Revue des deux mondes, Volume 10

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François Buloz, Charles Buloz, Ferdinand Brunetière, André Chaumeix, Francis Charmes, René Doumic
Au bureau de la Revue des deux mondes., 1922
 

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Popular passages

Page 565 - Crocheter l'immense tombeau ! Rentre dans ton silence, et souffle tes chandelles ! Rentre dans cette nuit dont quelquefois tu sors : L'œil vivant ne lit pas les choses éternelles Par-dessus l'épaule des morts ! On s'explique que de tels dédains, auxquels il n'était guère habitué dans son entourage, aient médusé parfois Victor Hugo.
Page 38 - C'est se résigner à produire l'arrêt de développement à vingt ans ; c'est faire de la culture naine. Le rôle de l'Université est surtout d'enseigner l'art de la recherche, ce qui veut dire la science, car la science c'est l'art de la recherche, et pas autre chose. Et nous savons que la recherche est indispensable à l'Industrie. En même temps, l'Université est faite pour mettre les hommes qui n'ont pas d'ambitions scientifiques, mais qui veulent acquérir une culture, générale digne de...
Page 121 - J'ai ouï dire que le diable ne dort jamais. Il faut faire de même : bonne garde, bon pied, bon œil. Mais quittons le diable et parlons de mes amitiés. J'ai aimé la guerre devant toutes choses ; madame de Montbazon, après la guerre ; et, tel que vous me voyez, la philosophie, après madame de Montbazon.
Page 219 - Nos récents chefs-d'œuvre, en effet, avec leur scrupule de naturel, leur minutieuse copie des réalités journalières, nous ont si bien rapetissé et déformé l'homme, que j'ai été contraint de recourir à ce miroir magique des poètes, pour le revoir dans son héroïsme, sa grandeur, sa vérité.
Page 293 - Le Président de la République négocie et ratifie les traités. Il en donne connaissance aux Chambres aussitôt que l'intérêt et la sûreté de l'État le permettent.
Page 206 - Qu'avec leur plume ils font les destins des couronnes; Qu'au moindre petit bruit de leurs productions Ils doivent voir chez eux voler les pensions; Que sur eux l'univers a la vue attachée, Que par-tout de leur nom la gloire est...
Page 562 - ... le dur coup de vent. Où était-elle? Nous aimait-elle toujours? Était-elle heureuse? Elle répondait à toutes les questions ou répondait qu'il lui était interdit de répondre. La nuit s'écoulait, et nous restions là, l'âme clouée sur l'invisible apparition. Enfin elle nous dit : « Adieu !
Page 574 - C'est le phénomène du trépied antique. Une table à trois pieds dicte des vers par des frappements, et des strophes sortent de l'ombre. Il va sans dire que jamais je n'ai mêlé à mes vers un seul de ces vers venus du mystère, ni à mes idées une seule de ces idées. Je les ai toujours religieusement laissés à l'Inconnu, qui en est l'unique auteur ; je n'en ai pas même admis le reflet; j'en ai écarté jusqu'à l'influence.
Page 408 - Angélus ; j'entends de mon lit le chant des prêtres dans la chapelle; je vois de ma fenêtre un calvaire qui s'élève entre un noyer et un sureau : des vaches, des poules, des pigeons et des abeilles; des sœurs de charité en robe d'étamine noire et en cornette de basin blanc, des femmes convalescentes, de vieux ecclésiastiques vont errant parmi les lilas, les azaléas, les pompadouras et les rhododendrons du jardin, parmi les rosiers, les groseilliers, les framboisiers et les légumes du potager.
Page 670 - Montmorin, il m'avait été légué par madame de Beaumont. Il m'apportait presque tous les soirs, quand j'étais à Paris, la simple conversation qui me plaît tant quand elle s'unit à la bonté du cœur et à la sûreté du caractère. Mon esprit fatigué et malade se délasse avec un esprit sain et reposé. J'ai laisse les cendres de la noble patronne de M. Lemoine au bord du Tibre.

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