages, respectés par le tems, n'ont jamais été surpassés par les historiens qui écrivirent dans la

suite.

Lorsque Mercier sortit de l'honorable prison dans laquelle il avait été renfermé avec soixante-douze de ses collègues, il m'avait engagé d'insérer dans son journal intitulé Annales patriotiques, plusieurs morceaux détachés de mes observations sur la révolution de France : quelques-uns y parurent peu de tems après le 9 thermidor ; je continuai d'en insérer jusqu'aux premiers mois de l'an trois. Ces fragmens formaient une suite de tableaux historiques, d'autant plus piquans, que rien n'avait encore été écrit sur cette matière. Un compilateur, en rassemblant ces tableaux épars, pouvait rendre mon ouvrage public malgré moi, et se l'approprier, sans y joindre les détails accessoires qui restaient dans mon portefeuille, et qui servaient de ciment pour lier toutes les parties de mon travail. Cette considération me détermina à le livrer à l'impression.

J'ai donné à mon livre le titre d'Histoire philosophique de la révolution de France, qui annonce le but moral que je me suis proposé en l'écrivant.

Si on me demande à quelle époque mon ouvrage entier sur les révolutions de l'Europe, pourra être imprimé, je répondrai que ce sera, ou quand le gouvernement, accueillant les écrivains qui ne sont protégés par personne, favorisera leurs productions littéraires, ou quand le bienfait de la paix générale permettra aux libraires de se livrer à de vastes spéculations sans aucun secours étranger.

AVERTISSEMENT

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