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sentimens de l'estime la plus profonde et de l'attachement le plus sincère, monsieur et cher ami,

Votre, etc.,

DUHAMEL, dit UTILE.

P. S. Je vous prie de m'honorer d'une réponse, et de me dire quel est votre nom de

adresse est à M. Utile.

guerre. Mon

FIN DE LA CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.

NOTE

SUR LES GRACES A ACCORDER A L'ARMÉE CATHOLIQUE

ET ROYALE DU BAS-ANJOU ET HAUT-POITOU,

TROUVÉE DANS UN DES QUARTIERS - GÉNÉRAUX, EN 1796.

J'AVAIS

'AVAIS toujours pensé qu'il eût été à souhaiter qu'on n'eût accordé des récompenses militaires aux chefs des armées royalistes, que lorsque le roi eût été rétabli sur son trône: elles eussent pu être regardées plutôt comme le prix de la vertu, que comme un véhicule. Pour en obtenir des résultats, il m'a paru que les héros d'immortelle mémoire qui ont formé la Vendée l'ont presque miraculeusement ressuscitée après sa destruction; il m'a paru, dis-je, qu'ils avaient toujours partagé mon opinion à cet égard; mais M. de Puisaye ayant, en vertu des pouvoirs qui lui étaient confiés, accordé dans son armée, et des grades et des décorations militaires, il me paraît essentiel au bien de la cause, que toutes les armées soient traitées de la même manière. Cependant, parmi les récompenses militaires, celles qui sont les plus saillantes, celles qui demeurent à jamais l'enseigne de la vertu et du courage, ne doivent pas être prodiguées. Si on donnait, dans ce moment, des cordons et des plaques, il ne resterait plus au roi de moyens pour payer les grandes choses qui nous restent à faire. En vain objecterait-on que M. de Charette, ayant reçu du roi le cordon rouge, il sera fâcheux que ses collègues n'en soient pas décorés. Je réponds que M. Stofflet pourrait seul réclamer contre cette préférence; mais M. Stofflet n'est pas gentilhomme; mais si le cordon rouge est la plus flatteuse décoration que puisse desirer un gentilhomme, M. Stofflet a mérité de naître dans notre classe. Les rois de France ont mille moyens de faire des nobles; ils n'en ont qu'un de faire un gentilhomme. Louis XV en fit usage en faveur du maréchal de Balincourt; et si Stofflet continue de servir son roi comme il l'a fait jusqu'à ce jour, sans doute il aura autant mérité cette faveur que le doyen du tribunal. MONSIEUR ne peut rien faire, dans ce moment, pour un

ecclésiastique; il ne peut donc qu'assurer au curé de Saint-Lô (*) les grâces du roi, pour l'époque où S. M. sera en mesure d'user de sa puissance; mais toutes les grâces accordées à M. Stoffet, rejaillissent sur le curé de Saint-Lô; mais il sera payé par la confiance que MONSIEUR paraît lui accorder; et, comme l'ambition du curé de St.-Lô est comme celle de tous les hommes supérieurs, plutôt d'amourpropre que d'intérêt, une lettre de MONSIEUR fera plus d'effet que n'en feraient des grâces, accumulées sur la tête d'un homme ordinaire.

Je crois de la plus grande importance que MONSIEUR ait la bonté d'annoncer, dans les lettres que son altesse écrira aux généraux, que son intention est de demander au roi la noblesse transmissible pour tous officiers des armées royales qui auront mérité la croix pendant le cours de cette guerre.

Notes sur les Officiers de l'armée catholique et royale du Bas-Anjou et Haut-Poitou, susceptibles des grâces du Roi.

ÉTAT-MAJOR.

M. STOFFLET, Commandant en chef.

Ses services sont connus.....

M. le chevalier d'Autichamp a fait toute la guerre de la Vendée. Beau-frère de M. de Bonchamp, il jouissait dans l'armée de ce général, de toute la considération et de la confiance que méritait son nom, joint à une valeur et une activité qui le feront toujours distinguer parmi les officiers des armées royales. Fait prisonnier dans la retraite du Mans, après des exploits dignes de son courage, il n'évita la mort qu'en s'engageant sous un faux nom dans un régiment de hussards républicains. Il est rentré à la Vendée, qui le réclama après le traité de paix, et en vertu du même traité. La place de commandant en second est vacante à l'armée de Stofflet: il ne peut en disposer d'une manière plus utile au service du roi, qu'en faveur du chevalier d'Autichamp.

Je crois qu'il la lui destine, et je pense que MONSIEUR accordera au chevalier d'Autichamp, en cette qualité, la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et le grade qu'il donnera aux commandans en second des autres armées royales.

(*) L'abbé Bernier.

M. de Soyer, major-général. Cet officier a fait, avec la plus grande distinction, toute la guerre de la Vendée. Plusieurs de ses frères sont morts les armes à la main : lui-même finira sous peu sa carrière, des suites d'un coup de feu à travers la poitrine. Il lui reste deux frères : l'un, très bon officier, quoique fort jeune, est aide-decamp de confiance du général, qui va, je crois, lui confier le commandement d'une division ; l'autre est prêtre, et remplit, avec un zèle vraiment apostolique, les fonctions de son saint ministère. Cette famille sera digne des regards de son roi, rétabli sur le trône.

Je crois que peu d'officiers ont mieux, que M. Soyer, mérité la croix de Saint-Louis, et le brevet de colonel de cavalerie.

M. Forestier, commandant de la cavalerie, a fait toute la guerre de la Vendée : c'est un officier actif, intelligent et distingué.

Je le crois susceptible des mémes grâces.

M. Sebron, colonel de la cavalerie, a fait la guerre de la Vendée avec le plus grand courage.

Je le crois susceptible de la croix, et du brevet de lieutenantcolonel de cavalerie.

M. Stoup, le plus distingué des chefs de division de cette armée,

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Est susceptible de la croix et du grade que MONSIEUR accordera aux chefs de division.

M. Châlons a fait toute la guerre avec courage et intelligence.

Idem.

M. Blin, idem.

Idem.

J'ignore si les autres chefs de division ont fait la guerre en cette qualité. Je crois que MONSIEUR pourrait remettre, au général Stofflet, une demi-douzaine de croix, et autant de brevets en blanc, avec les conditions de ne les donner qu'à ceux qui, par leurs grades dans l'armée, ou par des actions particulières, se trouvent susceptibles de l'une ou de l'autre de ces grâces.

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