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de 1500 hommes que j'avais, en 5 ou 6 colonnes. Il va m'arriver des cartouches, et je retravaillerai vigoureusement, Alors, je pourrai bien aller vous voir, mais il faudra m'envoyer des guides et tenir votre monde rassemblé. Envoyez-moi de vos nouvelles. B. S. Torf ya vous rejoindre, La Rose n'est pas encore guéri.

Adieu, mon cher camarade, comptez sur le sincère attachement de votre ami,

Louis DE FROTTÉ, général en chef.

P. S. Attachez-vous, surtout, à bien lier notre correspondance, qui va devenir de plus en plus intéressante, si le Cotentin répond à notre espé

rance.

Lettre de Louis DE FROTTE, à un officier

royaliste.

Le 28 avril, au quartier-général de Gatmor.

Je conçois, Monsieur, qu'ayant aussi peu d'officiers, vous ayez de la peine à tirer parti du grand terrain qui forme votre division; à plus forte raison ne pourriez-vous pas suffire à diriger celle qui l'avoisine; vous voudrez donc bien vous en tenir strictement à celle que vous avez choisie, et qui est bornée au nord par la grande route de SaintLô à Coutances, et la rivière qui va de Coutances à la mer; à l'ouest de la mer, jusqu'à la rivière qui passe à la Haye, et la grande route de Beauchamp à Vire; à l'est, par la rivière qui va de Saint-Lô à

Tessi et à Virė. Cette division est assez grande pour fournir les moyens à vous et à plusieurs bons offi❤ ciers, de servir utilement la cause que nous défendons; au lieu qu'en vous occupant de deux divisions à la fois, vous ne pourriez, malgré toute votre bonne volonté, surtout jouissant d'une mau vaise santé, les travailler que très imparfaitement.

Comme tout ce que je desire le plus, après le bien du service du roi, c'est de faire ce qui peut le mieux convenir aux officiers que j'ai l'honneur de commander, je vous donne le choix de la division que je vous assigne, ou de celle qui est située audessus, bornée au nord par la rivière qui passe au Pont-l'Abbé et à Coutances, et à l'est par celle qui va de Saint-Lô à la mer. Vous voudrez bien, monsieur, me mander laquelle vous préférez commander; mais vous voudrez bien aussi ne commander que dans une seule, et les limites prescrites trancheront toute espèce de discussion. En considération, monsieur, du besoin essentiel que vous avez de sous-officiers, je donne ordre à M. le baron d'Hugon, à M. le chevalier Dubreuil et à Mandart, de rester avec vous pour vous seconder. Lorsqu'ils auront pris un peu de connaissance du pays, et de l'espèce de guerre que nous faisons, ils recevront, d'après votre demande, les brevets des places qu'ils pourront le plus utilement occuper pour le besoin du service du roi.

Occupez-vous soigneusement de lier la correspondance du Cotentin avec nous; et aussitôt que

vous m'aurez mandé à laquelle des deux divisions vous vous tenez, et que j'aurai reçu les officiers que j'attends, j'en enverrai dans l'autre le plus qu'il me sera possible.

? En attendant, les officiers qui y sont, doivent toujours travailler avec activité; mais je vous prierai, quelle que soit la division que vous choisissiez, de faire arrêter, sur-le-champ, le sieur Métairie, dont la conduite indigne est faite pour révolter tous les honnêtes gens; en conséquence des infâmes excès auxquels il s'est livré, vous le ferez fusiller. C'est ainsi que je suis déterminé à traiter ceux qui, sous le nom de royaliste, déshonorent ce parti, surtout lorsqu'un commandement leur est confié.

Recevez, Monsieur, l'assurance de mon très sincère attachement, avec lequel j'ai l'honneur d'être,

Louis DE FROTTÉ, général en chef des royalistes de Normandie, et lisière du Bas-Maine.

FIN DE LA CORRESPONDANCE DE LOUIS DE frotté.

DE MM. SAPINAU D.

Lettre de M. SAPINAUD, à S. 4, R. MONSIEUR, comte D'ARTOIS.

MONSEIGNEUR,

C'EST avec la satisfaction la plus vive que je saisis le moment où M. de Colbert retourne vers vous, pour exprimer à votre altesse mon entier dévouement aux intérêts de sa gloire.

J'ai fait, jusqu'à ce jour, pour le soutien de la cause de l'autel et du trône, tous les efforts et tous les sacrifices qui ont dépendu de moi. Uni de cœur et d'intention avec le général Stofflet et mes autres collègues, je vais rentrer de nouveau dans la glorieuse carrière que l'honneur et le devoir

m'ont tracée.'

Je la parcourrai, quelque pénible qu'elle soit, avec le dévouement d'un sujet fidèle, qui n'a d'autre ambition que de concourir au rétablissement du trône de Saint-Louis, ou de mourir en combattant pour Dieu et son roi. Je partage ces sentimens avec tous mes soldats; puissent-ils voir bientôt, au milieu d'eux, le prince qu'ils adorent, lui faire hommage de leurs succès, oublier près de lui leurs travaux et leurs peines, et lui faire de

leurs corps un rempart assuré. Téls sont leurs vœux et les miens; l'instant qui les verra s'accomplir sera pour eux et pour moi, celui du bonheur.

Je suis, avec le plus profond respect, Monseigneur, de votre altesse royale, le très humble et obéissant serviteur, SAPINAUD.

Du Lavoir, le 27 janvier 1796%)

Jules SAPINAUD, à son frère SAPINAUD, chez Madame la baronne DE SUZANNET. Gerard street, n° 19, Soho, London.

MON CHER AMI,

Ce 25 mars 1796.

Après bien des fatigues, nous sommes enfin arrivés auprès de Fougères sans accident. Il est impossible de te dépeindre le bon esprit qui règne dans cette province. Il n'y manque abolument que des armes et des munitions de guerre, et je t'assure qu'avant huit jours on aurait plus de trente mille hommes sur pied. Toutes les campagnes sont décidément royalistes, et se battent presque tous les jours contre les patriotes, qui ont fort grand peur d'eux. Nous avons été conduits de poste en poste jusqu'ici, et nous allons repartir demain pour notre destination, reconduits de la même manière jusqu'à la vendée. Je suis au comble de la joie d'avoir pris le parti que j'ai pris ; cependant, ne pars pas encore que tu n'aies reçu de mes nouvelles; engage tous les jeunes gens à venir dans

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