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Piece l'Auteur du Mercure de France, Septembre 1736, Des Boulmiers, dans son Histoire du Théatre Italien, et les Auteurs du Dictionnaire Dramatique.

« Cli andre, jeune homme de qualité, est amou reux de Colette, jeune paysanne, qu'il a vue à Nanterre, où il est allé passer quelques tems dans une maison de plaisance, avec Dorimon son pere. Il s'est travesti en paysan, et prend le nom de Lucas pour mieux cacher sa condition. Sous ce déguisement, i ne manque pas d'occasions de voir Colette, et il parvient à s'en faire aimer. Il n'avoit d'abord regaidé ce projet de galanterie que comme un amusement; mais le mérite simple et naturel de cette jeune paysanne fait ure si vive impression sur son cœur que toutes les réflexions qu'il fait sur la disproportion qui se trouve entre Colette et lui ne servent qu'à changer son humeur gaie et badine en une sombre mélancolie, qui altere, peu-à-peu, sa santé. Dorimon s'en apperçoit et s'en a'aime. Il interroge Arlequin, valet et confident de Clitandre, et qui déclare le sujet de la tristesse de son jeune maître. Dorimon, aussi bon et aussi tendre pere que son fils est soumis et vertueux, craignant de perdre ce fils, fait la demande de Colette, à son pere, Mathurin, pour un jeune paysan de sa connoissance, dont l'établissement l'intéresse; précaution que Clitandre croit devoir observer, parce qu'il connoît la prévention de Mathurin pour son état, qu'il préfere à celui des grands et des riches. Mathurin,

dans

dans l'erreur sur le gendre proposé, consent à lui donner sa fille, et lorsqu'on le lui fait connoître, il ne peut s'empêcher d'admirer sa délicatesse et de confirmer le consentement qu'il a donné. Arlequin veut aussi se marier à Nanterre; mais, pensant différemment que son maître, et croyant, par une magnificence d'emprunt, donner dans la vue de Finette, niece de Mathurin, qui est fort coquette, il s'afluble d'un des plus beaux habits de Clitandre, et se présente à elle sous le titre d'un grand Seigneur, pommé Pantalon. Cette fourberie se décou vre; Finette est humiliée de son ambitieuse méprise, et Arlequin reprend son nom et ses habits, avec l'espérance d'être, dans la suite, marié par son maître, à Paris, où Dorimon emmene son fils, Colette, sa bru, et toute sa famille. >>

Les Amans assortis, sans le savoir, Comédie, en trois actes, en vers; représentée, pour la premiere fois au Théatre Italien, le cembre 1735; non imprimée.

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« Cette Piece ne s'est point trouvée dans les manuscrits de Guyot de Merville, dit l'Éditeur de ses

uvres, qui en donne l'extrait suivant, d'après le Mercure, premier volume de Décembre 1736, et le Dictionnaire des Théatres de Paris, des freres Parfaict.»

a Deux amis, dont l'un a un fils et l'autre une fille, ont formé la résolution de marier ensemble

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ces jeunes gens, lorsqu'ils auront atteint l'âge convenable. Différens accidens font que ces enfans se trouvent perdus. Le hasard les réunit dans le même lieu. Ils deviennent amoureux l'un de l'autre ; et enfin, ils sont reconnus de leurs parens, qui accomplissent le mariage projetté. Cette Piece n'eut point de succès. L'Auteur la retira à la seconde représenta tion, et ne l'a fit point imprimer. >>

Les Impromptus de l'Amour, Comédie, en un acte, en vers, avec un Divertissement; représentée, pour la premiere fois, au Théatre Italien, le Février 17,7; imprimée, à Paris, la même année, chez Prault, pere, et, en 1766, dans les Œuvres de l'Auteur.

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La veuve Madame Argante, Bourgeoise de Paris, a deux filles à marier, Orphise et Léonor, et elle Veut donner l'une d'elles au vieillard Géronte, qu'elle fait venir pour cela de Mézieres en Champagne, afin d'annuller, par ce mariage, une dette de vingt mille écus contractée par son époux en vers un frere de Géronte, dont elle croit qu'il est devenu l'héritier. Mais Orphise et Léonor aiment et sont aimées, et elles voudroient chacune épouser leur amant; la premiere un certain Dorante, et la seconde un certain Léandre, cousin et ami de Dorante. Lisette, suivante de Madame Argante, et Atlequin, son valet, pendant l'absence de leur maîtresse, introduisent

les deux amoureux auprès de ses filles. Ils sont surpris par elle à son retour. Dorante s'échappe, en feignant d'être furieux contre Léandre, qu'il menace de tuer, et celui-ci reste pour se soustraire à la prétendue colere de Dorante, qui reparoît, peu après, déguisé en vieillard, et se faisant passer pour le pere de Léandre, qu'il vient, soi-disant, délivrer de la poursuite de son adversaire. Géronte arrive, et reconnoît son fils dans Dorante et son neveu dans Léandre, qu'il comptoit proposer pour époux de l'une des filles de Madame Argante, comme plus convenable que lui, par l'âge, et comme le vrai héritier du créancier de Madame Argante, et le seul qui pût faire remise de la dette. L'amour des deux cousins pour les deux sœurs se découvre : il est couronné par leur double mariage, et la dette de Madame Argante est annulée par Léandre.

L'Éditeur des Euvres de Guyot de Merville prétend que cette Piece eut au Théatre un succès qui consola l'Auteur de la chûte de ses Amans assortis sans le savoir. Nous avons bien de la peine à l'en croire, car Les Impromptus de l'Amour nous semblent être la plus mauvaise Piece possible, tant par le fonds que par les incidens et par le style; et aucun des Historiens Dramatiques n'a daigné même en parler.

Achille à Scyros, Comédie - héroïque, en cinq actes, en vers; représentée, pour la pre

miere fois, en trois actes, au Théatre François, le 10 Octobre 1737; imprimée, à Paris, d'abord en trois actes, l'année suivante, avec une Lettre adressée à M. De Seré, Conseiller au Parlement, et un Discours prononcé au Théatre, avant la premiere représentation; chez Chaubert, in 89. ; et depuis, remise en cinq actes, dans les Œuvres de l'Auteur, in-12.

Le sujet de cette Piece, imitée d'une Tragédie Lyrique Italienne, de l'Abbé Métastase, jouée à Vienne, pendant les Fêtes du mariage de Marie-Thérèse d'Autriche, avec le Duc François de Lorraine, est la reconnoissance d'Achille, déguisé en fille, sous le nom d'Eucharis, à la Cour de Lycomède, Roi de l'Isle de Scyros, où la Déesse Thétis, sa mere, l'avoit caché pour le soustraire à la mort que les Oracles lui avoient prédite, s'il alloit au siége de Troie. C'est Ulysse, Roi d'Ithaque, qui est chargé par les Grecs de découvrir Achille, et de l'amener dans leur armée, parce qu'ils sont assurés aussi, par les Oracles, qu'ils ne pourront prendre Troie sans lui. L'amour qu'Achille a conçu pour Deïdamic, fille de Lycomède, et que ce Roi a promise à Théagène, Prince de Calcide, est le seul obstacle qui s'oppose à son départ pour Troie, lorsqu'il a été reconnu aux transports belliqueux que la fausse Eucharis a fait éclatter à la vue des armes mêlées dans les pré

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