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que les auront peu obtenir des revenus des baulx ou aultres << titres et enseignements demandés en nos mandements pour en fere et arrester certain prix sur lequel les bannyes et adjudica<tions soient fetes ainsy qu'il est contenu en lad. commission. Le fief terre et sieurie de heauville appartient au prieur dud lieu auvecq gage plège court usage dignitez et libertés et appartenances franchises et deppendances ainsy qu'il ce consiste en plusieurs rentes et services en plusieurs et diverses parties, en argent vingt trois livres dix huit souls ung denier vallant pour le fort principal au denier vingt cinq cinq cents quatre vingts dix sept livres douze souls, ung denier, en forment neuf vingts troys (207) bouisseaulx et demy mesure de Cherbourg arbittrés et vallant au fort a raison de quatre souls chacun bouisseau trente six livres quatorze souls suyvant l'attestation des officiers pour le roy a Vallognes sous le prix que les grains ont esté vendus en justice depuys six ans vallant les dites 36 livres 14 souls au denier vingt cinq neuf cents dix sept livres dix souls, en avoyne trente neuf boisseaulx extymés comme dessus. « a deux souls six deniers le bouisseau vallant quatre livres « 17 souls 6 deniers de pareille rente et pour le fort principal six « vingts une (126) livres 17 souls six deniers, pour huit chappons <«< a deux souls la pièce seize souls de pareille rente vallant au fort principal vingt livres, pour neuf vingts (180) guellines estymés a vingt deniers tournois piece neuf livres tournois de rente vallant pour le fort principal unze vingt cinq livres. (225) tournois, pour le moulin de lad sieurie 25 livres 10 souls de pareille rente suyvant le bail afermé par led prieur pour cinq ans le troisiesme d'octobre 1559 vallant les 25 livres dix << souls pour le fort principal six cents trente sept livres dix souls. Et pour le droict de gage plège dix livres tournois de pareille rente vallant pour le fort principal deux cents cinquante livres, montant lesd parties ensemble a la some de cent dix livres 15 souls 7 deniers et pour le fort principal deux mil sept cents soixante neuf livres 15 sols 7 deniers A la requeste de nobles hommes maistres Ferrand et Robert dictz Bourgeois a ce present Jehan Lebourgeois, escuier, fils dud <«< Robert sur lequel prix nous avons déclaré que led fief serait banny par affiches qui seront mises tant en lad paroisse de heauville quen ceste ville de Coustances et signifié aud prieur

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pour estre led fief vendu et adjugé au plus offrant et dernier encherisseur le merquredi vingt cinquiesme jour daoust prochain venant en lauditoire royal et juridiction dud Coustances. « Et donnons en mandement a chacun des sergents dud baillage... Signé : Dancel, Escoullant, Potier avec paraphes. Fait par coppie par moy Robert Messent sergent royal ce ving deuxième jour d'aoult lan mil cinq cents soixante troys et ay affiché << la présente à la porte de l'église de heauville es présences de P. Lefranc, François Bonamy, Pierre Messent, Fr. Lechevallier, « P. Cappelain. >

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Le 25 août, les enchérisseurs furent peu nombreux ou peu entêtés, car le prieur ayant refusé de reprendre le fief au prix d'estimation, il fut adjugé à Jean Lebourgeois escuier, pour la somme de deux mille huit cents livres tournois, sur laquelle il paya immédiatement 827 livres 1 sou 8 deniers montant de l'imposition du prieuré et des frais afférents à la vente. Quand au reste. 1972 livres 18 sous 4 deniers, il fut liquidé en plusieurs fois et la première année qu'il sera priour d'Heauville, Robert Fabien prinz et recueili au greffe de Mr le bailly de Costentin en ce « siège de Constances les tiltres de constitution de cent dix livres. de rente en plusieurs parties baillies et paymens faicts par l'adjudication du fief de Heauvillle..... vallant en fort principal ⚫onze cents livres tournois. » Et Me Nicolas Merville (ou Merveille) chanoyne en l'eglise cathédrale pour luy et noble homme Jacques de la Montaigne, sieur de Crasville recepveurs des << deniers procedants de la vente du temporel du clergé du « diocèse pour parfaire le réglement de leurs comptes vers 1580 ordonnèrent que dans le temps de troys moys on aruptât et consignåt es mains d'unz suffisant bourgeois de ce lieu la « somme de huit cents soixante douze livres 18 solds 4 deniers tournois pour le parfournissement de lad somme de dix-neuf « cents soixante douze livres 18 solds 4 deniers tournois, pour estre employés au profilt dud prieuré..... ils y seront contraints par les voyes de droicts. Led prieur reservé à poursuivre ses interets pour le passé ainsi qu'il advisera. » Le débiteur acheva bientôt de payer sa dette car sur la marge de cet article on peut lire : Est apparu du certificat de la réception des contrats de dix livres <<< de rente soubz le signe de Ferrand Lebourgeois, ensemble un contrat de quatre vingt sept livres cinq solds 10 deniers tournois

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passes devant les tabellions de Valloignes en datte le jeudi 10e jour de novembre mil cinq quatre vingts troys. »

(A suivre).

L. COUPPEY,

Curé de Clitourps.

ANECDOTES BAS-NORMANDES

DE

CONSTANTIN DE RENNEVILLE

(Suite)

IV

UN PROCÈS DE SORCELLERIE A CARENTAN
AU XVII SIÈCLE (1)

(Inquisition Françoise, II, 13)

Je dis à mes compagnons [continua Renneville] que j'avois été directeur à Carenten, ville de Normandie, capitale du Cotentin, où l'on avoit fait le procès à une quantité prodigieuse de sorciers, des environs de la Haye du Puits, entr'autres aux curez de Coigny et de Saint Symphorien et à la dame de la Couture le Goüex, mère du lieutenant de l'élection de Carenten, principaux acteurs d'une prétendue diablerie; que les officiers du présidial de cette ville en avoient condamné trente deux au feu, entre lesquels étoient les deux curez et la Dame de la Couture mais que le Parlement de Rouen renvoia absous, à la réserve des curez de Coigny et Saint Symphorien, que l'on renferma entre quatre

(1) Ce procès a été raconté par M. de Pontaumont, dans son histoire de la ville de Carentan et de ses notables, p. 226 et suiv.

murailles, pour les profanations qu'ils avoient commises: comme de faire de l'eau bénite au sabat avec l'urine des assistans; de célébrer la messe avec des hosties noires et de faire mille impuretez abominables.

Parmi les dispositions faites contre ces prétendus sorciers, il y en avoit de tout à fait plaisantes. Il y avoit un valet, par exemple, de la dame de la Couture le Goüex, que nous nommerons Madame Chandeleur, puisque c'étoit sa seigneurie de sabat, qui lui avoit soutenu dans ses dépositions, et à qui je l'ai fait répéter plusieurs fois, qu'un jour ladite Dame Chandeleur, étant allée passer la journée au village des Bouhons (1), chez le nommé M. de Taillishyver, conseiller au présidial de Carenten, son parent, et de la même catégorie que la Dame Chandeleur, ils se régalèrent bien avant dans la nuit. C'étoit pendant le temps du carnaval en hyver. La cavalle qui avoit apporté cette dame chez le Taillis-hyver avoit un poulain. On l'avoit mise à paître dans un de ces herbages qui en ce païs là sont les meilleurs du monde, d'où elle s'étoit échapée, pour courir à son poulain. Le valet de la Dame Chandeleur en avertit sa maîtresse, lorsqu'elle étoit au plus fort de son régal. Elle lui dit qu'il n'y avoit pas grand mal à cela, pourvû qu'il eût réservé la bride. Il l'assura qu'elle étoit encore pendue à une cheville dans l'écurie du sieur du Taillis. Enfin il falut partir, après que la Dame Chandeleur eut poussé la débauche bien avant dans la nuit, avec le Taillis-hyver et d'autres prétendus sorciers. Elle commanda à son valet de lui aporter la bride de sa cavale, tira le valet à l'écart, lui passa la bride au cou, lui mit le mords de force dans la bouche, monta sur son valet, qui, tombant dans l'instant sur ses mains, lui servit de cheval et l'emporta d'une vitesse extraordinaire en sa maison, au travers des boues et des mauvais chemins, qui en ce païs là ne font pas mentir le proverbe bonne terre, mauvais chemin. Si-tôt qu'il y fut arivé, la Dame Chandeleur, crevant de rire, débrida son valet, fit chaufer de l'eau, le lava bien, le coucha chaudement, lui donna un chaudeau fait avec du lait, des œufs, de la canelle et de la muscade, le caressa, lui donna de l'argent et lui enjoignit très expressément de ne pas divulguer cette aventure. Quelques jours apr Dame

(1) Il y a aujourd'hui deux villages de ce nom dans le ca Saint-Georges-de-Bohon et Saint-André-de-Bohon.

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