O OU R É F L E X I ONS SU R LES MAXIMES DE LA SAGESSE, PAR feu M. l'Abbé BLANCHARD. TOME TROISIÈME. LURE TIBR.1/?) A LYON NEW-YORS An XII = 1804, DES MEURS OU RÉFLEXIONS. MORALES ET HISTORIQUES SUR LES MAXIMES DE LA SAGESSE: X II I. Au bonheur du prochain ne portez pas envie. N'allez point divulguer ce que l'on vous confie. Si c'est un homme de bien et un honnêre homme , il est digne de son bonheur et vous devez y applaudir. Si c'est un méchant et un mal-honnête homme, l'Écria ture vous avertit de ne pas envier la gloire ni les richesses du pécheur (*). Sa prospé (*) Noli æmulari in malignantibus... quoniam tans quam fænum velociter arescent. Ps. 36. Tome 111. A rité s'évanouira comme un songe , et séchera comme un torrent. D'ailleurs ce qu'il possède lui a souvent coûté trop cher : il a sacrifié son repos et sa réputation, foulé aux pieds la probité et la conscience. Voudriez-vous l'acheter à ce prix ? N'enviez donc pas le bonheur des més .chans , et ne vous laissez point éblouir par la prospérité passagère du riche orgueilleux. Il vit dans l'abondance : il semble ne point participer aux misères humaines : enflé de sa grandeur et de sa puissance il ne songe qu'à jouir des biens d'ici - bas, Il a des entrailles de fer pour le pauvre qui gémit sous le poids de ses maux, et il ne lui donneroit pas même les miettes qui tombent de sa table splendide et délicare. Mais attendez un moment : tout ya changer de face. Sa gloire disparoît comme un éclair, et à ses plaisirs succèdent les plus affreux tourmens. Le pauvre , au contraire, le juste malheureux qu'il a méprisé, est placé dans le sein de la gloire , er boit à loggs traits dans un fleuve de délices qui coule du trône de Dieu. On a dit de l'honnête homme moins favorisé de la fortune , que tant de scélérats comblés de ses faveurs : |