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⚫ture sera de deux années, et le parlement pourra également se dissoudre lui-même et se proroger, « en observant aussi de s'ajourner ou d'ordonner « une élection dans les quarante jours. 2o Le par«lement sera composé d'une chambre, dont les • membres seront élus par les assemblées de dis«tricts. Les évêques résidans en l'île de Corse y ont «séance de droit. Le pouvoir exécutif suprême est « dévolu à sa majesté, qui prendra le titre de roi d'Angleterre, etc. et de Corse. La religion catholique romaine est la seule religion nationale: les • autres cultes sont tolérés ».

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. Le 30 du même mois, le prince de Saxe-Cobourg fit une proclamation, par laquelle il exhortait les habitans des belles contrées du Rhin et de la Moselle, à se lever, à s'armer, à garnir leurs fleuves et leurs défilés, et à combattre pour leurs autels, leurs foyers, leur empereur et leur liberté, avec ses valeureuses troupes, dont, au commencement de la proclamation, il dépeint la bravoure, la fidélité et les fatigues, contre des cohortes innombrables, conduites à la boucherie par leurs tyrans, et qui achètent, en répandant leur sang à grands flots, l'ombre trompeuse d'une liberté imaginaire, etc. (1).

« Le 5 août, vingt chariots chargés des trésors de la Belgique, arrivèrent à Paris. Les Français démolirent la citadelle de Namur, aux frais du

(*) Voyez les Pièces justificatives.

clergé et de la noblesse. En Hainaut, en moins de vingt quatre heures, les Français ont levé quinze cents recrues. Le Brabant doit fournir cent mille recrues à l'arinée républicaine.

« Dans la séance du 30, des lettres du général Scherer apprennent la prise de Valenciennes le 27. Ledit jour, 30, il fut décrété que le nom de Condé serait changé en celui de Nord-Libre. A six heures et demie du soir, le citoyen Chappe écrivit au président qu'il avait fait passer à Lille le décret de l'assemblée, par le moyen du télégraphe, (machine nouvellement inventée per ledit Chappe, pour communiquer les nouvelles avec la rapidité de la vue) et qu'il avait reçu le signal de son arrivée à sa destination.

« On mande de Douvres, le premier septembre, que les carmagnoles se sont rendus coupables de toute espèce de pillages en Flandre, surtout à Ostende, et dans son voisinage: à Bruges, ils mirent en réquisition cinq cents jeunes gens, pour nettoyer les canaux; mais les habitans se plaignant de la dureté du travail, ils assemblèrent des troupes qu'ils y conduisirent de force.

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On mande de Paris, le 6, qu'à la stupeur et au silence de mort, produits par les proscriptions continuelles du sanguinaire Robespierre, a succédé une fermentation qui, de la convention, s'est communiquée rapidement dans Paris, où elle agite prodigieusement les esprits. On y demande la paix. un gouvernement, et sans trop se contraindre, la

royauté même; la même effervescence a gagné les extrémités de la république. Tout le monde est las de l'état actuel, et le peuple, qui a perdu toute confiance dans la convention, qu'il traite hautement d'un ramas de scélérats, adoptera avec empressement tel régime qu'on lui proposera, pourvu qu'il y aperçoive quelque sûreté contre l'invasion des étrangers, qu'il regarde au-dessus de tout mal. Jamais les symptômes d'un mouvement général n'ont été plus forts; mais qu'on ne s'y trompe pas: il n'y en a aucun qui ait le moindre rapport au rétablissement de l'ancienne monarchie.

« Le 11, 12, 13 et 14 août, M. du Dresnai, à son retour en Angleterre, avec une commission de former une légion, et de recruter, à cet effet, dans toutes les prisons d'Angleterre, nomma les officiers et sergens parmi les émigrés. Il y en eut beaucoup de mécontens, vu qu'il n'avait pas suivi l'ancienneté de service, quoique la cour lui en eût donné l'avis, en lui laissant néanmoins la liberté de choisir ses officiers. Quelques émigrés furent chez lui, lui dire des injures; il y en eut un qui lui proposa la petite douleur.

(Septembre.) « A Trèves, on prend aux marchands tout le fer, le cuir et les draps qui sont dans leurs boutiques; ils reçoivent à la place des bons qui seront échangés contre des assignats. Les habitans manquent de tout. Ceux qui ont de l'argent, achètent du pain des républicains.

« On a affiché dans tout Paris l'avis suivant : Quand le sénat romain s'empara de tous les pouvoirs, le peuple fut réduit à l'esclavage. Citoyens, vous êtes dans cette situation; on ne vous a laissé pour vous sauver que l'article 31 des droits de l'homme; L'INSURRECTION ».

(Vienne, le 23.) « Précis du traité passé entre l'Autriche et la Grande-Bretagne. 1°. Aussitôt que l'Autriche le requerra, la Grande-Bretagne paiera les subsides qu'elle a consentis. 2°. L'Angleterre coopérera de tout son pouvoir à la reconquête des Pays-Bas, pour qu'elle soit faite le plutôt possible. 3. Les Pays-Bas auront une milice toujours subsistante, et toujours capable de les mettre à couvert. 4°. La convention, arrêtée à la Haye, sera annulée. 5°. L'Autriche recevra de l'Angleterre une somme annuelle de 4,000,000 de florins, à condition qu'elle mettra de fortes garnisons dans Mastrecht, Breda, et toutes les places frontières.

« On a ordonné la formation de quatre régimens d'émigrés français. Ils seront chacun de deux bataillons, formant 1651 hommes. Les officiers de ce corps ont déjà reçu leurs commissions. Ils doivent recruter en Angleterre et en Allemagne.

« Le 2 octobre, il y eut une action près Dueren, Juliers, et Linnich, vers Wassemberg, qui mit le comble au malheur des Autrichiens. Linnich et plusieurs autres lieux sont tout en flammes. Une colonne de républicains, forte de trente mille hommes, s'avance dans le district hollandais de

Luyk, près de Graves. Les mouvemens des Français sont si variés, si multipliés, que les alliés se perdent en conjectures, pour tâcher de deviner leurs projets.

« La défaite que le général Clairfait vient d'éprouver, ajoutera un nouveau lustre à sa gloire, en raison des bonnes dispositions pour s'assurer de la victoire. Il avait fait placer sur les collines, et à distances égales, des redoutes garnies d'artillerie, qui, faisant un feu croisé, prenaient l'ennemi en flanc. Les Français, de leur côté, avaient placé du canon au bout des collines, sur la pente que formait le passage, pour tirer sur celles de leurs propres troupes, qui reculeraient ou qui se détourneraient pour éviter le feu des redoutes. Les Français s'avancèrent; ils étaient fauchés par l'artillerie placée sur les hauteurs de droite et de gauche, et par les batteries établies sur le front de l'armée. Pendant les trois heures que dura leur attaque, ils perdirent un nombre considérable d'hommes, tandis que l'armée autrichienne demeurait ferme, et sans presque essuyer de perte; mais le général Clairfait, informé que ses deux autres ailes n'avaient pas fait la résistance qu'il en attendait; qu'elles étaient forcées, et qu'il était en danger d'être tourné et forcé par les deux corps qui les avaient repoussées, se retira alors vers Cologne, dans le meilleur ordre, avec perte seulement de 700 hommes.

« Le général Clairfait avait fait construire deux

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