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Comité du Commerce: Président, M. MAGNER; Secrétaire, M. VIERPONT.

M. MEYER remercie l'assemblée; il ajoute que M. le maire du Havre est toujours président d'honneur de la Société, mais, comme M. SIEGFRIED quittera bientôt ses fonctions de premier magistrat de notre ville, il serait juste de le nommer, à titre personnel, président honoraire, en reconnaissance de son dévouement à la Société Havraise d'Études Diverses.

Cette proposition est votée par acclamation à l'unanimité.

La séance est levée à 10 h. 1/2.

Le secrétaire des séances.

TH. VALLÉE.

Séance du 11 Décembre 1885.

Présidence de M. BORÉLY, vice-président.

Sont présents: MM. BORÉLY, DECAMPS, GLANEUR, MACK, BOULFROY, LETELLIER, QUIN, MEYER, BERTHAUD, MARTIN, LEFRANC, RIDENT, BOUCQUILLON, RODAYS, LEVAREY, GÉRARD, JENNEQUIN.

Après la lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté, la Société traite différentes questions d'ordre intérieur.

M. BORÉLY fait ensuite connaître que la commission nommée, en vue d'étudier un projet de concours littéraire et scientifique, s'est réunie et s'est arrêtée aux résolutions suivantes :

1o Le concours devrait coïncider avec l'Exposition Internationale Maritime de 1887 ;

2o Des récompenses en argent et des médailles seraient distribuées;

3o Trois questions et une petite comédie en vers seraient mises au concours : la première question concernerait une matière d'utilité publique et commerciale; la seconde, une matière prêtant à des développements littéraires; la troisième, une matière scientifique. Le sujet de la comédie que la Société pourrait faire représenter, ne serait pas imposé;

4o Avant de déterminer le choix des questions, la commission pense qu'il y aurait lieu de prendre l'avis des différents comités sur la question qui rentre plus spécialement dans le cadre ordinaire de leurs études. Sur le rapport qui serait fait au nom de chacun d'eux à la prochaine séance, la Société s'arrêterait à des résolutions définitives.

Le renvoi aux comités est adopté.

MM. Fougères, juge d'instruction; Seligman, substitut du procureur de la République, sont présentés en qualité de membres résidants par MM. MEYER et BARAILLIER.

Il sera statué sur leur admission à la prochaine séance générale.

La séance est levée à 10 h. 1/2.

Le secrétaire des séances

JENNEQUIN.

SOCIÉTÉ HAVRAISE D'ÉTUDES DIVERSES

RÉSUMÉ DES TRAVAUX

DE LA 52 ANNÉE

(1885)

PAR M. JENNEQUIN

Membre Résidant

MESSIEURS,

Vos réunions ont pour objet l'étude des sciences et des lettres, c'est-à-dire la recherche de la vérité et de son expression dans un langage qui ne soit point indigne d'elle. C'est une bien belle tâche que vous vous imposez, c'est aussi une œuvre bien belle que vous vous efforcez d'accomplir.

En nous découvrant les lois physiques et morales, les maux de toute nature qui désolent notre planète, leurs remèdes les plus prompts et les plus efficaces; en nous inspirant les nobles sentiments et les beaux livres; en nous plaçant en face de l'idéal comme pour nous assujettir à sa poursuite, l'étude des siences et des lettres n'enrichit pas seulement notre patrimoine intellectuel, elle nous fait encore voguer, à pleines voiles, vers ces rivages enchanteurs, où les vagues de la passion ne viennent jamais déferler furieuses et soulevées par les orages, où elles expirent en murmurant doucement sur la

grève, impuissantes à troubler le repos de ceux, qu'en pilote habile, elle a su mettre à l'abri des tempètes. Les sciences et les lettres, en effet, no sont point ingrates pour ceux qui se consacrent à elles, pour ceux-là mêmes qui ne leur donnent que quelques moments de leur existence.

Ne l'avez-vous pas éprouvé, Messieurs, lorsque, pendant l'année 1885, vous avez cherché à connaitre les meilleurs moyens de combattre ces fléaux qui s'appellent l'alcoolisme et la peste; lorsque vous avez sondé le problème de la liberté morale chez les Hindous; étudié l'influence de l'éducation des filles à travers les ages? A tenter la conquête de l'idée juste et vraie, à s'efforcer de la faire prévaloir, à y mettre son énergie et son cœur, n'y a-t-il pas toujours profit pour l'intelligence, élévation pour l'âme, accroissement des plus belles facultés de notre nature?

Tous ces avantages, qui sont inhérents à l'étude des sciences et des lettres, ont été votre récompense. Tous ne savent pas l'apprécier; les sceptiques et les gens soi-disant pratiques peuvent trouver la matière à raillerie. Il est dans l'humanité une foule de sentiments que ne savent point saisir ceux qui n'ont à leur service que des pesées vulgaires! Ces sentiments ne sont pas moins la source la plus féconde de ce qui se fait de beau et de grand dans le monde, de ce qui rend la vie moins amère, de ce qui fait son charme et ses plus beaux jours. Si je me laissais entraîner à vous dire ce qu'ils ont produit, je devrais dérouler devant vous l'histoire de la civilisation et du progrès; mais quelque belle que soit cette perspective, je dois me renfermer dans les limites du sujet que votre bienveillance m'a imposé, et vous entretenir spécialement de ce qu'a fait parmi vous, en 1885, l'amour désintéressé des sciences et des lettres.

Aux débuts de l'année, lorsque furent épuisés vos re

marquables débats sur la question de l'enseignement secondaire, M. Levarey, au nom du Comité d'utilité publique, vous a apporté une étude des plus intéressantes sur l'alcoolisme et les moyens de le combattre. Il est difficile de traiter ce sujet avec plus de méthode et de clarté que ne le fait notre collègue, d'en mieux présenter tous les aspects, d'en mieux saisir toutes les nuances et les solutions qu'il comporte. Plus on y réfléchit, plus on acquiert cette conviction qu'il convient de s'arrêter aux mesures qui vous ont été proposées et que vous avez adoptées à la presqu'unanimité.

L'alcoolisme, vous a dit en substance M. Levarey, fait chaque jour de rapides progrès parmi nos populations. Au Havre, il sévit particulièrement; la consommation de l'alcool s'y élève à une moyenne annuelle de 18 litres par tête d'habitant et votre tribunal correctionnel a prononcé, dans le courant de l'année 1883, près de 500 condamnations pour ivresse publique.

Si la loi de 1873, tendant à réprimer l'ivresse publique, apporte de sérieux obstables aux progrès du mal; et cela d'autant mieux qu'elle est bien graduée, peu sévère pour une première faute, ne devenant rigoureuse qu'après une seconde récidive commise dans la même année, il faut bien se garder de croire, toutefois, qu'elle puisse, à elle seule, arrêter la marche croissante du fléau. La statistique est là pour ne nous laisser aucune illusion à cet égard.

Les Sociétés de Tempérance seront-elles plus heureuses? Il faut toujours rendre justice à leurs bonnes intentions. Mais qui ne sent qu'en présence d'un mal ayant pris de si considérables développements, leur action, forcément limitée, ne saurait être bien efficace? Nous n'avons pas en face de nous cette ivresse légère où, comme le dit notre collègue

La Chanson mouille son aile
Avant de s'envoler dans l'air

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