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HISTOIRE PARLEMENTAIRE

DE LA

RÉVOLUTION FRANÇAISE,

OU

JOURNAL DES ASSEMBLÉES NATIONALES, DEPUIS 1789 JUSQU'EN 1815.

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PRÉFACE.

Avant tous les codes, toutes les chartes, toutes les constitutions, toutes les lois que nous faisons et défaisons au jour le jour; avant les rois, les papes et les nations, il y a une autorité qui n'est ni variable ni passagère comme eux, et qui sera encore lorqu'ils ne seront plus; cette autorité, c'est la morale.

Tout est permis au législateur, au gouvernant, qu'il soit prince ou peuple; tout, excepté ce que la loi morale défend.

Et, à cause de cela, il a été établi que la loi morale serait la science la plus intelligible, de telle sorte que les plus petits enfans ne pussent en ignorer; et en même temps la seule que l'on ne pût oublier dès qu'on l'aurait apprise. La morale, en effet, n'est autre chose que ce que l'on appelle conscience chez l'individu. A ce titre, elle est préexistante à tous nos actes, soit jugemens, soit souvenirs; et ce n'est que du jour où elle a pris domicile chez nous que nous possédons une mémoire d'homme, une mémoire sociale.

Ainsi Moïse nous dit qu'Adam et Ève furent des êtres humains seulement à partir du moment où ils eurent appris qu'ils ne pouvaient conquérir le bien-être terrestre que par le travail, le mérite que par le sacrifice, la maternité que par la douleur, et l'éternelle vie que par la mort; lors, en un mot, qu'ils possédèrent la science du bien et du mal.

Cette science fut autrefois enveloppée de mystères et cachée dans la profondeur des sanctuaires; mais alors aussi tes hommes étaient partagés en initiés et en maudits, en maîtres et en esclaves. Aux premiers seuls, en effet, appartenait la vie spirituelle et le secret du pouvoir; les autres, dépourvus de conscience, dépourvus de mémoire, ue formaient qu'un

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