Toujours visages neufs; cela m'impatiente. On ne peut, grace à vous, conserver un ami: CLÉON. Et quels sont les appas, L'heureux objet?... FRONTIN, l'interrompant. Parbleu ne vous en moquez pas, H Lisette vaut, je crois, la peine qu'on s'arrête ? Et je veux l'épouser. CLEON. Tu serois assez bête Pour te marier, toi? Ton amour ton dessein FRONTIN. Il faut faire une fin; Et ma vocation est d'épouser Lisette. J'aimois assez Marton, et Nérine et Finette; CLÉON. Quoi! tu veux te mêler aussi de sentiment? Le fat! Aime moins tristement. 35 Pasquin, L'Olive et cent, d'amour aussi fidele, Vous la connoissez mal; c'est une fille sage. CLÉON. Cui, comme elles le sont. FRONTIN. Oh! Monsieur, ce langage Nous brouillera tous deux. CLÉON, après un moment de silence. Eh bien, écoute-moi. Tu me conviens: je t'aime; et, si l'on veut de toi, FRONTIN. Monsieur, vous m'enchantez ! CLÉON. Ne va point nous trahir. Vois si Valere arrive, et reviens m'avertir. (Frontin sort. ) SCENE I I. CLÉON, seul. FRONTIN est amoureux ! je crains bien qu'il ne cause. Comment parer le risque où son a:nour m'expose?... Pour Paris?... Oui, vraiment, l'expédient est bon. JE vous cherche par-tout. Ce que prétend mon frere Est-il vrai? Vous parlez, m'a-t-il dit, pour Valere? CLÉON. Comment! vous l'avez cru? FLORISE. Mais il en est si plein et si bien convaincu.... CLEON, l'interrompant. Tant micux! Malgré cela, soyez persuadée QUE Que tout ce beau projet ne sera qu'en idée. J'en suis beaucoup plus maître, et la bête est si bonne. FLORISE, l'interrompant. Ah! je vous l'abandonne: Faites-en les honneurs. Je me sens, entre nous, CLÉON. Je pense comme vous: La parenté m'excede; et ces liens, ces chaînes Vous avez bien raison. Je vous dois le courage CLÉON. Et ce soir finira tout ce que vous craignez. Premiérement, sans vous on ne peut rien conclure: D Il faudra, ce me semble, un peu de signature Car, Mais nous l'emporterons sans prendre tout ce soin. FLORISE. Oh! vous me le direz? Quel scrupule est le vôtre? Quoi ne pensons-nous pas tout haut l'un devant l'au tre? Vous savez que mon goût tient plus à vous qu'à lui, Et que vos seuls conseils sont ma regle aujourd'hui ? Vous êtes honnête-homme, et je n'ai point à craindre Que vous proposiez rien dont je puisse me plaindre': Ainsi confiez-moi tout ce qui peut servir A combattre Géronte, ainsi qu'à nous unir. CLÉON. Au fonds, je n'y vois pas de quoi faire un mystere, |