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population ouvrière). L'un d'eux ajoutait : « Pour arriver «‹ à s'entendre avec les ouvriers, il ne faut pas contra«rier leurs idées. »>

« C'est ainsi, en effet, qu'on agit avec les enfants et les incapables.

« Les ouvriers ne forment pas une caste dans la société française. Apprentis hier, ouvriers aujourd'hui, ils seront demain producteurs à leurs risques et périls; ils sont, avant tout, citoyens français libres et responsables. « C'est leur faire injure et les traiter en incapables, que de les flatter, en leur déguisant la vérité.

« Nous leur disons donc, sans hésiter, que le programme de la délégation ouvrière à l'Exposition de Vienne, le seul qu'on oppose actuellement à la liberté du travail, serait désastreux pour eux s'il n'était heureusement irréalisable.

« La délégation de leurs droits individuels faite au profit de leur Syndicat les ramènerait au servage. L'égalité de participation et l'abolition de l'intérêt du capital sont empruntés aux systèmes d'organisation du travail que nous avons analysés, et dont les ouvriers ont payé les coûteuses expériences.

« Les chiffres d'économies qu'on leur promet de réaliser, à l'aide de leurs épargnes, dans les sociétés de consommation et de production, sont fantastiques; les plus audacieux faiseurs d'affaires hésiteraient à les soumettre à la crédulité de leurs actionnaires.

<< On parle de réaliser six milliards cinq cents millions d'économies sur la consommation personnelle des travailleurs, aujourd'hui exploités par les détaillants, quand l'ensemble de la valeur ajoutée par le travail industriel aux matières premières manufacturées en France, ne dé

passe pas cinq milliards, dont la moitié, deux milliards cinq cents millions, est payée comme salaire aux ouvriers! >>

CONCLUSIONS.

«En fin de compte, et en écartant les questions locales, votre Commission a trouvé face à face et en lutte constante la réglementation et la liberté du travail.

« Est-il possible de réglementer le travail sans arrêter immédiatement sciences, progrès, perfectionnements et découvertes?

<< Avec notre histoire industrielle de quinze siècles, votre Commission répond: Non; - et si par impossible on se résignait à le tenter, qui donc formulerait ces règlements?

« Faudrait-il laisser ce soin à des collectivités, syndicats, corporations, communautés, ou maîtrises isolées ou fédérées entre elles?

« Ce serait organiser un état dans l'État,

« Faut-il que l'État réglemente lui-même et assume une fois de plus les responsabilités sous lesquelles ont plié les Valois, Henri IV, Louis XIV, Colbert et la Convention?

<< Poser de pareilles questions, c'est les résoudre par la négative.

<< La liberté du travail formulée par Turgot, décrétée par la grande Constituante, est la raison d'être de notre prospérité industrielle..

«Elle laisse à tous les citoyens français, ouvriers ou patrons, le soin de régler leurs rapports professionnels comme ils l'entendent.

«Elle interdit à toute collectivité, quels que soient son nom, sa forme ou son origine, de se substituer à leur initiative personnelle.

« Les lois actuelles n'interviennent que pour protéger et faire exécuter les conventions librement consenties par eux et entre eux.

« Perfectibles comme toutes les œuvres humaines, ces lois doivent être tenues au courant, au niveau du progrès et de la civilisation. Mais elles doivent respecter, avant tout et de la manière la plus absolue :

« LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE DU TRAVAIL. »

APPENDICE K.

Tableau graphique des variations des prix du Froment de 1800 à 1870.
La mesure prise comme unité est l'hectolitre.

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Il y aurait de bien nombreuses observations à faire
sur ce tableau. On se bornera à deux principales:

1o Le prix, au point de départ (1800), est de 20 fr.
34 cent. Il est au terme extrême (1870), de 20 fr. 56 cent.

l'hectolitre. Si l'on tient compte de la diminution de la valeur de l'argent dans cette période de soixante-dix ans, on est amené à conclure que le prix de l'hectolitre de blé, en 1870, a été inférieur de 5 à 6 pour 100 au prix de 1800.

2o Les oscillations de la première partie du tableau (1800 à 1835) sont plus fortes que celles de la seconde moitié (1835 à 1870). Les améliorations de tout genre introduites dans les cultures, et le développement donné à nos voies de communication, chemins, routes, canaux, chemins de fer, expliquent cette plus grande stabilité dans les prix, ces moins grands écarts entre les prix minima et les prix maxima.

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