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d'Héauville et à la nomination du prieur, puisque Mre G. Varengue menace de le forcer à lui fournir la portion congrue.

La cure de Biville n'était d'ailleurs pas aussi pauvre que le plaignoit Mre G. Varengue d'après l'extrait d'un pouillé du XVIIe siècle que M. E. Fleury, vicaire de choeur à la cathédrale, a eu l'obligeance de nous communiquer, elle valait 500 livres et payait 30 livres de décimes, Helleville, d'égale valeur, ne payait que 24 livres. Quant à Héauville, rapportant seulement 300 livres à son curé, il n'était soumis qu'à un décime de 13 livres.

Et maintenant, quelle valeur attribuer à ce pouillé » qui, d'ailleurs, n'est qu'une copie faite sous l'épiscopat de Mar de Loménie de Brienne tirée sur une autre copie faicte l'evesché vacant, par la mort de messire Eustache de Lesseville arrive le 3 decembre 1665 et a laquelle copie il doit être faict beaucoup d'additions et corrections suivant le temps présent »? Tout ce que j'en puis dire, c'est que l'observation du dernier copiste est on ne peut plus exacte, du moins en ce qui nous concerne, puisque le pouillé en question donne encore le prieur d'Héauville comme patron de la paroisse alors que le patronage était aliéné depuis bientôt cent ans et qu'il attribue le patronage de Biville au prieuré de Vauville qui ne l'a jamais possédé.

(A suivre)

L. COUPPEY,
Curé de Clitourps.

NOTES

SUR LA VIE ET L'EUVRE

DE

FÉLIX BUHOT

PEINTRE-GRAVEUR

Le vendredi 29 avril 1898, avaient lieu à Paris, en l'église SaintNicolas-du-Chardonnet, les obsèques de Félix Buhot âgé de cinquante-et-un ans à peine — l'un des maîtres peintres-graveurs de notre temps.

Mgr Le Nordez, évêque titutaire d'Arca, auxiliaire de Verdun, assistait à cette funèbre cérémonie. L'évêque actuel de Dijon donna l'absoute à ce compatriote qui fut de ses amis. Sa Grandeur était entourée de MM. Benedicte, conservateur du musée du Luxembourg, Bracquemont, Lepère; de MM. Huard et Henri Mauduit, admirateurs passionnés du défunt; de M. Bruman, secrétaire général de la préfecture de la Seine, et d'une foule d'autres amis qui, tous, se firent un devoir d'accompagner jusqu'au cimetière de Boulogne la dépouille mortelle de Félix Buhot et tinrent à dire un suprême adieu, au nom de la BasseNormandie tout entière, à cet artiste normand qui aima tant sa

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terre natale et qui, par sa vie et par son œuvre, demeurera l'une de ses gloires les plus brillantes.

Voici, sans autre préambule, sur cet artiste bien connu des iconophiles des deux mondes, quelques notes écrites à la demande de M. le président de la Société archéologique de Valognes, dont Félix Buhot fut membre correspondant et protecteur dévoué.

I

SA VIE

M. Félix-Hilaire Buhot naquit à Valognes, rue de Fantaisie (aujourd'hui route de Cherbourg), le vendredi 9 juillet 1847. Il était fils d'un modeste commerçant de notre ville, FlorentinLouis Buhot, et de Anne-Appoline Jobelin, marchande de nouveautés.

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Son enfance semble avoir été austère. Il perdit son père et sa mère de très bonne heure et fut élevé par Melle Pasquier, sa chère et vénérée Pommée, qu'il ne cessa de regarder comme sa seconde et bonne maman. Il fit ses études au collège de notre ville et s'y fit remarquer par les rares qualités de son esprit et de son cœur. Le jeune Félix fut toujours, au dire de ceux qui le connurent le mieux à cette époque, un écolier modèle: ses maîtres aimaient à le donner en exemple à ses condisciples, tant au point de vue de l'étude et de la conduite qu'au point de vue de la loyauté, de la droiture et du bon caractère.

Ses devoirs étaient toujours achevés, bien soignés et parfaitement écrits.

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Entre temps, notre artiste en herbe s'exerçait à dessiner et à peindre; il étudiait même la botanique avec le P. Vignon, mort récemment curé-doyen de la Haye-Pesnel, pour lequel il conserva jusqu'à la fin de sa vie une vénération profonde, j'allais dire un véritable culte.

A défaut de palmarès, je retrouve dans le Journal de Valognes, de 1860 à 1865, les places de Félix Buhot et je constate qu'il était à peu près invariablement le premier ou le second.

A seize ans, il était un des rares visiteurs de la bibliothèque municipale. On lui laissait copier dans les manuscrits des lettres

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