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DE FRANCE,

DEPUIS

LA RÉVOLUTION DE 1789,

Écrite d'après les mémoires et manuscrits contemporains, recueillis dans les dépôts civils et militaires.

Par le citoyen F.-EMMANUEL TOULONGEON,' ancien militaire, ex-constituant, membre de l'Institut national de France.

Avec Cartes et Plans.

..... et quorum pars....

TOME SECON D.

A PARIS,

Chez TREUTTEL et WÜRTZ, libraires, quai Voltaire, n.o 2; et à STRASBOURG, grand'rue, n.o 15.

DE L'IMPRIMERIE DE DIDOT JEUNE.

A N IX (1801).

DE FRANCE,

DEPUIS

LA REVOLUTION DE 1789.

QUATRIÈME ÉPOQUE.

Départ du roi. Son arrestation à Varennes. Serment civique. Rapport des comités de constitution et révision. Assemblées électorales. Acceptation de la constitution. Fêtes publiques. Fin de l'assemblée constituante. Première assemblée législative. Loi contre les émigrations. Relations extérieures. Déclaration de guerre.

Procès-verbal (1) de l'assemblée nationale, du mardi 21 juin 1791.

IV. Ep.

LA séance a été ouverte à neuf heures. M. d'Auchy, ex-président, a pris le fauteuil, en l'ab- 1791. sence du président.

(1) Cette séance mémorable où l'assemblée fut vérita◄ blement à la hauteur de sa mission et des circonstances,

Tome II.

I

IV. Ep.

Un des secrétaires a commencé la lecture du 1791. procès-verbal de la séance d'hier.

M. le président étant arrivé, a dit que le maire

est l'histoire en action; le récit peindrait moins vrai, et la postérité, peut-être, retrouvera avec intérêt l'esprit du moment et la forme de rédaction usitée. L'événement était absolument imprévu, et la plus grande partie des députés entrèrent dans le lieu de leur séance, sans en être instruits; ainsi rien ne pouvait être prévu ni concerté d'avance. Chaque individu y fut livré à son opinion et à son caractère il y eut peu de discussion où plus de membres prissent part; chacun se crut comptable de ses moyens et de ses forces; ceux mêmes qui avaient le plus l'influence d'habitude sur l'assemblée, ne s'emparèrent point de la tribune; jamais il n'y eut moins de discours; tout fut proposé, discuté, adopté sans formes oratoires; on fit les affaires comme les eût faites un conseil de ministres, et l'on pourvut à tout sans déclamation et sans embarras. Il n'y eut ni animosité ni crainte cette attitude étonna beaucoup, et contribua à déjouer les spéculations que l'on pouvait avoir faites sur la consternation présumée : le départ ne causa aucune émotion; l'arrestation, peu de jours après, ne produisit aucune joie indécente; les tribunes prirent aussi une contenance froide et tranquille; jamais elle ne donnèrent plus de silence et d'attention. Les ministres furent accueillis avec égards et considération : leur place n'était même pas désignée; on leur en assigna une dans l'intérieur de la salle, et personne ne se permit une interpellation embarrassante; enfin la vérité est que jamais nation ne fut plus diguement représentée.

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