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DE LA

RÉVOLUTION DE FRANCE,

PENDANT LES DERNIÈRES ANNÉES

DU RÈGNE DE LOUIS XVI;

PAR A. F. BERTRAND DE MOLEVILLE,
MINISTRE D'ETAT.

PREMIÈRE PARTIE,

Comprenant les années 1788, 1789, 1790 et 1791,
jusqu'à la fin de l'assemblée constituante.

...

Quæque ipse miserrima vidi,

Et quorum pars ·

TOME QUATRIÈME.

A PARIS,

CHEZ CIGUET ET CE, IMPRIMEURS-LIBRAIRES,
MAISON DES PETITS-PÈRES, PRÈS LA PLACE DES VICTOIRES.

AN 9. (1801.)

HARVARD
UNIVERSITY
LIBRARY
MAY 25 1945

Coolinge Fund

HISTOIRE

DE

LA RÉVOLUTION.

CHAPITRE XXXIV.

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Arrêté mémorable du parlement de Toulouse, dénoncé à l'assemblée par le garde-des-sceaux; opinion de Robespierre, sur l'inutilité de cette dénonciation : décret qui ordonne l'arrestation de ces magistrats. Les ministres, discrédités par leur foiblesse, sont dénoncés dans un rapport fait au nom de plusieurs comités, Opinion de M. de Cazalès. Motion en faveur de M. de Montinorin. Le décret proposé contre les ministres, est rejetté : ils sont attaqués de nouveau par une pétition de la cominune et des sections. M. de Latour-du-Pin et le garde-des-sceaux donnent leur démission. - Débats à l'occasion du changement de pavillon; discours de Mirabeau M. Guilhermy l'insulte, et est condamné à garder les arrêts. Le club des jacobins fait cesser l'insurrection des inatelots de Brest. Orgie prétendue contre-révolutionnaire de la garnison de Béfort, sévèrement punie.

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AUTANT l'assemblée étoit indulgente pour les forfaits les plus odieux, lorsqu'ils pouvoient se

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lier par quelques rapports à la révolution, et il y en avoit bien peu qui ne fussent dans son sens, autant elle déployoit de sévérité contre tous les actes de vertu et de courage qui tendoient à maintenir les anciens principes constitutifs de la monarchie, le respect pour la religion, pour les propriétés etc. etc. Le roi qui ne pouvoit qu'être vivement touché de ces preuves de zèle et de dévouement, avoit non-seulement à gémir de ne pouvoir pas les récompenser, mais encore d'être réduit à souffrir que ses ministres dénonçassent, en son nom, ses serviteurs les plus fidèles, et les dévouassent à l'animadversion de l'assemblée : quel rôle pouvoit être plus pénible, plus déchirant pour le chef de la magistrature., que celui d'accuser comme coupables, des magistrats dont il éprouvoit le dévouement, et dont la conduite héroïque devoit obtenir les éloges et l'admiration de ́ tous les Français que le fanatisme révolutionnaire n'avoit pas entièrement aveuglés? Je citerai parmi ces magistrats si recommandables, ceux qui composoient la chambre des vacations du parlement de Toulouse, parmi lesquels j'avois commencé ma carrière dans la magistrature. Hélas! la France les a vus chargés de fers, traînés à Paris, comme criminels de lese-nation; ils ont presque tous péri sur un échafaud. En payant à ces illustres martyrs du véritable patriotisme, de Phonneur et de la loyauté, le tribut de regret et de larmes qui leur

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