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toujours quatre mois en caisse et des traites pour huit mois, payables tous les trente jours. Dites-lui qu'il paraît que les débarquemens partiels sont presqu'impossibles actuellement, et que d'ailleurs une fois débarqués, il est presque impossible de lcs faire parvenir au lieu pour lequel ils sont destinés, sans courir les plus grands risques de les faire prendre. M. de Puisaye projette de réunir des forces considérables et de protéger un débarquement en grand, si l'Angleterre veut le faire. Il faudrait des fusils, de la poudre, de l'argent, des uniformes, deux canons de huit, six de quatre, deux obusiers de sept pouces, avec les caissons garnis et les traits nécessaires pour l'attelage. 11 faudrait aussi des tentes et effets de campemens pour six mille hommes; des haches, des pelles, pioches, etc. pour les pionniers, quinze cents selles, chabraques, brides, etc.

Nous ne vous donnerons pas une certitude pour le projet dont je vous avais parlé pour Saint-Malo, Château-Neuf et Château-Richer; mais nous avons de grandes espérances de vous les faire livrer. On parle beaucoup d'une nouvelle trève et même de la paix entre la république et les puissances coalisées. Tâchez de la prévenir. Peut-être que si nous avions le clos Poulet, l'Angleterre ne ferait pas la sienne, et nous secourrait d'une manière efficace.

M. de Puisaye marquera en chiffres, ou je vous le marquerai, le lieu où on projetterait de faire le

débarquement. Le général à qui j'ai remis la lettre du lord Grenville en fera l'usage convenu,

Je suis avec respect, votre très humble et très obéissant serviteur,

Le comte DE BOTHEREL.

FIN DE LA CORRESPONDANCE DU COMTE DE BOTherel.

DE LOUIS DE FROTTÉ,

GÉNÉRAL DES ROYALISTES DE LA BASSE-NORMANDIE.

Lettre de Louis DE FROTTE, général des royalistes en Normandie, à M. DUHAMEL.

20 Décembre 1795.

Nous vous envoyons, mon cher du Roset, notre camarade Carville, qui passera quelque temps avec vous, et vous secondera dans vos travaux. De là, il ira dans le canton que le conseil lui a assigné depuis long-temps, où il travaillera de concert avec vous en bon voisin et bon ami. Je suis désespéré de ne pouvoir vous rendre la visite que je m'étais proposé de vous faire; mais des affaires plus urgentes et plus lucratives pour notre parti, m'engagent à faire une petite tournée d'un autre côté. Notre camarade vous fera part de notre position, qui s'améliore tous les jours, et vous instruira également du sujet de mon voyage, pendant lequel nos hommes seront également dans l'activité la plus hostile.

Adieu, mon cher camarade, je vous embrasse de tout mon cœur, et suis tout à vous.

Signé, Louis DE FROTTÉ, général des royalistes de Basse-Normandie.

P. S. Je vous invite à ne pas ménager nos en

nemis; à arrêter et inquiéter les cantonnemens; à frapper vigoureusement les pateaux; à vous occuper des moyens d'approvisionnemens de poudre et d'armes; à faire payer en numéraire tous les fermages nationaux; à faire chausser et habiller vos hommes; à en augmenter le nombre; enfin, à vous mettre dans le cas, mon cher camarade, d'être à même de rejoindre une de nos deux còlonnes, qui seront mises en mouvement dans quelque temps. D'ailleurs, mon cher camarade, du c'est bien entre vos mains, et je ne doute pas succès de votre travail.

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Ce débouché si avantageux, que vous nous aviez offert pour la poudre, ne nous a encore rien rendu, et nous n'en avons même pas entendu parler. Quand vous recevrez cette lettre, vos déserteurs devront être avec vous. Donnez-nous de vos nouvelles, et adressez-les à Saint-Jean, à la Fontelaye.

Lettre de Louis DE FROTTÉ, Général en chef des royalistes, à M. DUHAMEL.

Le 20 avril 1796. J'apprends avec peine, mon cher Duhamel, que vous êtes encore incommodé; je vous prie cependant de donner des ordres pour faire agir votre colonne, soit seulement par compagnie ou autrement; mais, sous aucun prétexte, il ne faut pas laisser les compagnies divisées, et les chasseurs épars.

Je vous adresse M. le vicomte de Briqueville, gentilhomme normand, gros propriétaire dans le Cotentin, où sa famille est considérée. Il mène plusieurs émigrés de mérite, et pourray d'après les détails que je vous prie de lui donner, et son influence dans le pays, former une belle division. Vous aurez ensemble une correspondance suivie, au moins de deux fois par semaine. Vous voudrez bien, aussitôt la présenté reçue, envoyer un détachement choisi sous les ordres de M. de B., que vous nommerez dans le commencement Adolphe, pour enlever la personne et l'argent de M. de Gam-Grand-Maison, à Bacoudray.

Il faut envoyer, en même temps, à Beauchamp, après avoir fait venir Albaron, qui vous donnera les renseignemens nécessaires pour enlever soixante fusils de munition, et deux mille cartouches. Ces deux expéditions sont indispensables, et vous voudrez bien, mon cher camarade, les faire faire le plutôt possible. Je vous fais mon compliment sur votre victoire de Saint-Sever, et je vous engage à continuer. Gérard a eu aussi un grand avantage; sur six cents bleus, il en a tué cent. Le pauvre Lapoterie a été tué aux environs de Vire, et Carville a été grièvement blessé auprès de Mayenne, où nous avons eu une affaire de quatre heures, et où nous avons tué quarante bleus, et blessé près d'un cent. Depuis, nous avons eu encore, deux autres affaires, où nous avons eu l'avantage; mais le défaut de munitions m'a obligé de disperser près

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