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Quatre fois Mgr de Saint-Vallier réunit ses curés en synode : les résolutions qui y furent prises, de même que les nombreuses ordonnances qu'il rendit dans le cours de son administration, constituent les principaux éléments de la belle discipline ecclésiastique et paroissiale de nos jours, dont Mgr de Laval avait, avec tant de solidité, « posé les fondements » (1).

Ajoutons à cela le catéchisme qu'il publia en 1700 pour son diocèse, le Rituel qu'il donna en même temps à son clergé, son Règlement pour les Conférences ecclésiastiques, et l'on aura une idée de l'œuvre pastorale de Mar de Saint-Vallier (2).

(A suivre).

Abbé A. GOSSELIN.

<< La Providence, ajoute-t-il encore plus loin, a parfois des retours cruels... » (Ibid., p. 573 à 589).

En effet, les Jésuites, « qui n'avaient pas dit un éternel adieu à la Louisiane, y étant revenus quelques années plus tard, ce fut à leur tour de voir leur juridiction méconnue. Mer de Pontbriand ayant nommé l'un d'eux son grand vicaire pour la colonie, les Capucins ne voulurent pas se soumettre à son autorité : « Ils refusent, écrit l'abbé de l'lle-Dieu, de reconnaitre la juridiction dans la main d'un Jésuite, nommé grand vicaire pour la Nouvelle-Orléans et le cours du fleuve en remontant jusqu'à Mobile... Ils prétendent, ajoute-t-il, ètre indépendants de l'Ordinaire, se donner pour missionnaires apostoliques, et ne reconnaître que la mission du Pape..,» (Archives de la marine, Canada, correspondance générale, vol. 100, Lettres de l'abbé de l'Ile-Dieu au ministre, 21 juillet et 3 nov. 1755).

Il fallut que Msr de Pontbriand écrivit à la cour et implorât sa protection pour faire reconnaitre par les Capucins la juridiction de son grand vicaire à la Louisiane. Il fut même obligé d'en interdire deux, « les plus mutins et les plus révoltés contre l'autorité légitime de l'Ordinaire. » (Ibid., vol. 102, Lettre de l'abbé de l'Ile-Dieu, 30 oct. 1757).

(1) Lettre de S. E. le cardinal Taschereau à l'auteur, publiée au commencement de la Vie de Mar de Laval.

(2) Mandements des évêques de Québec, t. I, p. 393.

COMMANDERIE DE CHANU

Après la commanderie de Saint-Étienne de Renneville, de beaucoup la plus importante (1), vient celle de Chanu située sur la commune de Villiers-en-Désœuvre, canton de Pacy-sur-Eure.

Les titres ont été perdus antérieurement à la Révolution puisque le commandeur Guines de Bonnières se plaignait, en 1763, de leur disparition, et, pour y suppléer, ordonnait de faire rendre les aveux. Il nous est donc impossible de connaître le fondateur.

Primitivement, au temps des Templiers, Chanu n'avait qu'un seul membre, Heurgeville. Dans la suite, c'est-à-dire au XIVe siècle, les chevaliers de Rhodes y ajoutèrent la commanderie de Prunayle-Temple, puis, au xvre siècle, celle du Val-Denis et de Fontainela-Cado, aujourd'hui Fontaine-Heudebourg.

A l'époque de la Révolution, ses principaux membres étaient dans l'Eure Brécourt, commune de Douains; Bueil; CHANU, cheflieu; Fontaine-Heudebourg; Gadencourt; Heurgeville; la Harelle, commune d'Heurgeville; le Hallot, commune de Villiers-enDésœuvre; le Val-Denis, commune du Plessis-Hébert; SaintChéron, réuni à Breuilpont. Dans Seine-et-Oise Arnouville, Boinvilliers, Epone, Orvilliers et Prunay-le-Temple.

Un mot sur quelques-uns de ces membres avant d'en venir au chef-lieu, Chanu.

BRÉCOURT. La présentation à la cure de Notre-Dame de Brécourt appartenait au commandeur de Chanu avec la dime de la paroisse, louée en 1767 à Jean Roycourt, curé, moyennant 850 livres. Les droits honorifiques étaient : 1° un banc dans le chœur et un dans la nef pour les domestiques, au lieu le plus

(1) Cf. Revue catholique de Normandie, aunée 1894 (septembre), 1895 et 1896.

convenable; 2o d'avoir l'eau bénite le premier, après le clergé, ainsi que le pain béni et l'encens; 3° d'aller le premier en procession, après le clergé; d'être recommandé nommément au prone; 4o d'avoir une sépulture dans le choeur et litre funèbre au dedans et au dehors de l'église; 5° d'assister aux comptes de la fabrique afin de savoir l'usage qu'on faisait des revenus. Puis, à cause de la haute justice, suivant le coutumier des chartes, droit: 1o de rachats; 2o de gands; 3o de marc d'argent; 4° de mets de mariage; 5o de colombier à pied, de chasse, lots et ventes, de saisines, d'amende, de cens, rentes seigneuriales, de champart, etc.

BUEIL. Les archives nationales (S. 4987, suppl. no 6) possèdent une pièce du mois d'avril 1239 très intéressante pour Chanu (1). C'est une lettre de Robert, seigneur de Bueil, par laquelle il confirme et amortit la vente de Jean des Essarts, chevalier, aux Templiers, pour 173 livres parisis de 43 journaux et un quartier de terre à semence au territoire de Bueil « in territorio de Bouol » aux lieux dits à la Couture, près du bois d'Halencourt, à la Couture de Villiers, à la Pierre-Tournante, à la Grande-Couture derrière l'église de Villiers retro monasterium de Vylers » et à la Couture de la Croix-Béjet et à la Couturelle de Mesler. Le commandeur avait droit, sur cette paroisse, de pressoir banal, plus la moitié de la dime à partager avec le sieur abbé d'Ivry et le curé. A cause du pressoir banal les vassaux de Chanu étaient obligés de venir pressurer leur vin à Bueil et de payer le cinquième pot des vignes relevant de la dite seigneurie.

FONTAINE-HEUDEBOURG.

-

Voici d'après le Livre Vert quelle était la situation de cette petite commanderie en 1373 :

Fontaine-la-Cado, chief de baillie, jadis du Temple, sans chapelle f. Simon de la Fosse, prestre et commandeur de la dicte baillie, 40 ans. Revenus 60 1. 2 s. 10 d. Charges 59 1. 2 s. 10 d. »

(S. 5543).

Rentes en argent à divers termes, par an xxx l. xv s. in d. Le revenu de l'eaue, chacun an

Lerbe du grand et du petit vivier

XV acres de terre à 1 s. l'acre, val

v acres de pré à XXIII s. l'acre

Acre et demi de vigne à xu s. 1 d. l'acre

(1) Voir appendice I, la charte de Robert, chevalier.

XXX S.

XXII S.

XXX S.

vi l.

XX S.

La jurisdicion dudit lieu n'est de nulle valeur, parce qu'elle couste autant à garder comme elle vault. Néant.

xv acres de bois, de quoy il faut pour ardoir à l'ostel un acre, et les aultres XIV acres tournant au profit de M. le Prieur de France. LXXVI chappons à I s. le chappon, val

XI gélines à XVIII d. la géline, val

VII setiers de grains à xII s. t. le setier, val

Le pressouer dudit lieu, vault

Vixxx eufs, 11 eufs à 1 d., val

VII 1. XII s.

XVI S.

III 1. ш d.

XX s. t. v s. v d.

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Au villaige dudit Fontaine a environ xxv feuz, hommes de la religion, justiciables à toute jurisdicion. » (Visite de 1495) (1). Cette commanderie possédait une soixantaine d'arpents et un moulin sur sur la rivière d'Eure. Son revenu était en 1581 de 200 livres, en 1628 de 450, en 1757 de 870 et en 1783 de 1400 livres.

Mannier, dans son Grand Prieuré de France, lui donne les commandeurs suivants :

1337. — Le chevalier Jehan de Gillocourt.

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C'est à cette époque que Fontaine-Heudebourg fut réuni à la commanderie de Chanu avec le Val-Denis. Il y avait un logement pour le commandeur, grange, pressoir, fournil, colombier, prison

(1) Arch. nat. s. 5588 p. 54. Frère Simon Charpentier qui était alors commandeur possédait également Bourgoult.

à cause de la haute, moyenne et basse justice, moulin banal, terres labourables, prés, jardins, bois, barronie, censives en argent, grains, volailles, droits de pêche, etc. Le logement du fermier comprenait une cuisine, un cabinet, un escalier en pierre et deux chambres. Quant au moulin, il se trouvait à 200 pas de la ferme sur la rivière d'Eure et n'avait qu'une seule roue. C'était un bâtiment en pierre d'un côté et en colombage sur les trois autres côtés. Le domaine consistait en 18 acres de terres labourables, 8 de prairies, 3 petits bouquets de bois contenant 23 acres, en coupe annuelle, d'environ 2 acres, plus douze acres de terres labourables à Reuilly.

Le commandeur avait le titre de baron.

Fontaine-Heudebourg se trouve à quatre lieues de Pacy, à trois lieues de Gaillon et à six lieues de Chanu. (Arch. nat., s. 4987). HEURGEVILLE, commune réunie à Villiers-en-Désœuvre par ordonnance du 30 décembre 1844, se trouve à une demi-lieue nord-est de Chanu. Voici d'après le Livre Vert quelle était l'importance de ce membre:

arpens de terre arable à XII d. l'arpent

III 1. p.

XXVIII chappons à xvi d. chascun, III poucins à vin d. le poucin, v eufs à II s. le cent

x setiers et i boisseaux d'avoine à ш s. le setier
II mines, boisseau de blé à 1 s. le setier
II muis et demi de grains de dismes

I barils de vin de disme à Hurgeville

Sur lesglise de Saint-Yllier-le-Bois, chacun an

XLVIII s. x d. p.

XL S. IX d. p.

IIII s. III d.

v l. t.

XXX s. t.

xx s. t.

Sur la paroisse de Buel, de rente, argent et chappons x 1. XIII s. III muis de vin de dismes, le mui LX s. valent

I arpens et demi de vigne par an

En la ville de Gadencourt en rentes

XI arpens de prez, chacun arpent vIII s. valent par an Pacel come de Pacy: Sur la ville de Passeel disme part

En la ville de Brécourt, rentes dismes et champart ш

a de Vernon, rentes et dismes
de Gamilly, I arpens de vigne

de Selvre (?) rentes

xu l. t.

v francs

LI S. t.

v francs

et chamII 1. t. III s.

1. p. xш d. XII l. II s. Ix d.

LX S.

XVII s. vIII d.

(Eure-et-Loir). A la chaussée d'Isvri, en deniers XXVIII s. vI d. t.

En la ville de Lommoye, en grains

VIII s. t.

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