les exemples qui ont été faits, malgré toute la vigilance des Municipalités amies de l'ordre, il seroit resulté de nouveaux désastres, parce que les moteurs et instigateurs avoient persuadé au peuple qu'on n'oseroit faire périr aucun des coupables; que c'est un fait de notoriété publique dans la Province, que le Comité de la ville de Brive, inculpé par l'opinion publique pour être le foyer où résident les incendiaires et les moteurs et instigateurs de séductions, a voulu les disculper dans les Provinces étran gères, en publiant une lettre circulaire aux habitans de la Campagne, dont les principes sont du plus pur patriotisme, mais dont le Comité auroit mieux fait de pratiquer dans le principe la morale qu'ils recommandent, que de chercher à inculper les Communautés de la ville de Tulle et d'Uzerche, après avoir perdu entièrement la confiance des autres Communautés de la Province. La Commune d'Uzerche supplie l'Assemblée Nationale de vouloir bien se souvenir qu'elle a été des premières à montrer la plus parfaite soumission à la nouvelle Constitution, et qu'elle a consigné dans ses Arrêtés, qu'elle verseroit jusqu'à la derniere goutte de son sang pour maintenir l'exécution des Décrets de l'Assemblée Nationale. Ainsi lorsque la Commune d'Uzerche demandé avec instance que l'on fasse le Procès à ceux qui se sont rendus coupables de séductions dans le Bas-Limousin, et à plus forte raison à ceux qui sont les moteurs et instigateurs de ces séductions, on ne peut pas dire que c'est le cri des Aristocrates qui accusent les coupables, mais que c'est le cri des bons Citoyens qui veulent rétablir l'ordre et la tranquillité dans la Province. Ce vœu n'est pas celui de la seule Commune de la Ville d'Uzerche; mais c'est le vœu unanime de toutes les Communes de la Province et et l'on ne connoît que la Commune de Brive, dont les principes ne sont pas d'accord avec ceux des autres Communes de la Province: encore a-t-on sujet de croire que si les bons Citoyens de Brive osoient se montrer, n'avoient pas encore si présens les dangers qu'ils ont courus, ils s'éleveroient hautement contre les manoeuvres de leurs Compatriotes, qui, depuis long-temps, ont porté le désordre dans le sein de leur Commune, et l'ont déshonorée. » La Commune a arrêté que pour faire plus amplement connoître à l'Assemblée Nationale le véritable principe des désor dres arrivés dans le Bas-Limousin, et combien il importe au bon ordre qu'il soit fait un exemple des principaux coupables, il sera envoyé, de concert avec les principales. Communes du Département du Bas-Limousin,une Députation à l'Assemblée Nationale." Fait à l'Hôtel-de-Ville d'Uzerche, ledit jour 11 Mars 1790. " P. S. Lundi 19, le Châtelet a jugé définitivement, et pleinement décharge M. Augeard. Ordre au Procureur du Roi de faire imprimer, publier et afficher la Sentence. On parle depuis quelques jours d'une accr sation pareille, et plus grave, contre M. de Maillebois qu'on dit avoir été aussi trahi par un Secrétaire, et en fuite. Nous parlerons plus amplement de cette affaire la semaine prochaine. Nous sommes encore forcés, malgré un Supplément de demi-feuille, de remettre au No, suivant une lettre de M. de Blaire, une autre de M. de Prez de Crussier, etc. MERCURE DE FRANCE. SAMEDI TO AVRIL 1790. PIÈCES FUGITIVES EN VERS ET EN PROSE. É PIT A PHE DE M. L'ABBE DE L'EPÉ E Hrc jacet, egregio cæli qui munere pollens; (Par M. Audet de la Méfenquère, Maître ès Arts & de Penfion à Picpus, ancien Profeffeur de BellesLettres, & Membre, de l'Académie de Châlons-fur-Marne.) N°. 15. 10 Avril 1790. LE SOUHAIT RÉALISÉ, ΑΙ ou Retour à mes Pénates. Du 28 Juillet 1789. · J'Ax vifité ces lieux où de mes jeunes ans (1) · Où de mes premiers vers, où de mes premiers chants, Plus d'ombre, plus de fleurs. Par la ronce usurpé, Des lauriers qui fur moi s'uniffoient en berceau, (1) Maifon d'éducation où j'ai été élevé. Un jardin, deux tilleuls dont l'afile eft permis Aux amoureux moineaux que mes goûts favorisent; Une étroite mailon, de celles qui fuffifent Pour loger nos feuls bons amis; Plaifirs naïfs & purs que je m'étois promis, Fixent la mienne au fond de leur humble hermitage. J'y puis toucher la lyre & cultiver les fleurs. Le bruit de nos tambours & nos marches guerrières. O mes Concitoyens ! quand d'un beau zèle épris, tout croire. |