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mais tandis qu' Elles y feront employés Sa Majefté en confiera la direction au Prince & à fes Succeffeurs, à qui elle fera confervée auffi long-tems qu'ils auront befoin de ces Troupes, auxquelles Sa Majefté Imperiale donnera la Solde, & les Tranffylvains fourni ront le Pain & les Vivres.

2. Tout ce qui fera Conquis fur l'ancien Domaine de la Porte, appartiendra par le Droit des Armes à celui qui s'en ferarendu maître, mais tout ce qu'on découvrira avoir été autrefois à la Tranffylvanie fera remis &confervé à cette Principauté.

3. Le Prince & les Etats de Tranffylvanie feront confervez & maintenus, en vertu du Droit dont ils ont jouï jufques à prefent, dans toute l'étendue de la Principauté & des parties qui y font annexes.

7. Michel Abaffi Prince legitime de Tranf fylvanie ne fera pas troublé en aucune maniere dans la Poffeffion de cette Principauté, & Sa Majefté a des à prefent pour agréable l' Election qui a été déja faite en faveur du Prince fon Fils appellé auffi Michel Abaffi. Après leur mort, qu'on efpere qui n'arrivera pas de longtems, la liberté fera confervée aux Etats de Tranffylvanie conformement à leurs Droits. L'on n'innovera rien à ce qui a été obfer

9.

vé jus

vé jusques à présent au fujet des Armes & du Titre de Prince de Tranffylvanie, Sa Majefé ne pourra jamais s'arroger ce Titre ni les

Armes.

19. Pour plus grande fureté tant par raport à ce Traité qu'à la Tranffylvanie, le Prince &les Etats remettront à Sa Majefté, pour autant de tems que cette Guerre & le peril dureront, deux de leurs Places, à fçavoir Claufembourg & le Fort de Deva, en forte que deux tiers des Garnifons qu'on y tiendra feront compofez des Troupes Imperiales, & le troifiéme des Transylvains, & que Sa Majesté leurs fournira la paye, & les Tranffylvains le pain & les uftencilles, mais auffi-tôt que la prefente Guerre fera terminée ces deux Places feront evacuées & rendues

Ce Traité fut renouvellé l'année suivante par le Duc de Lorraine, qui étoit allé prendre les Quartiers d'Hyver avec l'Armée de l'Empereur en Transylvanie. C'est ce qu'on peut voir dans le nouveau Traité que ledit Duc conclut au nom de Sa Majefté Imperiale avec le Prince & les Etats de Transfyl

vanie.

Un Traité fi folemnel & fi précis, qui par le 2. Article avoit prévenu & détourné les prétenfions d'une Domination abfolu̟ë

& s'étoit expliqué par le troifiéme d'une maniére plus nette fur ce fujet, qui par le 7. avoit affuré aux Etats la liberté des Elections, & par le 9. avoit diffipé toute ombre de doute & de foupçon la-deffus, & qui enfin par le 8. étoit appellé Traité perpetuel, fembloit devoir fuffire pour établir à jamais le repos, les libertez & la tranquillité de la Transylvanie. Il auroit fuffi en effet s'il eut été obfervé par la Maifon d'Autriche avec autant de bonne foi que le Prince & les Etats de Tranffylvanie y avoient de confiance. Ils livrerent à l'Armée Imperiale fuivant l'Article 19. dudit Traité Claufembourg & Deva, & joignirent leurs Troupes à celles de l'Empereur pour l'avancement de la Caufe commune; mais les Généraux de Sa Majefté Imperiale se prévalant de la bonne foi de cette Nation, s'emparerent par artifice d'un grand nombre d'autres Places, & enfuite fe mirent à commander en maîtres.

'Toutefois on laiffa l'ombre de la Souveraineté au Prince Michel Abaffi, & même après la mort l'Empereur en délivrant l'an 1691. un Diplome aux Etats de Tranffylvanie, leur recommenda d'élever le jeune Prince Mineur Michel Abaffi, dont l'Election a été

ratifiée par Sa Majefté Imperiale, dans les vertus néceffaires à un Prince, jufques à ce qu'il fut capable de Gouverner lui-même.

Le Chancelier de Tranffylvanie Comte Niclas Bethlehen ennemi fecret du Prince & de la Famille d'Abaffi, ayant fait un voyage à Vienne fous prétexte du bien de la Principauté, fit en forte qu'on y établitun Confeil d'Etat, ou bien un Gouvernement qui prêta l'Hommage à l'Empereur, comme Protecteur & Tuteur du Prince. Ce fut le fondement des malheurs de la Tranffylvanie, on amena bien tôt le Prince à Vienne avec la Chancelerie de la Principauté, & on garda peu de mefures; les Tranffylvains eurent recours à leurs Loix, mais on y fit peu d'attention.

Lorfque le Prince Abaffi fut à Vienne on l'obligea de renoncer à la Principauté de Transylvanie & à fon Election legitime. Le Public ignore encore s'il a été porté à cette demarche indigne par des menaces ou par des moyens plus doux, on fçait feulement que depuis ce tems là il n'eft prefque

pas forti de Vienne. Mais quoiqu'il en foit des motifs qui ont pû le porter à cette Renonciation, il eft certain qu'elle ne déroge en rien aux Droits de la Transylvanie, le

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Prin

Prince n'ayant pas pû donner ce qui apartenoit aux Etats.

Après que les Autrichiens fe furent frayét par tant de voyes injuftes & violentes un chemin à l'ufurpation de cette Principauté contre la Foi d'un Traité fi folemnel, ils contrevinrent à tous les points du Diplome. Les Tranffylvains fe plaignoient inutilement à la Cour de toutes ces Contraventions; on leur envoya un Général qui par la force des Armes les tenoit en Efclavage & les faifoit foufrir tout le poids d'une Domination Defpotique. Cependant ils fouffroient tout cela le plus patiemment qu'il leur étoit poffible, dans l'efpérance que l'Empereur conformement à l'Article 18. du Traité conclu en 1686. avec le Princé & les Etats de Tranffylvanie, les feroit comprendre dans la Paix ou Trêve qui fe devoit conclure avec les Turcs, & les remettroit dans le même état où ils étoient au tems de la fignature dudit Traité; l'Article portoit: Que Sa Majefté Imperiale fera comprendre la Tranffylvanie dans le Traité prochain de Trêve ou de Paix avec les Turcs, & fera accepter les conditions qui feront proposées pour lors par les Transylvains conformement Aux Articles du prefent Traité. Bien loin

d'y

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