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lecture de ce qui eft contenu dans le papier cy joint fub Lit. A.

Ledit Secretaire a rapporté ladeffus à M. de Moermont & au Comte de Rechte Rechteren qu'il avoit eu l'honneur de voir M. Menager, de luy expofer le fait, comme cy deffus, & qu'en des termes honnêtes & convenables il avoit demandé reparation raifonnable fur ce que fes Domeftiques avoient fait à nôtre paffage par devant fa maison.

Que la deffus Mr. Menager avoit fait beaucoup de difficulté alleguant plufieurs raifons, mais qu'après quelques debats, fur les reprefentations & inftances duditSecretaire, Mr. Menager avoit enfin confenti que les laquais de Mr. de Moermont & du Comte de Rechteren fe rendroient fur les trois heures à fon hôtel, pour les confronter avec fes Domestiques, & en tirer la verité du fait, comme il paroit par l'atteftation cy jointe fub Litt. B.

Sur ce rapport Mr. de Moermont & le Comte de Rechteren ont dit au Sr. van Riel de fe rendre avec leurs laquais à trois heures chèz Mr. Menager, pour être confrontés avec fes Domestiques au fujet de l'affaire en queftion, & de vouloir porter

la

la parolle afin que tout fe paffat avec le plus d'ordre & de refpect, qu'il feroit pof fible, & ont ordonné en méme tems a leur laquais, fous leur plus grande indig nation, de n'accufer, ni d'indiquer perfonne defdits Domeftiques à moins qu'il ne fut coupable du fait en question.

Sur quoy le Comte de Rechteren étant retourné chés luy vers une heure après midy, à peine y fut il une demy heure, qu'un Gentilhomme de Mr. Menager le vint trouver & luy dit de fa part, que Mr. Me nager avoit bien confenty, que fur les treis heures après midy, nos laquais fe rendroient chés luy, pour être confrontés avec fes Domeftiques; mais que deux de fes Domeftiques étant fortis de la ville avec fa permiffion, qui devoient revenir le même foir, il fouhaitoit que pour cette raison, la confrontation fut remife jufques au lendemain, puis qu'alors tous fes Domestiques feroient enfemble, ce qui fut accordé par le Comte de Rechteren, qui pour quelque affaire furvenue fut obligé de partir encore le même foir du 28. Juillet pour la Haye.

Le lendemain 29. Juillet, Mr. Menager envoya vers le midy fon GentilhomN 4

me.

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me chés Mr. de Moermont, qui luy avoit dit, qu'après le retour de fes deux Domeftiques, il s'étoit informé de l'affaire en queftion, mais qu'ils avoient tous nié le fait, dont on les accufoit, que fi cependant l'on trouvoit à propos de s'informer en outre a fon Suiffe, lesquels de fes Domestiques pourroient être coupables, il l'envoyeroit chez luy: Sur-quoy Mr. de Moermont a repondu, qu'on ne pouvoit pas fe contenrer de cette reponfe; mais que Mr. de Menager ayant confenty le 28. Juillet de faire confronter fes Domeftiques avec les nô

& aiant fait dire la même chofe ce même jour par fon Gentilhomme au Comte de Rechteren, & fait demander feulement que la confrontation fe put faire le lendemain, a caufe que deux de fes Domeftiques étoient hors de la Ville avec fa permiffion, mais qu'ils devoient retourner le même foir, l'on s'y tenoit encore pour vuider cette affaire, que cependant comme le Comte de Rechteren étoit abfent, &

y

étoit doublement intereffé, il luy fembloit plus convenable de la remettre juf ques à fon retour.

Deux jours apres Mr. de Maermont étant devenu malade à la mort, & le Com

te

te de Rechteren n'étant retourné qu'aprés quinze jours, lefdits Miniftres ont trouvé encore a propos d'envoyer le 15. d'Août le Secretaire Rumpf à Mr. Menager, pour luy demander reparation raisonnable à l'égard de ce que s'étoit paflé entre les Domeftiques, & de vouloir par là mettre fin à cette affaire.

Sur quoy ledit Secretaire a rapporté, qu'il avoir eu l'honneur de voir Mr. Menager, qui luy avoit repondu, qu'il envoyeroit un Gentilhomme au Comte de Rechteren avec la même reponce, qu'il avoit fait faire le 29. de Juillet à Monfr. de Mcermont, comme ci-joint sub C.

Le Lendemain 16. d'Août, le Gentilhomme de Mr. Menager eft venu trouver le Comte de Rechteren, & luy a dit de la part de Monfr. Menager, qu'aprés le depart du Comte de Rechteren pour la Haye, Il avoit examiné fes Domettiques fur les plaintes, que Monfr. de Moermont & ledit Comte de Rechteren luy avoient fait porter, mais que tous fes Domestiques avoient nié le fait, dont on les accufoit, que comme on avoit dit, que fon Suiffe avoit été prefent lors que l'affaire en questi on s'étoit paffé, Mr. Menager étoit prêt N 5 d'en

d'envoyer ledit Suiffe, pour prendre infor niation du paffé.

Sur quoy le Comte de Rechteren a repondu audit Gentilhomme, que par ce meffage il luy fembloit, que Mr. Menager cherchoit plutôt à proteger fes Domeftiques, & trouver une defaite contre toute equité, fa propre promeffe, & le 8. Art. du reglement de policé établi au sujet des querelles entre les Domeftiques, que de leur faire une reparation convenable, que le Suiffe étoit auffi bien coupable que les autres, & que Mr. Menager n'avoit qu'à confronterfes Domeftiques avec les nôtres, comme on en étoit convenu, & témoigner, qu'il vouloit fçavoir la verité, & qu'alors fans doute la verité fe decouvriroit bien tôt, que d'un côté Mr. Menager pourroit être persuadé, que ni Mr. de Moermont, ni le Comte de Rechteren ne poufferoient pas la reparation à rendre quelque Domestique malheureux, mais que de l'autre côté il ne devoit pas auffi faire plus de difficulté à fatisfaire au decorum, & leur faire donner une reparation raisonnable, & qu'ainfi ils étoient dans l'attente, que Mr. Menager y voulût fatisfaire au plus-tôt. Nous

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