lestude judiciairement faicte d'icelluy en la court de haulte justice dud lieu de Cherbourg par nous Jean Leverrier escuier, sieur de Tocqueville, conseiller du roy, lieutenant de mons le bailly de Costentin le samedy vingt sixieme jour d'octobre lan mil cinq cent quatre vingts dix a la requeste de noble homme Louis Lebourgeois sieur de heauville stipulle par Guillaume des Moustiers, escuier, pour luy valloir ce qu'il appartiendra. >>

Il semble pourtant que mre F. Le Bourgeois ait vraiment renoncé, au moment où il dictait ainsi ses dernières volontés, à une partie au moins de ses bénéfices, car, dès l'année suivante, les gens des finances poursuivaient son successeur à Héauville :

Les gents des comptes du Roy nostre sire en Normandie a l'un « des huissiers de la Chambre des dicts comptes sur ce requis, veu << la requeste a nous présentée par mtre Adrian Auber huissier des dicts comptes a ce que taxe luy soit octroyée de s'estre, instance du procureur général du roy en la dicte chambre et en vertu de l'arrest d'Icelle du quinziesme jour de novembre dernier, trans( porté en la vicomté de Vallongnes en parlant a Pierre Messan son fermier dans le dict prieuré qu'il ayt a faire au roy le ⚫ serment de fidellité bailler declaration du revenu temporel dud prieuré en la dicte chambre des comptes et obtenir en Icelle <arrest de dernière main levée veu aussi l'exploit du dict Auber ⚫ du vingt deuxiesme jour de decembre aussi dernier contenant « ce que dessus, conclusions du procureur général du roy et tout ⚫ considéré taxé avons a icelluy Auber pour ses paines et sallaires <«<davoir faict le dict exploit la somme de douze livres et quattre « livres à celluy qui en fera le recouvrement au payment desquelles sommes le dict sieur Prieur son receveur ou fermier y seront contraints comme pour deniers royaux, parceque celluy qui sera employé aud recouvrement de la presente taxe ne pourra prendre pour ses frais que les dictes quattre livres a paine de concussion, de ce faire vous donnons pouvoir, donné à rouen le vingt huictiesme jour d'apvril mil cinq cent quatre << vingt un. Signé : Langloys.

(

Et au dos un sieur Pochon reconnaît avoir « le cinquiesme novembre suyvant touché les dictes taxes des mains du sieur titulaire. »

(A suivre)

L. COUPPEY, Curé de Clitourps.

COMMANDERIE DE CHANU

(Suite et fin)

Frère Jacob de Foyal naquit le 18 octobre 1583 de François Ier du nom et d'Aimée de Raguier. Reçu le 16 juin 1601, il devint commandeur de Chanu en vertu d'une bulle du Grand-Maître donnée à Malte le 18 décembre 1626. Il est connu sous le nom de commandeur d'Allonnes. C'est lui qui fit bâtir la chapelle domestique dudit Allonnes, où il mourut en janvier 1649.

Pierre de Foyal, fils de François II et d'Anne du Refuge, né le 3 décembre 1609, fut reçu dans l'Ordre le 6 novembre 1628.

1650. Frère PIERRE DE GUETS DE LA POTINIÈRE, reçu en 1610 d'argent au chevron de gueules, chargé de 5 besans d'argent, l'écu brisé d'une molette d'éperon de sable vers le canton dextre. Sa famille habitait le diocèse de Chartres. En 1643, il était commandeur d'Eterpigny dans la Somme et, en 1634, de Sours dans l'Eure-et-Loir, arrondissement et canton de Chartres. Le 16 avril 1654, il présente Pierre Loudin, diacre, à la cure de Brécourt, vacante par le décès de Pierre Valée, et, le 16 octobre, Robert Goubert, curé de Notre-Dame d'Angerville, qui, le 17 septembre 1655, résigna son bénéfice en faveur de Nicolas Souillart.

On ne le trouve plus à Chanu en 1663, puisque le registre des visites (S. 5559 arch. nat.) mentionne son successeur. Des aveux lui furent rendus en 1657 et 1659 (arch. nat., S. 4985).

1662. Frère FRANÇOIS DE BROUILLARD DE COURSAN, reçu le 30 mai 1615, d'argent à deux léopards de gueules, originaire du diocèse de Sens. Mannier lui donne, par erreur, le nom de Bre

villers de Coursans. Vertot ainsi que le registre des visites de 1659 et toutes les pièces qui le concernent, disent de Brouillard ou de Bruillard.

Dès le 12 juillet 1662, il présente à la cure d'Heurgeville, vacante par le décès de Simon Doré, Nicolas du Moulinet, du diocèse de Chartres et, le 29 novembre, à celle de Brécourt, Louis de Clèves, du diocèse de Reims, qui permuta, le 14 juillet 1665, avec Pierre le Blond pour la chapelle de Sainte-Marguerite en l'église collégiale de Notre-Dame de Vernon. Pierre le Blond mourut l'année suivante et, sur la présentation du commandeur, fut remplacé, le 3 juillet 1666, par Pierre de la Marre, du diocèse de Lisieux, qui résigna son bénéfice le 28 mars 1669 en faveur de Marin Louvel, du diocèse du Mans. Nous trouvons encore une présentation de Frère François de Brouillard pour le bénéfice de Chanu vacant par la démission de Nicolas du Moulinet, aussitôt remplacé par Marin Condevillain (27 février 1663).

Il nous faut ici parler du fief Bataille possédé, depuis plusieurs siècles, par la commanderie et que les seigneurs de Bréval voulurent revendiquer comme relevant de leur châtellenie. Voici d'abord une pièce donnant l'état des fiefs mouvants de Chanu :

Ung fief nommé le fief de Hallot sis en la paroisse de Heurgeville, relevant de la commanderie en foy et hommage. Ung autre fief nommé le fief Bataille s'estendant et dépendant de la commanderie en foy et hommage et a le dict fief droict de justice, etc - Ung autre fief nommé le Saux, etc. » Extrait d'un papierterrier fait par frère Simon de Richaumont, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, seigneur et commandeur de Chanu en 1404. Ce mémoire constate, sur les différents terriers, la même nomenclature sous les commandeurs : Claude de la Sangle, Nicolas Louchart, Jean de Vieilmaison en 1537; sous Nicolas de Feuguerolles, qui fut plus de quarante ans commandeur de Chanu ainsi que Jean de Guerna; sous Jacques de Foyal d'Allonnes (1) et enfin sous Frère des Guets de la Potinière, actuellement commandeur (2). Le 23 juillet 1659, Frère François de Brouillard écrivait ce qui suit :

(1) Il avait été vingt-huit ans commandeur de Chanu d'après cet état. (2) Mémoire pour soutenir le procès (Arch. de Seine-et-Oise, série E 2292).