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Le 4 octobre, ils présenterent leurs pouvoirs à M. d'Albert qui fit assembler son équipage. Le sieur de Borie, l'un des commissaires, prononça un discours sur la nécessité de la subordination; mais l'équipage répondit en tumulte qu'il n'avoit aucune confiance dans tout ce qu'on lui disoit & qu'il vouloit porter lui-même ses piaintes à l'assemblée nationale. Le lendemain 5 octobre, ce vaisseau députa cinq marins pour déclarer qu'il persistoit. Les commissaires en reconnoissant qu'ils ne peuvent rien, conseillent d'euvoyer deux commissaires pris dans le sein de l'assemblée nationale & de purger les équipages des gens suspects. Enfin M. d'Albert a donné sa démission & a été inébranlable aux sollicitations de ses officiers, pour l'engager à rester. Une derniere lettre de M. d'Albert, du II, porte que l'insurrection ne peut plus augmenter, parce qu'elle est à son comble; qn'un lieutenant a été frappé par un matelot que l'équipage a protégé contre toute punition.

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Tels sont les faits. Je passe à la municipalité de Brest. Le 14 septembre, arrivent de deux mille lieues, des hommes qui trompent facilement les esprits en se plaignant du des porisme. La fermentation n'étoit qu'assoupie : elle se réveille, sur-tout par la réception magnifique faite à l'assemblée générale. Le sieur Cavellier prononce un discours véhément. La municipalité arrête de faire appuyer les réclamations de l'assemblée générale par les députés de la sénéchaussée à l'assemblée nationale, & de faire imprimer leur défense. Elle empêche le départ du vaisseau la Ferme. Le 15 sep

tembre au soir, une potence est dressée à la porte du sieur de Marigny, major général. La municipalité ordonne qu'elle soit enlevée dès qu'elle en a reconnoissance, & témoigne la peine qu'elle en ressent à M. de Marigny, qui étoit allé demander quels étoient ses turts. Tels sont les faits relatifs à la municipalite; & on lui doit la justice de dire qu'elle a fait depuis tout ce qu'elle a pu pour rétablir le calme.

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Le projet de décret de vos comités contient trois parties distinctes. D'abord, l'insubordination, l'argent qui a pu êtie répandu par les étrangers, le mauvais choix des classes inférieures de matelots ont produit ces désordres, désordres effrayans dans l'état où est l'Europe, & sur-tout une nation voisine. Sans doute nous ne provoquons pas la guerre ; mais nous la soutiendrons s'il le faut, avec toute l'énergie d'un peuple libre. Nous trouverons des milliers d'amis de l'ordre & de la paix qui remplaceront les insubordonnés. L'action récente du département de la Gironde nous prouve ce que peut le patriotisme. Nous avons agité s'il étoit à propos de revenir sur notre déctet. La négative a été adoptée à la presqu'unanimité. La versatilité est ce que nous avons de plus à craindre. D'ailleurs ce n'est pas par l'insubordination qu'on peut espérer d'obtenir quelque chose. C'est aux chefs à en user avec une modération. Vos comités ont cru que de nouveaux commissaires envoyés, de'. Paris obtiendroient plus de confiance. Ils doivent avoir le droit de requérir toutes les forces & de renvoyer les insubordonnés. Nous avons pensé qu'un efficace étoit de subsistuer à l'ancien pa

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villon blanc un pavillon aux trois couleurs, mais que cette grace ne devoit être accordée qu'aux vaisseaux qui la mériteroient par leur soumission.

La seconde partie du décret concerne la municipalité de Brest & de la commune. Sans doute ele a été égarée par l'excès de son zele : sans doute elle n'a rien vu que de bien dans la conduite de l'assemblée générale & du Léopard : Eile a cru qu'il étoit nécessaire dans la circonstance d'exiger des chefs militaires, ce qu'elle en a exigée; mais quels excès ne s'en sont pas suivis? Si tous les corps en faisoient autant, que deviendrions-nous? Nous ne serions bientôt plus qu'une monstreuse république fédérative. De quel droit a-t-elle ordonné aux officiers.de.lui montrer leurs dépêches? Ne connoissoit-elle pas nos decrets qui défendent aux municipalités de s'immiscer dans les affaires militaires. Elle a cru bien faire. Il est vrai que son patriotisme est bien connu; mais il faut un exemple pour contenir les autres municipalités. Le comité a cru devoir distinguer le procureur-syndic. Son discours véhément a produit les excès qui l'ont

- suivi.

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En troisieme lieu, nous avons considéré la constitution s'avance à grands pas. Son achéveque ment n'a plus besoin que d'un concours réel de la part des agens du pouvoir exécutif; & c'est en ce moment que leur inertie se montre toute - entiere. Quelle qu'en soit la cause soit qu'elle vienne de la méfiance du peuple en leurs moyens, soit qu'ils n'ayent point encore adopté les nouveaux principes, en Vous dénonçant chaque jour de nouveaux désordres, ils vous démontrena

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