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neralement touts les effets enlevés à ce Prince.

Tous les Officiers & Domeftiques de l'Electeur de Baviere profcrits, & dont les biens ont été confifqués pour avoir suivi leur maitre feront retablis, comme ceux de l'Electeur de Cologne.

Auffitôt que l'Electeur de Baviere aura été mis en poffeffion du Royaume de Sardaigne, & du Titre de Roi, & que tous fes Etats generalement à l'exception du Haut Palatinat lui auront été reftitués, il cedra la Souveraineté de Namur & de Charleroi & de leurs dependances, & lors qu'il aura été dedommagé des pertes, qu'il a fouffertes par les infractions faites au Traité d'llversheim il cedra auffi la Souveraineté du Duché de Luxembourg.

Il y aura une amnistie generale pour tous les Espagnols Italiens ou autres, qui ont fuivi l'un ou l'autre parti, & leurs biens leur feront reftitués tant en Espagne qu'en Italie.

11 fera donné une entiere fatisfaction au Duc de St. Pierre par le payement de toutes les avances, qu'il a faites pour Sabionette & des interefts des dites avances, & tous ceux de ses biens, qui ont été confilŸ 3 qués,

qués, ou retenus, lui feront generalement rendus, comme auffi les Revenus des mêmes biens confifqués fans caufe legitime.

Fait a Utrecht le 11. Avril 1713.

Signé

UXELLES.

MENAGER.

Cet Ecrit s'accorde avec la Piece donnée aux fous fignés Miniftres Plenipotentiaires de Sa Majefté la Reyne de la Grande Bretagne par Meffieurs les Miniftres Plenipotentiaires de Sa Majefté le Roy Tres-Chretien. Signé par les dits Miniftres avant la fignature de la Paix qui a été faite entre Sa Majesté la Reyne de la Grande Bretagne & Sa Majesté le Roy Tres Chretien, & les dits Miniftres de Sa Ma jefté de la Reyne de la Grande Bretagne ont remis cet Ecrit entre les mains de Meffieurs les Miniftres Plenipotentiaires de Sa Majesté Imperiale. à Utrecht le 14 d'Avril 1713.

JOHAN BRISTOL.
STRAFFORT.

Lettre du Roy de Pruffe a la Reine de la Grande Bretagne en faveur des Proteftants.

MADAME MA SOEUR,

EMajefte peut manquer d'être très

Tant pleinement affuré que Vôtre

fenfible à la mifére inexprimable des pauvres Proteftants Réformez en France. qui font condamnez aux Galeres, ou enfermés dans des Cachots, & qui gémiffent en d'autres endroits, fous le Joug infuportable de leurs Ennemis, & dont la Vie eft dix fois pire que la Mort même; j'efpére que V. M. prendra en bonne part que je la prie, & conjure de la maniére la plus férieufe, par cette Lettre, qu'il lui plaife encore de faire fes derniers efforts, pour obtenir de S. M. T. Chrêtienne, par la Paix prochaine, la Délivrance de ces pauvres Gens opressez, après laquelle ils foûpirent depuis tant

d'années.

C'eft uniquement, MADAME, pour m'aquiter de mon devoir, que j'en fuplie V. M. étant parfaitement conY 4

vain.

vaincu, qu'il eft impoffible que V. M. qui a l'Ame fi Grande & fi Généreuse, puiffe refufer la Grace de fa Protection à des Perfonnes qui fouffrent feulement & uniquement, pour l'Amour de la Vérité; ou que V. M, qui porte le Tître glorieux de Défenfeur de la Foi, puiffe oublier l'Intérêt de la Religion, dans un tems où Elle a tant a áttendre de l'Honnêteté, & de l'Eftime du Roi très ChrêLien.

Ileft vrai, MADAME, que V.M. rencontrerà peut-être quelques obftacles avant que d'obtenir de S. M. T. C. l'entier 1établissement de fefdits Sujets Protestants; Mais comme il n'y a point de Difficultez que V. M. ne puiffe furmonter, lorfqu'il s'agit de la Gloire de Dieu, & du Bien de fon Eglife; cela me donne Espérance que V. M. ne négligera pas de conduire cette Affaire, quelque difficile qu'elle paroiffe, à la Joye & au Contentement de tous ceux qui font véritablement zêlez pour la Gloire de Dieu. Je fuis, &c. Donné dans mon Château de Cologne, fur la Sprée, le 21. Février 1713. Signé par Ordre du Roi, fur fon Lit de mort, F. GUILLAUME: Et plus bas ILGEN.

ME

MEMOIRE

Des Miniftres Plenipotentiaires
des Puiffances Proteftantes af-
femblés au Congres d'Utrecht
en faveur des Proteftans Fran-
çois, presenté a Mrs, les Mini-
ftres Plenipotentiaires de Sa
Majefté T. C. le 11.Avril 1713.
par Mrs. les Miniftres Plenipo-
tentiaires de S. M. la Reine de
la Grande Bretagne.

Es Alliés qui font de la Religon Pro

lamités qu'une grande partie des Sujets de S. M. T. C. qui profeffent avec eux la même Religion, ont fouffert & fouffrent encore uniquement a caufe qu'ils fervent Dieu felon les lumieres de leur Confcien

liberté dont ces affligez pouvoient fe flatter par la Loi Divine, par les preceptes de la Charité & particulierement par les Loix du Royaume de France confirmées par S. M. T. C. dont ils doivent Y S jouir

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