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d'unir vos prières aux nôtres pour la conservation de ce prince infortuné, que les circonstances les plus malheureuses ont appelé au trône. Demandons à Dieu qu'il écarte d'une tête aussi précieuse le fer des assassins, qu'il protège son enfance, qu'il le préserve de la corruption du siècle, qu'il lui rende le trône de ses pères, qu'il suscite en sa faveur quelque Josabet qui le dérobe à la fureur des tyrans; et que pour rendre son règne à jamais mémorable, il lui donne la sagesse de Salomon, piété d'Ezéchias, et surtout le zèle ardent pour religion qui animait un de ses augustes aïeux dont il porte le nom, et qui seu! peut affermir la couronne sur sa tête, et rappeler ses sujets à l'obéissance.

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Enfin, mes très chers frères, demandons à Dieu qu'il daigne conserver les augustes princes sur lesquels repose aujourd'hui la destinée de la France, et qu'il fasse rentrer dans le fourreau le glaive qui, depuis si long-temps, est suspendu sur leurs têtes; afin qu'après avoir été éprouvés par les plus grandes adversités, ils servent un jour de modèles à tous les princes chrétiens, et qu'ils montrent à tout l'univers ce que peut un grand courage, quand il est soutenu par la vertu.

Quoique absens de corps, mes très chers frères, nous sommes toujours en esprit au milieu de vous, et nous ne cessons d'adresser au Seigneur les prières les plus fervantes pour qu'il soutienne votre courage, votre constance et votre fermeté ;

qu'il confirme et qu'il perfectionne en vous l'ouvrage que vous avez si heureusement commencé, et que la grâce de Dieu, la charité de JÉSUS-CHRIST, la communication du Saint-Esprit vous accompagnent et dirigent toutes vos actions. Gratia Domini nostri Jesu Christi et caritas Dei, et communicatio Sancti Spiritus sit cum omnibus vobis. II. CORINTH. 13.

Signé, URBAIN R., évêque de Dol, vicaire apostolique du St.-Siége.

Donné à Londres, le 1er janvier 1795.

Lettre du prince LOUIS DE LA TRÉMOILLE, à M. le comte DE PUISAYE.

MONSIEUR Le Comte,

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Les marques d'intérêt et de confiance que vous m'avez données pendant votre séjour à Londres, et mon desir connu de venger, sur vos traces, mort de mon malheureux frère, m'autorisent à vous recommander M. le chevalier de la Vallette. Outre les anciens et nombreux services de cet officier, l'attacheinent à toute épreuve qu'il a montré pour le roi, et plus encore, les moyens qu'il a d'être utile à notre cause, m'ont engagé à lui donner une autorisation d'agir en mon nom, ou pour mieux dire, en celui du baron de Vitre, en tout et comme vous le jugerez convenable. La certitude que j'ai de réussir promptement à la levée de mon corps, et les moyens abondans que j'ai

trouvés chez mes parens d'Allemagne, pour fournir en peu de temps un nombre considérable de bonnes troupes, m'engagent à vous les offrir pour le soutien de notre cause, et à vous prier, autant que ce plan s'accorde avec vos vues, de le faire agréer au gouvernement anglais. Recevez, s'il vous plaît, monsieur le comte, les sentimens d'estime, d'attachement et de reconnaissance que vous m'avez si bien inspirés.

J'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur.

Le prince LOUIS DE LA TRÉMOILLE.

Francfort, ce 14 juillet 1795.

Ordre du comte DE PUISAYE au chevalier DE LA

MONSIEUR,

VIEUVILLE.

8 Octobre 1795.

Vous voudrez bien aussitôt la présente reçue, vous rendre auprès du conseil d'arrondissement de Saint-Brieux, et, de concert avec M. de la Roche, général-commandant de cet arrondissement, faire l'inspection de l'armée, établir les points et les moyens de correspondance avec Jersey, et m'en rendre compte.

J'ai l'honneur d'être avec le plus constant attachement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le comte Joseph PUISAYE, général en chef.

Lettre du comte DE PUISAYE au chevalier DE LA VIEU VILLE.

31 Décembre 1795.

Je profite, mon cher chevalier, du départ de M. le comte de Botterel, pour vous adresser le passe-port en blanc que vous m'avez demandé et que j'avais oublié; je n'ai point encore reçu les proclamations, quoiqu'elles soient imprimées, ainsi que les brevets, passe-ports, quittances, etc. Aussitôt que tout cela pourra être sorti, je vous en enverrai. M. de Botterel vous remettra quelques exemplaires de l'adresse aux villes, de la première édition ; je vous prie de la faire afficher dans toutes celles que vous pourrez. Je vous fais mon compliment sur vos succès; multipliez vos attaques sur tous les points; faites insulter les sentinelles aux avant-postes des villes, et surtout continuez de franchir les routes et de renverser les ponts. Cette division fait aussi des merveilles, ainsi que Boisguy et le vicomte de Scepeaux. Il ne faut pas donner à nos ennemis un moment de relâche. Ces misérables, Georges et la Vendée, paralysent le Morbihan; il ne font rien. Mais je vais mettre en action les divisions qui, j'espère, vont rentrer dans le devoir, et il y a apparence que ces scélérats resteront bientôt seuls. J'ai écrit au prince de Léon pour l'appeler au commandement de cette partie : c'est un moyen

sûr de détruire le système anti-nobiliaire qui s'y propage.

Tâchez, mon cher chevalier, de nous faire passer de la poudre, nous en avons le plus grand besoin; mais il nous en faut une grande quantité, car je veux faire usage de canon contre les cantonnemens retranchés qui nous environnent, et m'en défaire promptement.

J'ai déjà deux compagnies, soldées à 3. par jour : ainsi, je demande de l'argent en Angleterre; avec cela nous aurons toute l'armée républicaine. Faites-nous en passer dès que vous en recevrez. Sans M. de Botterel, qui nous a remis 200 louis, nous serions sans le sol. Envoyez-moi aussi des chevaux, et ceux que M. Pierrot a arrêtés. Ma petite cavalerie va se remonter.

Adieu, mon cher chevalier; donnez-moi souvent de vos nouvelles, et soyez convaincu de mon éternel attachement.

Le comte JOSEPH DE PUISAYE, général en chef.

Lettre de M. le comte JOSEPH DE PUISAYE à MM.composant le conseil de l'armée Catholique et Royale.

Au quartier-général de M. le vicomte de Scepeaux, ce 29 janvier 1796, deuxième année du règne de Louis XVIII.

MESSIEURS,

Je n'ai pas plutôt reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de n'écrire, que je me suis mis en

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